Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Une rencontre entre Calder et l'autrice, et entre une vallée du centre de la France et un Américain de Philadelphie.
Alexander Calder achète la maison François Ier à Saché et s'installe en Touraine en 1953. Et voilà comment un certain paysage, un petit coin de vallée, celle du Lys de Balzac, une colline, certaines berges de l'Indre furent pendant un temps colorés d'une présence originale et gaie. Poète-ingénieur-artiste-mécanicien, rêveur fantasque génial, Calder a peuplé cette contrée d'improbables créatures à la fois futuristes et originelles. Ses maisons et ses ateliers ont été leur berceau ainsi que les lieux d'un bonheur alimenté et préservé comme un feu sacré. L'habitat, écrit Bachelard, offre une perspective sur ce qui nous entoure et la maison un état d'âme. En ce sens, Alexander Calder est le plus bachelardien des hommes-artistes. Résolument topophile, il aura posé son regard d'esthète espiègle sur la féerie qui l'entourait. En amitié sensuelle avec l'environnement qu'il s'était choisi, il s'attacha à ce que les mouvements et les formes géométriques de ses oeuvres aient un lien avec la nature. Voilà comment, tout en restant un citoyen du monde, il devint un Américain de Touraine.
Géraldine Jeffroy, dans Imaginer Calder, a remis ses pas dans ceux du grand artiste. Elle est retournée sur ces lieux enchanteurs, qui sont aussi ceux de son enfance. Petite fille, elle voyait ces immenses stabiles dressés dans cette campagne qui était aussi la sienne. Devenue écrivaine, elle a pénétré dans ces lieux magiques, la maison, la gouacherie, l'atelier. Elle a rencontré des gens qui, comme elle, sont encore marqués par la présence irradiante de Calder, imaginé ces instants suspendus faits de fêtes perpétuelles, de célébrations d'amitié, de puissance créatrice qui était le mode de vie de Calder. Mais surtout, elle a posé ses yeux sur le paysage caldérien, la vallée verdoyante, les ciels immenses, la douceur des collines, les prés alentour.
Imaginer Calder est donc l'histoire d'une rencontre qui remonte à son enfance et qui s'est faite présence, d'abord latente puis de plus en plus insistante. Il serait plus juste de dire des rencontres. Entre Calder et l'autrice, et entre une vallée du centre de la France et un Américain de Philadelphie.
Dans ce petit opus Géraldine Jeffroy revient sur certains lieux de son enfance qui sont aussi ceux où l’américain Calder a porté son dévolu pour une grande partie de sa vie en France. Elle va ainsi sur les différents lieux où Clader a vécu et créé et elle montre un homme attachant (bien plus que ce que peut laisser penser parfois certaines de ses œuvres métalliques gigantesques).
Elle nous présente un homme qui fabriquait tout (meubles, aménagements, …) en réutilisant les matétiaux, qui était avenant, accueillant, aimant prendre le temps en buvant et discutant avec ses amis et hôtes de passage, apprécié par ceux avec qui il travaillait (cf. notamment l’atelier de fonderie), …
Elle a mis de la chair, du sensible, sur l’homme et le créateur connu pour ses « mobiles » et « stabiles ».
Merci à Lecteurs.com et aux éditions Arléa pour la communication de cet intéressant opus permettant de mieux connaitre Calder
Citations :
« Imaginer, c’est hausser le réel d’un ton. » Gaston Bachelard p 9 citation mise en épigraphe
« Calder ne fait pas dans le figuratif, tout au plus invente il des abstractions réalistes. D'ailleurs les mobiles ne sont pas dessinés à l'avance. … » p 28
En lien avec la « gouacherie » (atelier où il allait chaque matin retrouver papier canson, encre et gouache) « … sans surprise sa palette est restreinte : jaune bleu rouge blanc noir. Des couleurs pures et éclatantes parce que « les couleurs secondaires et intermédiaires n'apportent que confusion et désordre ». Avec l'eau comme dynamique, Calder les fait s'interpénétrer irradiant la feuille se délectant de la flaque, de l'éclaboussure de la tâche. … » p 43
Concernant une de ses œuvres au Canada que les canadiens appellent « l’homme », Calder ne s’oppose pas à cette appellation mais « pour lui le stabile restera « Trois Disques »car il ne projette dans cette œuvre comme dans aucune autre d’ailleurs, rien de symbolique. A son propos il déclare : « je n’ai voulu exprimer aucune idée, aucune intention. J’ai seulement essayé de créer quelque chose qui fut intéressant à regarder. » » p 68
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Bird découvre que sa mère n'est autre que la poétesse dissidente Margaret Miu...
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement