"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Florence, 1938, dans une demeure prêtée par des amis, Mary, jeune veuve mélancolique, reçoit la visite d'Edgar qu'elle connaît depuis l'enfance. Aux antipodes de son défunt mari, joueur invétéré porté sur la boisson, cet homme bon et attentionné la demande en mariage. Mary se donne le temps de réfléchir. En attendant qu'Edgar revienne de Florence, elle accepte une invitation à une soirée mondaine où elle fait la connaissance de Rowley, séducteur impénitent, dont elle sait la réputation et n'est pas dupe.
Mais alors qu'elle repart seule chez elle, elle fait une rencontre inattendue qui l'obligera à se tourner vers lui pour se sortir d'une situation délicate.
Il suffit d’une nuit… pour le lire. W. Somerset Maugham.. J’ai plongé dans son univers à l’adolescence et j’ai beaucoup aimé. J’avais surtout apprécié les nouvelles – un genre que j’aime. Ma préférence allant vers celles dont l’intrigue se déroule dans les colonies ; Maugham y décrit délicieusement la vie des expatriés qui doivent appréhender un monde qui leur est inconnu.
Somerset fait partie des écrivains très prolifiques en leur temps et qui sont passés de mode ! Il a fallu lemoisbritish pour que j’ai une envie impérieuse de le revisiter avec Il suffit d’une nuit, titre aguichant, parfait pour un après-midi brûlant, au bord de la piscine, avec une envie de farniente..
Ce livre a été adapté au cinéma bien que je ne l’ai pas vu, avec de brillants acteurs tels que Kristin Scott Thomas ou Sean Penn. Mon imaginaire s’est trouvé un peu frustré, avantageusement après tout. Sean Penn en Rowley est plutôt bien !
On y trouve tous les ingrédients d’un roman pour midinette : une trentenaire, veuve très belle, Florence une ville romantique à souhait, des demandes en mariage à foison, l’oisiveté ambiante de la bonne société, le mauvais garçon, la belle vie. C’est sans compter avec l’ironie mordante et tragique de l’auteur…
Le pitch de «Il suffit d’une nuit»
A Florence, en 1938, en pleine période fasciste.
Il suffira effectivement d’une nuit pour bouleverser les vies de la très courtisée belle jeune veuve anglaise Mary Paton, du distingué quiquagénaire Edgar Swift, futur gouverneur du Bengale, du séduisant- sans être beau – Rowley Flint à la réputation bien sulfureuse, et de l’étudiant autrichien Karl Richter.
Mon avis
- L’écriture de W.S. Maugham est délicieuse, les dialogues sont excellents et ciselés.
- Les descriptions de la Toscane sont magnifiques
- Cependant les personnages sont un tantinet caricatural ; même si Rowley a un petit côté Rett Buttler qui plait.
- L’intrigue est cousue de fil blanc. Un Hercule Poirot en culotte courte verrait les incohérences de la situation.
- La vision des femmes à travers le portrait de Mary ou la comtesse m’a un peu déçue. Certes, nous sommes en 1941… ce que subit Mary – je ne veux pas spolier- n’est absolument pas pris en compte, même elle, reste de bois semble-t-il !
Il suffit d’une nuit reste une agréable lecture. La valeur de ce roman est le style dans lequel il est écrit. Nonobstant, il reste d’une immoralité incroyable !
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