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C'est durant la réception internationale de La Plus Précieuse des marchandises que Jean-Claude Grumberg perd Jacqueline son épouse.
Depuis, jour et nuit, il tente de lui dire tout ce qu'il n'a pas pu ou pas osé lui dire. Sans se protéger, ni rejeter ce qu'il ne peut ni ne veut comprendre, il dialogue avec la disparue.
Incrédulité, révolte, colère se succèdent. Dans ses propos en cascades, réels ou imaginaires, qui évoquent la vie de tous les jours, Grumberg refuse de se raisonner, de brider son deuil. Les jeux de mots, l'humour, l'ironie, l'autodérision n'y changent rien.
Dans ce livre, où alternent trivialité et gravité, entre clichés et souvenirs, l'auteur dit la difficulté d'exprimer ce qu'il ressent.
Jean-Claude Grumberg fait son livre « pour et avec » Jacqueline, exaltant l'amour et l'intimité de la vie d'un couple uni pendant soixante ans.
C'est le récit d'un homme qui a vécu près de 60 ans auprès de sa femme et qui lui écrit pour ne pas la laisser partir définitivement.
Il y a les souvenirs épars, parfois lumineux parfois plus sombres.
Le deuil d'un bébé, la mémoire de ceux exterminés dans les camps de concentration et qui marquent à jamais les survivants.
Et puis, il y a le corps de Jacqueline, surtout ses seins, dont l'auteur parle encore avec émerveillement.
L'écriture est belle, intimiste et jamais larmoyante.
Que c'est émouvant.
Je vais m'efforcer de penser que Jacqueline, de là-haut, a pu entendre ce beau texte et être réchauffée par tant d'amour.
Ayant tellement apprécié le conte de Jean-Claude Grumberg, La plus précieuse des marchandises, ce conte bouleversant qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et la déportation des Juifs, je n’ai pas hésité à me lancer dans la lecture de son dernier ouvrage et ne l’ai pas regrettée, tant l’écriture est belle et fine.
Jacqueline Jacqueline, est une magnifique déclaration d’amour, un tendre et émouvant hommage de Jean-Claude Grumberg à son épouse, décédée le 4 mai 2019, emportée par un cancer du poumon, et ce, le jour anniversaire de leur fille Olga.
Il s’adresse à celle avec qui il a partagé soixante ans d’amour « Ni usure, ni ennui, jamais, jamais au grand jamais, durant ces soixante ans passés collés l’un à l’autre, agrafés pour ainsi dire dans le même pli creux, jamais, jamais on ne s’est ennuyé, ne fût-ce qu’une seconde ». Il nous révèle ce qu’est l’art de souffrir, de pleurer, de rire ensemble, de s’aimer tout simplement. Ce livre lui permet d’être encore avec celle qui le hante et lui manque terriblement, de la garder vivante encore près de lui, le temps de l’écriture.
Que dire, titre d’ailleurs d’un des chapitres du livre, et qu’écrire lorsque l’on perd l’être aimé entre tous ? Jean-Claude Grumberg va s‘employer à y répondre tout au long de ce livre en l’écrivant à la fois pour, et avec Jacqueline, la rendant ainsi très présente.
Il raconte leur rencontre, leurs vies avant leur rencontre, la naissance de leur amour et l’aide immense qu’elle lui a apportée à plusieurs reprises et qui lui a permis notamment de se retrouver lorsqu’il s’est effondré après le succès de sa pièce de théâtre L’Atelier ; mais aussi la honte, la honte de vivre alors qu’elle ne vit plus.
Il ne peut passer sous silence le déferlement de haine qui frappa et endeuilla leurs familles respectives et leur besoin de victoires après la guerre. Ces victoires, ce sont la réussite de Kirk Douglas, de Johnny Weissmuller, de Fred Astaire, etc... : « Et comme nous étions fiers, fiers de savoir qu’ils étaient des nôtres ».
Il dit aussi la maladie, cette tumeur du poumon gauche, l’ablation d’une partie de celui-ci « avec deux ou trois autres petits trucs qu’on a dû couper au passage » réalisée avec succès en 2018 et cette joie de vivre retrouvée à l’issue.
Mais la tumeur est revenue attaquer le foie… Il faut dire que fumer avait été la grande affaire de sa vie et, bien qu’il l’ait suppliée d’arrêter, elle ne pouvait s’en passer.
Outre ces références à leur vie commune, Jean-Claude Grumberg s’attache également à raconter à Jacqueline comment leur petite-fille Jeanne a réagi à la disparition de sa mémé, comment il a été empêché de voir Olga leur fille et Jeanne pendant deux mois à cause de la pandémie. C’est aussi Samuel Patty qu’il évoque...
Ce qui est tout à fait original, c’est que le récit de leur vie, que l’auteur nous donne à lire, s’inscrit dans un dialogue, où l’auteur en s’adressant à celle qu’il a tant aimée, exprime avec tendresse, humour, ironie, trivialité parfois, et aussi autodérision, tout son amour, lui confiant ce qu’il n’a peut-être pas pu ou su lui dire.
Jean-Claude Grumberg, en écrivant Jacqueline Jacqueline honore de façon magistrale la mémoire de celle qui fut la compagne de sa vie. Si la souffrance de cet homme est perceptible à chaque page, c’est néanmoins, souvent avec le sourire que j’ai parcouru ces lignes et c’est justement la force de ce livre : être à la fois grave, émouvant, tout en sensibilité, mais jamais larmoyant.
Jacqueline Jacqueline a obtenu le Prix littéraire Le Monde 2021.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Veuf et inconsolable. Nombreux sont les écrivains français qui couchent un chagrin sur une feuille de papier. Et de pages en pages, né un livre. C’est quelque chose de concret, un livre. C’est rassurant de ne pas oublier. Dans ce récit, l’auteur parle beaucoup de lui, de sa misérable vie sans elle. Il « chouinoutte » un peu trop, à mon humble avis. Et c’est dommage. J’avais envie de mieux la connaître.
Jean-Claude Grumbert, auteur dramatique et du splendide conte « la plus précieuse des marchandises » évoque dans ce récit, la décès de sa femme Jacqueline survenue le 4 mai 2019, jour anniversaire de leur fille Olga et sa vie commune très fusionnelle avec elle. Il rend ainsi un hommage vibrant et d’une grande sensibilité à l’amour de sa vie. Une évocation qui saisit par son authenticité et raconte, avec les qualités d’écriture qu’on lui connaît et parfois avec humour les 60 ans de vie ensemble.
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