"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1943. Le petit Jacques, séparé pour la première fois de sa mère, est confié au pasteur Joussellin dans le château de Cappy, dans l'Oise, devenu le refuge de nombreux enfants juifs... Un roman alliant la force de l'émotion à la tragédie de l'Histoire, inspiré de l'enfance du père de l'auteur.
1943. Depuis la mort de son père, fusillé par les nazis, Jacques n'a plus le coeur à jouer. A Paris, sa mère Blima et lui, loin de leur famille disséminée, vivent dans la peur constante d'une arrestation. Prête à tout pour le sauver et lui épargner de vivre terré dans des caves, Blima confie son petit garçon au pasteur Joussellin.
Le château de Cappy dans l'Oise, qu'il dirige avec humanité, est devenu le refuge d'une centaine d' enfants cachés juifs. C'est un déchirement pour Jacques, qui, à huit ans, n'a jamais été séparé de sa mère. Malgré l'inquiétude, la solitude, la peur, l'enfance peut-elle reprendre ses droits ?
Dans ce roman tiré d'une histoire vraie, celle du père de l'auteure, l'émotion et la gravité côtoient l'innocence et le courage des jeunes héros, portés par les tragédies de l'Histoire. Avec, en filigrane, le portrait d'un Juste, le pasteur Joussellin.
Jacques et sa maman Blima vivent tous les deux à Paris. Son père arrêté en août 41 a été fusillé en décembre de la même année. Le reste de la famille, disséminée dans toute la France, se cache ou résiste à l'occupant. Lorsque trois gendarmes se présentent à l'appartement pour les arrêter, Jacques est seul, Blima n'est pas encore rentrée de son travail. Ils disent alors qu'ils repasseront le soir à 20 h.
La mère et son enfant n'ont qu'une solution, se rendre chez le frère de celle-ci, Max. Très vite, ils vont devoir trouver une autre solution pour ne pas les mettre en péril et pour ne pas devoir vivre terré dans des caves. C'est alors que Videlma, la femme de Max, suggère à Blima de rencontrer un pasteur Jean Jousselin, dont elle a entendu parler, "Celui qui dirige la Maison Verte, rue Marcadet. Il paraît qu'il aide les Juifs. Il les envoie à la campagne, comme dans une colonie."
Jacques, 8 ans seulement, n'avait jamais été séparé de sa mère et le voilà donc confié à ce pasteur qui l'emmènera au château de Cappy et ainsi lui sauvera la vie.
Jacques est le père d’Emmanuelle Friedmann, l'auteure de ce roman et c'est donc l'histoire vraie de celui-ci qu'elle raconte dans ce roman préfacé par Serge Klarsfeld.
Pas facile non plus pour les descendants de ces rescapés qui projettent sur eux, inconsciemment, leurs traumatismes.
Tout en essayant de transcrire les sentiments qu'avait pu éprouver ce petit garçon séparé brutalement de sa maman, sans nouvelle de celle-ci pendant plusieurs mois, devant faire face à la solitude, la peur, c'est à la formidable attitude et au courage incroyable qu'a eu le pasteur Jousselin en accueillant ces enfants juifs dans ce château de Cappy, dans le village de Verberie dans l'Oise dès 1943, qu’Emmanuelle Friedmann rend hommage. À Paris, "il était de plus en plus difficile d'assurer la sécurité de ces enfants, il avait pensé créer, à la campagne, une sorte de colonie de vacances, un peu comme un énorme camp scout où l'on serait à l'abri des rafles". La femme et les enfants du pasteur de même que le maire et les habitants de Verberie lui apporteront un soutien inestimable. Se ravitailler en nourriture, en vêtements, cuisiner, tout la petite communauté est mise à contribution, sans oublier l'école. Tout cela sans se faire remarquer, sans attirer l'attention de l'ennemi...
C'est ainsi que la famille Jousselin, et Jean Jousselin en particulier, ce pasteur protestant, inlassablement, grâce à une organisation sans faille est parvenu à sauver 85 enfants juifs de la mort.
Le 21 février 1980, l'institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au pasteur Jean Jousselin le titre de Juste parmi les Nations.
Jacques, l'enfant caché fait partie de ces livres qui permettent de ne pas oublier ce que vécurent les Juifs pendant la deuxième guerre mondiale et notamment les enfants. Il permet aussi de saluer le courage et la dignité de ces gens qui n'ont pas craint de s'engager pour venir en aide aux Juifs, n'écoutant que leur cœur !
Saluons pour cela Emmanuelle Friedmann qui a tenté de restituer la vie de Jacques, l'enfant caché.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/02/emmanuelle-friedmann-jacques-l-enfant-cache.html
La romancière Emmanuelle Friedmann m'a offert et dédicacé un merveilleux livre qui retrace l'histoire vraie de son père, Jacques, 9 ans en 1943. Confié par sa mère - terrée dans Paris occupé - au pasteur Joussellin; il va trouver refuge dans un camp scout ( photo). Cette biographie romancée redonne la parole à une génération entière de héros anonymes. Adolescents, vieux, agriculteurs, instituteurs, maires, femmes au foyer qui ont choisi au quotidien de défendre leur part d'humanité ...pour sauver les plus faibles et les plus prometteurs d'entre eux : les enfants. Des enfants qui plus tard, traumatisés psychologiquement, ne trouveront pas toujours les mots pour transmettre leurs histoires. Aujourd'hui, la génération suivante, souvent après le décès des survivants du conflit, compile enfin les souvenirs et d'une plume talentueuse réveille avec émotion les blessures des enfances juives.
Dans ce récit entre les mémoires familiales et la fiction, Emmanuelle Friedmann nous raconte l’enfance cachée de son père, Jacques. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, à Paris, chaque jour, chaque heure, chaque minute, les Juifs risquent l’arrestation, la déportation, la mort. Mais quand tous les autres enfants ont fui, se cachant aux quatre coins de la France, Jacques et sa mère sont restés à Paris, après l’arrestation et l’exécution du père, un communiste juif. Après l’école, alors qu’il attend sagement sa mère, on frappe à la porte de leur appartement.. les gendarmes viennent les arrêter mais la mère n’est pas encore là. A 8 ans, Jacques a la conscience de la prévenir et ils réussissent à se sauver et à échapper à une arrestation. Réfugiés chez Max, le frère de sa mère, ils ne peuvent continuer ainsi sous peine de menacer toute la famille d’une arrestation. Sa mère prend alors une douloureuse décision : envoyer son fils dans un château près de Compiègne où un pasteur cache les enfants juifs.
C’est cette vie cachée que nous raconte Emmanuelle Friedmann. Entre fragments de récit de famille, recherches et fiction, c’est cette vie de l’ombre que le lecteur découvre. Cette vie cachée, peu racontée dans les textes sur la Seconde Guerre Mondiale et sur la Shoah, a souvent eu autant de conséquences que la déportation. Comment vivre avec la culpabilité d’avoir survécu, d’avoir échappé à la mort alors que tant d’autres n’ont pas eu cette chance ? Que transmettre et comment le transmettre ? :
« le lecteur constatera que l’onde de choc de la Shoah ne s’est pas interrompue avec la défaite des nazis; qu’elle atteint et souvent blesse les nouvelles générations car la seconde a été victime du silence ou du trop parler de la première et qu’elle projette sur leur descendance des traumatismes générés par cette gigantesque tentative d’éradiquer totalement le peuple juif. »
Emmanuelle Friedmann par ce récit rend un double hommage : à ce pasteur qui au delà de la religion a sauvé des vies et à l’enfant courageux que fut son père. Par les mots, elle sauve cet enfant et tous ceux qui ont vécu cachés mais traumatisés par cette enfance meurtrie.
En résumé : un récit émouvant sur le combat de l’ombre pour sauver le plus important : les enfants !
Très bon moment de lecture.
On a déjà lu beaucoup de livres sur le sujet mais celui-ci a le mérite d'être à la fois un témoignage et un hommage aux personnes qui ont secouru les opprimés.
J'ai beaucoup aimé ces va-et-vient entre Jacques, envoyé à la campagne, et sa mère, qui vit à Paris, loin de son fils. On a aussi le point de vue d'autres personnages comme le pasteur Jousselin.
L'auteur brise aussi un tabou : Jacques est loin de la guerre, il peut manger, jouer mais il n'est pas heureux pour autant. Il souffre d'être loin de sa famille, de ne pas pouvoir parler de ses angoisses, ...
L'auteure, à la fin du roman, insiste sur la dure réalité : les rescapés doivent vivre avec les souvenirs de la guerre, la douleur d'être un survivant. Ils doivent aussi élever leurs propres enfants avec ce sentiment de culpabilité.
Merci Netgalley et les Presses de la Cité pour cette lecture.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !