"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous Autres les Surdoués sommes des guerriers redoutables lorsque les cibles sont clairement désignées. Et elles le sont : les sectes et mafias de toute nature.
Cette lutte est ma seule raison de vivre, que dis-je, de survivre... Mon arsenal :
- Mon étonnante super-efficience mentale. - La précision diabolique de mes tirs. - Mon imparable pouvoir de séduction. Trois atouts sublimés par mon talent reconnu de guitariste. Mon adjoint, Basile Duglandier, souffre un peu de l'ombre que je lui porte mais je le rassure en lui disant, en toute modestie, que « l'ombre d'un génie c'est encore du soleil ».
Nous formons donc, à nous deux, une équipe d'une stupéfiante efficacité comme le prouvent les deux incroyables enquêtes que je relate dans ce livre...
Par où commencé-je ? J'ai tellement de choses à dire sur ce double roman complètement barré. Bon, d'abord faire un point sur le héros : Jazz Band, c'est son nom, et comme il pénètre les mondes les plus fermés (il est spécialisé dans les enquêtes sur les sectes, mafias, groupes,...), grâce au jazz et à sa guitare dont il use admirablement, une Gibson 175, son alias dans ces moments est Gibson Greg. Jazz Band, JB voire Jazzy pour les intimes, et les femmes sont très nombreuses et très vite à faire partie de ses intimes est aussi un surdoué, un mec au QI impressionnant qui le sait et qui raconte ses histoires -oui, oui c'est lui le narrateur de ses aventures, mais à y réfléchir, qui aurait pu mieux le faire que lui ? Personne ! "Nous autres les surdoués" -il commence certains paragraphes comme ceci, pour expliquer ses faits et gestes- "ne déléguons pas le plaisir de faire partager nos aventures, nous nous honorons de les partager avec tous, pour l'éducation de tous." Voici, en l'imitant- ce qu'il aurait pu écrire, totalement fat et imbu de sa personne. Il n'est pas forcément sympathique JB, mais tout lui est pardonné : entre James Bond (Jazz Band, Éros Héros Sept, la référence est visible), Hubert Bonnisseur de la Bath (OSS 117) et San Antonio, référence évidente et affichée (son adjoint, Duglandier, grand amateur de vin, au QI très en-dessous de la moyenne et aux formes très rebondies fait penser à Bérurier). Et l'écriture est sans conteste un hommage à Frédéric Dard : argot, images, métaphores, anglicismes, francisations de mots étrangers, néologismes, approximations, calembours en veux-tu-en-voilà, ... A ce propos, si "Le calembour est le pet de l'esprit" comme disait Victor Hugo -qui ne se privait pas d'en faire-, alors force est de constater que Grégoire Lacroix a l'esprit très ballonné. Il souffre d'aérophagie mentale.
Comment vous dire que j'ai pris un pied magistral à lire ces deux aventures de Jazz Band dans un seul volume ? On a envie de tout retenir, comme les dialogues d'un bon film, Les Tontons flingueurs, Buffet froid, ... En fait, je sais que je ne peux pas réciter tous les passages qui m'ont plus, alors je savoure avec la peine de ne pas pouvoir les retenir mais avec la furieuse envie de diffuser largement la bonne parole.
Grégoire Lacroix est dans l'excès, la dérision, l'invraisemblance : on imagine très bien des acteurs déclamer les dialogues avec de l'emphase ou alors avec un sérieux incroyable comme dans les films OSS117, qui personnellement me font rire de bout en bout. Jazz Band est aussi un baiseur hors pair -et non pas hors paire, justement-, les scènes torrides sont plus jolies et imagées que dans n'importe quel livre érotique, mais évidemment ma pudeur et l'âge non limité à l'accès de mes articles m'empêchent ici de les reproduire.
Sexe, espionnage, stratégie discutable mais efficace (?), humour, délire total, jeux de mots faciles ou pas et calembours à tous les étages, noms de personnages drôles mais avec raison, second voire troisième -ou plus- degré, tous ces ingrédients sont réunis dans cet ouvrage qui vous fera passer un moment inoubliable, à renouveler dès que Jazz Band reviendra nous narrer ses aventures. En plus, la couverture est très réussie.
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