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Depuis trois-quarts de siècle, la figure de Friedrich Hölderlin (1770-1843) s'est progressivement dessinée non seulement comme l'une des plus grandes de la poésie de langue allemande, mais de la poésie tout court, tant sa thématique
personnelle et surtout sa prosodie absolument singulière ont ouvert un espace neuf, où vint s'engouffrer une bonne part de la poésie européenne du XXème siècle. Formé à la lyrique la plus classique, nourri d'une solide culture philosophique et de la fréquentation des Anciens, Hölderlin aurait pu n'être qu'un Romantique allemand de plus, entrelaçant dans de beaux vers peines d'amour et désespoirs métaphysiques, auquel cas il n'occuperait pas, à coup sûr, la place éminente qu'il occupe dans la conscience des contemporains, et la vénération que beaucoup lui réservent.
Mais c'est que Hölderlin, tout en réactivant les formes les plus traditionnelles dont les Grecs surtout lui avaient donné le modèle et l'envie (l'Hymne, l'Ode, l'Elégie, etc.), en est peu à peu venu, lentement mais sûrement, à les miner de
l'intérieur, portant la langue allemande à une sorte de paroxysme, mêlant le style familier au sublime, pratiquant aussi bien l'ellipse brutale que l'orchestration ample, et surtout jouant, avec un art consommé et inégalable, de l'ordonnance ordinaire de la syntaxe, la faisant de plus en plus se contorsionner avec grâce, sans toujours lui éviter la fracture.
L'espèce de mystère qui en résulte, d'une profondeur frôlant donc parfois (mais seulement frôlant) l'inintelligibilité, est une des raisons, et sans doute la principale, du culte hölderlinien moderne.
C'est sur cette thématique intellectuelle, orchestrée d'images puissantes et d'un lyrisme souvent vibrant, que vint se greffer, dès 1934, l'interprétation de Martin Heidegger, lui-même tout occupé des Grecs et en quête d'une autre
Allemagne, et qui donc voulut dégager de l'oeuvre de Hölderlin non seulement un enseignement sur le destin grec de l'Allemagne, mais sur l'essence même de la Poésie. Dès lors, Hölderlin devint, pour certains, Le Poète. Et puis enfin, si Hölderlin séduit tant, c'est aussi pour ces trente-six années passées dans une tour, à partager la vie simple d'un menuisier, sans presque plus écrire, rien qu'une quarantaine de courts poèmes apaisés traitant du paysage, des saisons.
Ce qu'on appelle "les poèmes de la folie".
Encore faut-il qu'il soit traduit. S'illustrèrent à le faire en français, d'abord Gustave Roud et Geneviève Bianquis, puis Michel Deguy, Philippe Jacottet, François Fédier, bien d'autres encore.
La présente édition réunit, sans autre règle de choix que le goût personnel, des poèmes écrits par Hölderlin entre 1796 et 1804. Ils sont classés dans l'ordre chronologique, pour autant qu'on puisse les dater. Les premiers sont encore d'une facture classique, mais bientôt la singularité se fait jour. Certains sont des hymnes, d'autres des élégies, parfois n'en restent que des fragments, des esquisses, belles comme des ruines.
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