Un polar social dans un ouvrage a priori déroutant... mais carrément jubilatoire !
Un polar social dans un ouvrage a priori déroutant... mais carrément jubilatoire !
Partant d'un évènement anodin, le quotidien de césar et alexandre va prendre une tournure inattendue. En effet ces deux losers vont enfin trouver un sens (du moins ponctuel) à leur vie.
Voilà un thriller social rudement efficace. Par son scénario comme par son style graphique sombre et angoissant il m'aura hypnotisé jusqu'à sa conclusion. C'est fou cet effet boule de neige créé par la simple apparition d'un chien.
En bref un très bon polar qui mérite largement son prix aux fibd d'Angoulême
Tout commence au beau milieu d’une réunion de travail où des publicitaires débordants de suffisance plus que de créativité réfléchissent à la conception d’une bouteille de whisky. “J’aime bien la 3D sur le logo. Ça le modernise un peu tout en gardant un petit côté terroir.” Sans transition, on enchaîne avec un rêve alcoolisé dans lequel se déhanche Elvis Presley. Ça fait déjà beaucoup de personnages qui se prennent pour Dieu.
On se réveille ensuite dans la piaule d’un pauvre gars. Dans cette chambre, la fameuse bouteille de whisky, mais aussi César qui, visiblement, fume beaucoup, mange mal, boit trop, a mal au bras gauche, ne travaille pas, se balade en t-shirt la bite à l'air. À côté de lui, un gros chien qui n’est pas le sien. Avec son voisin Alex, alter ego de loose, César décide de mener l’enquête pour retrouver son maître.
On se croirait non pas dans une bande dessinée mais dans un film américain. Dans le cadrage qui fait la part belle aux gros plans, dans l’humour noir des répliques, dans le suspense de l’intrigue et de ses drames, dans les apparitions d’Elvis qui finissent en regard caméra sur cette réplique : “ouaf !”
Dans une Amérique aux publicités délavées et aux volets fermés, on observe, navrés, nos deux enquêteurs du dimanche descendre encore d’un cran dans la médiocrité. Affligeant et galvanisant.
- Ouvrage lu dans le cadre du Prix Orange de la bande dessinée 2023 -
Un beau matin, César se réveille et découvre un chien qu'il ne connaît pas dans sa chambre. Avec son ami Alexandre, un fan d'Elvis Presley, ils décident de rechercher le propriétaire de l'animal. Les deux quadragénaires ne travaillent pas et n'ont rien d'autre à faire de leur journée. D'autant que César ne peut plus bouger son bras, sans qu'aucun médecin ne trouve la cause de cette paralysie. Les deux compères mènent leur enquête et découvrent très vite, par hasard, que l'homme a péri dans l'incendie de sa maison. Simple accident, suicide ou crime maquillé ?
J'avais très envie de découvrir « Hound Dog » pour son graphisme et parce que j'adore le thriller social. J'ai apprécié l'ambiance et l'humour très noirs de la BD. Le visuel cinématographique m’a fait penser aux films des frères Coen, notamment « The Big Lebowski ».
La construction narrative est singulière et audacieuse. En effet, il faut aller au bout de l'ouvrage pour comprendre le prologue qui évoque une marque de whisky. J'ai beaucoup aimé ces personnages paumés et attachants qui évoluent dans une Amérique des laissés-pour-compte. Les illustrations au cadrage rapproché et la colorisation dans des teintes ternes mais chaudes (marron, brique,) participent à instaurer un univers sombre. L'intrigue fonctionne, tient en haleine et les pages se tournent toutes seules.
Nicolas Pegon, à travers son récit déjanté, témoigne de l'absurdité de la vie et nous dépeint une Amérique dans laquelle la solitude, l’indifférence et l'individualisme règnent.
« Houd Dog » est un drame social plus qu’un polar, mettant en scène deux anti héros, Alexandre et César ainsi qu’un chien venu de nulle part qui va les extraire de leur quotidien insipide dans une banlieue sordide. Enfin le dernier personnage est Elvis qui apparait dans les rêves de nos deux compères tel un Dieu.
L’album commence par une scène de brainstorming commercial autour du slogan pour la mise sur le marché d’un whisky. Cette séquence qui parait parachutée a en fait son importance.
L’histoire donc, César, cinquantenaire, hypocondriaque et probablement au chômage, se réveille un matin et trouve au pied de son lit un chien venu de nulle part qui ne va plus le lâcher d’une semelle. Parti, avec son pote César ,à la recherche de son maître, ils voient une photo passée à la télé d’un bar et apprennent que justement le maître du chien a été retrouvé calciné dans les décombres de sa maison. Meurtre, meurtre déguisé en suicide ??
A partir de là César va mener l’enquête et entraîner Alex et le chien, bien-sûr, à sa suite afin de refourguer ce dernier à quelqu’un. Nous allons ainsi suivre l’avancée de l’enquête menée par de nos compères jusqu’au dénouement final.
Cet album nous plonge dans une Amérique périurbaine désenchantée. L’ambiance sombre et glauque, voir désespérante est retranscrite par des vignettes où on ne voit pratiquement jamais le ciel, par des couleurs sombres où le noir domine et par des plans rapprochés qui semblent écraser les personnages.
« Hound Dog » est un album divertissant et profond qui pose un regard impartial sur une classe sociale américaine désabusée qui vit en périphérie de tout, même de la vie.
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