Un polar social dans un ouvrage a priori déroutant... mais carrément jubilatoire !
César et Alexandre, deux losers magnifiques, et le clébard sans nom qui leur colle au train, sur la piste d'un accident maquillé en meurtre maquillé en suicide (pas forcément dans cet ordre). Une virée funky entre Twin Peaks et Bukowski dans une Amérique périurbaine préapocalyptique sous l'oeil impavide et miséricordieux du dieu Elvis...
Un polar social dans un ouvrage a priori déroutant... mais carrément jubilatoire !
Inattendues, engagées ou envoûtantes : trois pépites du 9e art vous attendent !
Partant d'un évènement anodin, le quotidien de césar et alexandre va prendre une tournure inattendue. En effet ces deux losers vont enfin trouver un sens (du moins ponctuel) à leur vie.
Voilà un thriller social rudement efficace. Par son scénario comme par son style graphique sombre et angoissant il m'aura hypnotisé jusqu'à sa conclusion. C'est fou cet effet boule de neige créé par la simple apparition d'un chien.
En bref un très bon polar qui mérite largement son prix aux fibd d'Angoulême
Tout commence au beau milieu d’une réunion de travail où des publicitaires débordants de suffisance plus que de créativité réfléchissent à la conception d’une bouteille de whisky. “J’aime bien la 3D sur le logo. Ça le modernise un peu tout en gardant un petit côté terroir.” Sans transition, on enchaîne avec un rêve alcoolisé dans lequel se déhanche Elvis Presley. Ça fait déjà beaucoup de personnages qui se prennent pour Dieu.
On se réveille ensuite dans la piaule d’un pauvre gars. Dans cette chambre, la fameuse bouteille de whisky, mais aussi César qui, visiblement, fume beaucoup, mange mal, boit trop, a mal au bras gauche, ne travaille pas, se balade en t-shirt la bite à l'air. À côté de lui, un gros chien qui n’est pas le sien. Avec son voisin Alex, alter ego de loose, César décide de mener l’enquête pour retrouver son maître.
On se croirait non pas dans une bande dessinée mais dans un film américain. Dans le cadrage qui fait la part belle aux gros plans, dans l’humour noir des répliques, dans le suspense de l’intrigue et de ses drames, dans les apparitions d’Elvis qui finissent en regard caméra sur cette réplique : “ouaf !”
Dans une Amérique aux publicités délavées et aux volets fermés, on observe, navrés, nos deux enquêteurs du dimanche descendre encore d’un cran dans la médiocrité. Affligeant et galvanisant.
- Ouvrage lu dans le cadre du Prix Orange de la bande dessinée 2023 -
Un beau matin, César se réveille et découvre un chien qu'il ne connaît pas dans sa chambre. Avec son ami Alexandre, un fan d'Elvis Presley, ils décident de rechercher le propriétaire de l'animal. Les deux quadragénaires ne travaillent pas et n'ont rien d'autre à faire de leur journée. D'autant que César ne peut plus bouger son bras, sans qu'aucun médecin ne trouve la cause de cette paralysie. Les deux compères mènent leur enquête et découvrent très vite, par hasard, que l'homme a péri dans l'incendie de sa maison. Simple accident, suicide ou crime maquillé ?
J'avais très envie de découvrir « Hound Dog » pour son graphisme et parce que j'adore le thriller social. J'ai apprécié l'ambiance et l'humour très noirs de la BD. Le visuel cinématographique m’a fait penser aux films des frères Coen, notamment « The Big Lebowski ».
La construction narrative est singulière et audacieuse. En effet, il faut aller au bout de l'ouvrage pour comprendre le prologue qui évoque une marque de whisky. J'ai beaucoup aimé ces personnages paumés et attachants qui évoluent dans une Amérique des laissés-pour-compte. Les illustrations au cadrage rapproché et la colorisation dans des teintes ternes mais chaudes (marron, brique,) participent à instaurer un univers sombre. L'intrigue fonctionne, tient en haleine et les pages se tournent toutes seules.
Nicolas Pegon, à travers son récit déjanté, témoigne de l'absurdité de la vie et nous dépeint une Amérique dans laquelle la solitude, l’indifférence et l'individualisme règnent.
« Houd Dog » est un drame social plus qu’un polar, mettant en scène deux anti héros, Alexandre et César ainsi qu’un chien venu de nulle part qui va les extraire de leur quotidien insipide dans une banlieue sordide. Enfin le dernier personnage est Elvis qui apparait dans les rêves de nos deux compères tel un Dieu.
L’album commence par une scène de brainstorming commercial autour du slogan pour la mise sur le marché d’un whisky. Cette séquence qui parait parachutée a en fait son importance.
L’histoire donc, César, cinquantenaire, hypocondriaque et probablement au chômage, se réveille un matin et trouve au pied de son lit un chien venu de nulle part qui ne va plus le lâcher d’une semelle. Parti, avec son pote César ,à la recherche de son maître, ils voient une photo passée à la télé d’un bar et apprennent que justement le maître du chien a été retrouvé calciné dans les décombres de sa maison. Meurtre, meurtre déguisé en suicide ??
A partir de là César va mener l’enquête et entraîner Alex et le chien, bien-sûr, à sa suite afin de refourguer ce dernier à quelqu’un. Nous allons ainsi suivre l’avancée de l’enquête menée par de nos compères jusqu’au dénouement final.
Cet album nous plonge dans une Amérique périurbaine désenchantée. L’ambiance sombre et glauque, voir désespérante est retranscrite par des vignettes où on ne voit pratiquement jamais le ciel, par des couleurs sombres où le noir domine et par des plans rapprochés qui semblent écraser les personnages.
« Hound Dog » est un album divertissant et profond qui pose un regard impartial sur une classe sociale américaine désabusée qui vit en périphérie de tout, même de la vie.
Je poursuis mon focus sur la sélection pour le fauve polar du fibd 2023. Place à "Hound dog" , sorti en avril, un album que je n'avais pas lu et que je n'aurais, à priori, pas placé dans la catégories polar.
Un récit qui met en scène deux losers et un chien.Enfin, d'abord on suit le brainstorming d'une agence de pub autour d'une bouteille de whisky... une bouteille qu'on retrouvera plus tard. Puis à quelques pas de danse d'Elvis... forcément pas bien loin vu le titre de l'album.
Enfin, César, loser n°1 donc, trouve un chien au pied de son lit à son réveil. César, la 50aine, chômeur, décrépi, coloc avec un jeune geek, a le bras droit qui ne répond plus et va de médecin en médecin. Il se lance avec Alexandre, un voisin loser n°2, à la recherche du propriétaire de ce hound dog - un chien de chasse, moche et bedonnant.
Les deux se prennent au jeu, voire même se prennent pour des flics. Et enquête il va y avoir... Dans une Amérique périurbaine morose et fataliste, entre complotisme pré apocalypse et néant quotidien.
Le graphisme est sombre, aux aplats puissants dans des grandes cases très cinématographiques. On pense aux frères Coen, l'humour, noir le plus souvent, étant bien présent lui aussi.
Hound dog est un drôle d'album, déroutant mais efficace, qui parvient à emmener le lecteur, peut-être malgré lui dans une histoire qui ne manque pas de chien. A découvrir !
Une bd qui me laisse une drôle d’impression. Ai-je aimé ou pas ? Je serais tentée de dire « plutôt pas » et pourtant j’ai de nombreux éloges à en faire.
Je commence par les trois points que je trouve particulièrement réussis et qui à eux seuls mériteraient un 20/20:
Le dessin (vous me direz que pour une bd c’est assez fondamental), les couleurs et l’ambiance. Les trois collent parfaitement. Il y a une vraie alchimie entre le trait de crayon, les teintes sombres ou ocres et l’atmosphère crépusculaire d’une Amérique marginale et désenchantée. L’ensemble forme un maelstrom lancinant et hypnotique qui correspond parfaitement à la promesse de la quatrième de couverture : Twin Peaks, Bukowski…
Le hic c’est le scénario qui pour le coup ne tient pas la comparaison avec les références citées plus haut. Où est la complexité d’un Twin Peaks ? L’intrigue est plutôt pauvre et si je n’ai rien contre les ellipse dans la narration, ici c’est l’histoire en elle-même qui finit par être une ellipse. Le début du récit est prometteur sauf que au fil des pages on n’avance pas et on frôle l’inconsistance. Il restait donc à espérer une conclusion qui viendrait tel un bouquet final éclairer les pages précédentes mais ça n’a pas été le cas.
Il y a tellement de choses positives dans ce roman graphique que j’ai une impression de gâchis. Les dessins de Nicolas Pegon accompagnés d’une histoire plus travaillée autour de ses loosers auraient sans doute pu faire de cet album un grand album.
Une BD atypique avec des graphismes assez épurés et une histoire violente camouflée sous les faux airs d'une balade de Presley.
D'abord sceptique puis curieuse et enfin impatiente de lire la suite, je me suis laissée embarquée par cette ambiance, ces loosers et ce clébard.
Merci la fondation Orange pour cette belle découverte.
Difficile à raconter , non pas que l'histoire n'est pas intéressante, au contraire, elle est plutot déroutante et on se demande comment elle va tourne, un peu de surnaturel, un peu de blues trottoir, beaucoup de loosers, de noir, une palette restreinte, un choix de couleurs peu nuancé et vintage, gris ardoise et un tas de brun, une couverture qui claque en rouge et noir, et ce chien autour duquel tourne le mystère. Tout est dans le teaser et pourtant rien n'est dit , une fin qui n'est pas une, déroutante aussi......
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