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Un début un peu déstabilisant avec ce roman où on croit avoir affaire à Germaine Berton qui vient dénoncé son crime, avec force, hargne et certitude d'avoir fait ce qu'il fallait faire. Puis nous passons au témoignage de la mère, du père et pue à peu on comprend que le premier chapitre est le délire d'Arthur. Le sujet est posé : Arthur présente les symptômes de schizophrénie.
Nous suivons alors le long parcours vers la stabilisation d'Arthur, avec les inquiétudes des parents et leur crise de couple, les interrogations de ses camarades de classe et de son professeur d'histoire.
Roman très bien fait, qui aborde largement et sans tabous le sujet aussi bien d'un point de vue extérieur avec l'entourage mais aussi par moment avec les réflexions d'Arthur sur son ressenti intérieur.
Un roman qui montre l'impuissance de l'entourage, l'incompréhension voire la culpabilité et l'élan de vie, la puissance de l'amour et la créativité dont on peut faire preuve les changements que l'on peut mettre en oeuvre dans l'espoir de sauver l'autre ou tout au moins de faire en sorte qu'il se sente mieux.
Quand on regarde les étagères de mes bibliothèques, le doute n’est pas permis : ce que j’aime, ce sont les gros pavés. Plus un livre est gros, plus il m’attire … On se demande donc pourquoi et comment J’ai tué un homme a pu atterrir chez moi ! Tout simplement parce qu’au moment de répondre à la proposition d’Aline de chez lecteurs.com, je me suis concentrée sur les résumés sans même regarder le nombre de pages. Et, clairement, le résumé de ce tout petit livre avait de quoi m’intriguer, moi qui suis très sensible à la question des maladies psychiques. Et à vrai dire, au vu de cette thématique, je ne m’attendais clairement pas à recevoir un roman aussi court ! J’étais donc un peu perplexe au moment de débuter ma lecture : comment l’autrice allait-elle réussir à répondre à la question de la quatrième de couverture (« Qu’arrive-t-il à Arthur ? ») en si peu de pages ?
Arthur, quatorze ans, a toujours été très secret, très solitaire : son truc à lui, ce n’est pas le foot ou même les sorties avec les copains, mais bien plus les études … et en particulier l’histoire. Arthur est passionné par cette matière, et s’intéresse tout particulièrement au mouvement anarchiste et libertaire des années 1920. Rien de bien inquiétant … jusqu’au jour où Arthur plonge en plein épisode délirant : persuadé qu’il est Germaine Berton, meurtrière d’un leader de l’Action française en 1923, le jeune homme est hospitalisé dans un service psychiatrique. Et tout comme le battement d’aile d’un papillon est réputé pour être à l’origine d’une tempête à l’autre bout du globe, la crise d’Arthur influe sur la vie de ceux qui l’entourent : parents, médecins, professeurs, infirmiers, camarades de classe …
A mes yeux, le point éminemment positif de ce court roman, c’est bien sa forme. Roman-choral dans toute sa splendeur, J’ai tué un homme nous promène de points de vue en points de vue. Tantôt c’est Arthur lui-même, perdu dans les méandres de son délire, qui a la parole. Tantôt c’est sa mère, son père, sa professeure d’histoire, ses camarades de classe, mais aussi l’infirmier psychiatrique ou l’interne chargée d’annoncer le diagnostic aux parents … Toutes ces personnes qui, d’une façon ou d’une autre, sont impactées par la maladie d’Arthur. Pour sa mère, c’est tous ses rêves d’avenir pour son fils unique qui s’effondrent. Pour son père, c’est la peur qui domine, une terreur née de toutes ses croyances quant à cette maladie fort méconnue et utilisée à torts et à travers par les journalistes, cinéastes et mêmes auteurs. Pour sa prof d’histoire, c’est la culpabilité qui grandit : peut-être que si elle ne lui avait pas conseillé de lire l’autobiographie de Germaine Berton, son élève n’aurait pas sombré … L’un après l’autre, ils s’expriment.
Car voilà bien la grande originalité de ce petit récit : point de narration, point de description, uniquement des paroles, des dialogues, des confessions. Chapitre après chapitre, l’un après l’autre, chacun de leur côté. Comme autant de pièces d’un même puzzle : celui de la maladie. Au début, c’est Arthur qui mène la danse : il avoue avoir commis un crime, un meurtre. C’est un flux de paroles ininterrompu, un aveu empli d’excitation et de passion. Il s’emballe, il s’emporte, il s’enflamme. Il brouille les pistes pour le lecteur qui se demande le rapport avec la quatrième de couverture : que vient donc faire une Germaine Berton, morte depuis presque 80 ans, ici ? Au gré des divagations d’Arthur, le lecteur fait un bond dans le passé – et découvre ou redécouvre une facette de l’histoire assez peu connue – tout en prenant conscience de l’ampleur de la catastrophe. Car dans l’esprit d’Arthur, c’est le chaos le plus total : il est persuadé d’être une femme, meurtrière d’un leader de l’Action française en 1923 … Il est persuadé que les infirmières sont de mèche avec l’Action française, que sa professeure d’histoire est une nomme avec laquelle il serait ami(e) …
Certains le comprendront avant même que le diagnostic soit officiellement posé et dévoilé : Arthur souffre de schizophrénie. Et contrairement à nombre de romanciers qui utilisent cette maladie à tort et à travers, ne faisant qu’accentuer les préjugés et fausses croyances qui courent à son propos, Charlotte Erlih a fait pas mal de recherches … et cela se ressent. C’est criant de réalisme. Dans les symptômes, en premier lieu : exit le « dédoublement de personnalité » qui est un trouble distinct de la schizophrénie – car Arthur n’a pas deux personnalités, il délire « juste » –, l’autrice met en scène avec beaucoup de finesse le sentiment de persécution, les idées délirantes, les hallucinations auditives mais aussi l’émoussement de l’émotivité qui sont le lot commun des malades. Sans oublier, bien sûr, les conséquences « invisibles » : le rejet de la société qui leur colle l’étiquette de « psychopathes sur pattes », les troubles de l’attention et de la mémorisation qui deviennent un frein aux études et donc à l’insertion sociale … Tout cela, Charlotte Erlih le dépeint avec brio.
En bref, vous l’aurez compris, c’est un petit roman fort intéressant que nous propose l’autrice. J’ai énormément apprécié la forme de ce récit pas comme les autres : c’est comme si elle avait posé des micros à divers endroits, dans la chambre d’Arthur, dans le bureau du psychologue de Pia, dans celui du psychiatre qui reçoit les parents, dans la maison de la professeure qui se confie à son mari, pour recueillir des témoignages qui forment un tableau criant de réalisme de la maladie et de ses conséquences. Ce serait un véritable régal d’en faire une lecture publique, avec divers lecteurs éparpillés aux quatre coins d’une pièce, avec un jeu de noirs et de lumières au gré des prises de paroles … Pour cela et pour l’aspect « pédagogique », je le recommande vivement. Malgré tout, je reste un peu sur ma faim : c’est court, beaucoup trop court, et j’ai comme le sentiment que l’auteur est resté en surface des choses au lieu de les approfondir pour encore mieux sensibiliser … On croise les personnages si furtivement qu’on a pas le temps de ressentir de l’empathie pour eux, et c’est dommage. Une bonne lecture, donc, mais pas un coup de cœur.
J'ai tué un homme, c'est le premier que j'ai lu de la rentrée, il y a plusieurs mois, ça tombe bien que ce soit celui qui sorte en premier, mais il m'a marqué. Déjà, on retient le titre, obligé ! C'est à la fois un roman de vie, un thriller, une enquête et un récit à plusieurs voix: mère, père, prof, camarades... qui s'interrogent sur le mystère Arthur. Ce roman bouleverse. En très peu de pages.
L'histoire commence par un interrogatoire. Un jeune qui a commis un crime ? Oui mais Arthur avoue tout, de manière glaçante. D'ailleurs il parle de lui au féminin, il est fier de son meurtre, il le décrit comme un fait historique. Réalité ? Ou mensonge ?
Petit à petit on s'interroge. Arthur est hospitalisé et chacun apporte son opinion sur ce garçon qui se prend pour quelqu'un d'autre, sur ses brusques changements de personnalités, ce garçon qui perd pied. Le roman choral est peuplé de personnalités qui gravitent autour d'Arthur: Sa mère est inquiète pour son fils qui s'enferme, ne vit que pour sa passion, l'histoire. Son père, en colère de voir cette folie. Ses camarades de classe qui se posent des questions.
Un roman qui parle d'adolescence, de questionnements, et de schizophrénie. C'est le genre de roman qui vous laisse un peu démuni, mal à l'aise. On en pense quoi ? On prend ça comme une histoire à haute tension psychologique ou comme un fait de société ? L'autrice aborde la maladie de manière foudroyante, par le point de vue d'une famille, d'amis et d'infirmiers mais aussi par ce garçon qui ne se rend pas vraiment compte de ce qui se joue autour de lui. Il chute, se relève et continue à vivre, les gens autour de lui aussi. Un roman à méditer.
#netgalley
Ce n'était, à la base, pas un livre qui m'intéressait grandement. Mais son résumé attise la curiosité. Je me suis donc lancée dans ma lecture et j'ai été agréablement surprise, car je me suis prise dans l'histoire, dès les premières pages.
C'est assez facile à lire, et rapide. J'ai juste eu du mal à le lire d'une traite, car en été, j'ai envie et besoin de lire des choses légères, et on ne peut pas dire que ce roman qui aborde la schizophrénie et les impacts qu'elle peut avoir sur l'entourage du malade, soit un sujet léger.
Cependant, je trouve ça vraiment bien que ce roman, destiné aux ados, brise les préjugés sur cette maladie et qu'il aborde ce que peuvent ressentir les parents, les camarades de classe, les enseignants, les infirmiers, les médecins...
Finalement, j'ai adoré ma lecture et j'en remercie Lecteurs.com de m'avoir sorti de mon confort de lecture. A coup sûr, je vais parler de ce livre autour de moi.
Un roman qui évoque une maladie. Un roman adolescent qui ose s’immerger à un sujet fort qu’on taira pour cette chronique, sinon tout le début du roman serait dévoilé trop rapidement. Les premiers chapitres sont complexes à saisir. Alternances de personnages, de points de vues. Il faut un temps avant de comprendre ce qui se trame entre les pages, puis dans la caboche d’Arthur.
Les chapitres courts, chacun offrant la vision d’un personnage gravitant autour d’Arthur permettent de capturer les pensées d’autrui face à la maladie. Toutefois, je regrette que le roman soit si court. Un léger manque de développement. D’autres chapitres auraient été nécessaires, ou des chapitres plus longs… Toutefois, cette insatisfaction n’enlève pas la qualité du roman qui parvient à traiter d’un sujet complexe sans pathos.
Rentrée littéraire 2019
Quand la littérature jeunesse s'empare de sujets forts ...
Arthur est hospitalisé pour cause d'épisode délirant.
Le début est un peu déroutant, on se pose des questions à savoir qui parle ? À quel époque ? Et l'on finit par comprendre assez rapidement qu'on est dans le cœur du délire d'Arthur qui se prend pour Germaine Berton , une militante anarchiste, meurtrière d’un leader de l’Action française en 1923.
À travers des chapitres courts plusieurs protagonistes qui gravitent autour d'Arthur ( personnel soignant, amis, parents) vont s'exprimer pour essayer de comprendre, s'interroger chacun avec sa sensibilité.
" J'ai tué un homme " est un roman bien construit, simple et efficace pour aborder le thème de la schizophrénie qui se déclare très souvent à l'adolescence.
Merci pour cette découverte.
Arthur, collégien de 14 ans est hospitalisé pour cause d'épisode délirant. Quel mal touche ce jeune qui ne reconnaît plus personne ni le monde qui l'entoure ? Ses parents, ses amis, les médecins ... tous s'interrogent.
Charlotte Erlih propose aux adolescents un roman émouvant et touchant bien construit à l'écriture simple.
Chaque protagoniste s'exprime à travers un chapitre court, tentant de comprendre, dévoilant ses émotions, ses sentiments, cherchant des réponses.
Un excellent roman sans voyeurisme ni jugement mais tellement réaliste !!!
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