"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Salie est invitée à dîner chez des amis. Une invitation apparemment anodine mais qui la plonge dans la plus grande angoisse. Pourquoi est-ce si « impossible » pour elle d'aller chez les autres, de répondre aux questions sur sa vie, sur ses parents ? Pour le savoir, Salie doit affronter ses souvenirs. Poussée par la Petite, son double enfant, elle entreprend un voyage intérieur, revisite son passé : la vie à Niodior, les grands-parents maternels, tuteurs tant aimés, mais aussi la difficulté d'être une enfant dite illégitime, le combat pour tenir debout face au jugement des autres et l'impossibilité de faire confiance aux adultes.
À partir de souvenirs personnels, intimes, Fatou Diome nous raconte, tantôt avec rage, tantôt avec douceur et humour, l'histoire d'une enfant qui a grandi trop vite et peine à s'ajuster au monde des adultes. Mais n'est-ce pas en apprivoisant ses vieux démons qu'on s'en libère ? « Oser se retourner et faire face aux loups », c'est dompter l'enfance, enfin.
Portrait de Fatou Diome par Léa Crespi © Flammarion
Désolé mais j'ai arrêté ! Au début elle s'interroge sur l'invitation que lui a lancé son amie...et à la fin (d'après ce que j'ai lu rapidement) elle en est toujours au même point. Bien sûr, entre temps il est question de son enfance !
Un peu trop introspectif pour moi .
Si on ne la connaissait, on saurait que Fatou Diome est de culture africaine, tout dans sa façon d'écrire ( de dire) nous l'indique. Quand à cette culture vient s'ajouter un parcours d'étudiante en littérature française qui l'a menée jusqu'au doctorat de lettres, on obtient une écriture délicate, précise,aux termes savamment choisis.
Le sujet " Impossible de grandir" est douloureux et traite de l'illégitimité, en passant par le rejet, la violence, l'esclavage, dit-elle.
p.13 " L'amnésie volontaire est un moule de cire qui ne fait que mettre en évidence les aspérités de la mémoire qu'on s'évertue à dissimuler"
p.82 " La sincérité, c'est ce petit monstre calfeutré en nous, qui menace de faire irruption chaque fois qu'une situation nous oblige à contraindre notre nature."
p.92 " La vie serait si simple si l'on n'avait qu'à noyer les tristesses dans les joies pour peindre des arcs-en-ciel par tous les temps."
p.94 " L'horizon... imbibe la nuit d'une encre bleue de blues"
p.405 : "ce n'est pas vivre qui est difficile, mais le processus par lequel on passe pour accepter de vivre, avec tout ce qu'on porte en soi"
Ce sont donc 400 pages ( et c'est là peut-être la réserve que je ferais- un peu long et trop itératif) au cours desquels Fatou Diomé nous parle de cette difficulté à vivre avec cette "Petite" qui vient sans cesse lui rappeler l'enfant rejetée qu'elle a été.
Il serait beaucoup trop long que je vous dise tout le bien que je pense de ce roman; lisez-le !
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