"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Gabriel Vialle, la cinquantaine, a un double choc au tournant de sa vie : il met fin à une relation compliquée et apprend la mort brutale de sa mère. Confiné chez lui alors que sa fiancée obstinée tape à la porte, il voit tous les moments forts de sa vie lui revenir en rafales. La mort de son père sur un chemin de Formentera. Son enfance de petit faune aux Baléares. Sa jeunesse dans les quartiers populaires de Barcelone. Ses rapports difficiles et lointains avec sa mère partie brûler sa vie dans le Swinging London.
Au terme de dix-sept jours d'enfermement, il décide de tout abandonner et revient dans la maison de son enfance hippie, à Formentera.
Mais son retour sera plus brutal que prévu.
Hortensias...Drôle de titre pour un roman qui met en scène, une quête celle de soi-même, celle des souvenirs qui pansent lorsque l'on perd pied, que l'on est devenu presque étranger à soi-même. Un drôle de titre, il est vrai, mais qui sied tellement bien (on le comprend tout au long du livre) à ce roman lumineux, teinté d'une nostalgie joyeuse.
C'est une quasi-introspection qu'entame Gabriel Vialle, au moment où le lecteur fait connaissance avec lui, un retour sur soi-même pour tenter de clôturer un chapitre de sa vie, une manière de solder les comptes avec son passé, avec cette enfance un peu hors norme : délaissé par une mère anglaise plus préoccupée par la vie culturelle londonienne que par son propre fils, et élevé par un père aussi aimant que fantasque.
Avec délicatesse et humour, David Thomas interroge nos vies et pose une question qui - à un moment où un autre - s'est forcément imposée à nous : doit-on partir sur les traces de notre enfance pour devenir adulte ? Doit-on revenir sur les lieux de notre enfance pour enfin la quitter, des lieux qui appartiennent finalement davantage à nos parents qu'à nous-mêmes ?
C'est en laissant affluer les souvenirs "qui ne sont pas faits pour être justes et vrais, ils sont fait pour être ces terriers dans lesquels on s'engouffre pour souffler un peu du présent.", les bons et les mauvais, et en retrouvant Formentera où il a passé une partie de sa jeunesse, faite de rires, de baignades, de découvertes et de partages que Gabriel Vialle trouvera la réponse. Notre formation personnelle s'achève finalement au moment de l'acceptation : ce moment où l'on regarde ceux de qui nous sommes nés non plus simplement comme nos parents, mais bien comme des êtres avec leur propre vécu, avec leurs failles, leurs qualités, leurs névroses . Et que ce n'est que lorsqu’on les accepte en tant que tel que l'on devient adulte, que l'on peut enfin construire sa propre vie.
Ne passez à côté de ce formidable roman merveilleusement bien mis en mots par un écrivain, un vrai. Un roman drôle, mais aussi plein de poésie qui porte et nous renvoie d'une bien jolie façon à nous-mêmes.
Quel roman ! J'ai accroché dès la première page, en le feuilletant à la librairie, et je n'ai pas hésité ! Impossible de le lâcher !
Ce bouquin est un heureux mélange d'ironie mordante et de nostalgie, ces pages sont pleines d'images heureuses d'une enfance passée à Formentera entre vieilles pierres et mer turquoise, bercée par les bêtises de gamin. Il est le récit de la presqu'errance d'un jeune homme un peu déraciné, puis d'un adulte qui envoie tout valser pour se reconstruire et se retrouver.
Et bien que s'en dégage une impression de solitude, que l'auteur y évoque sa mère absente parce que trop occupée par ses mondanités, il n'y a jamais de tristesse mais une manière presque cruelle de se débarrasser de l'auto-apitoiement. Les scènes cocasses y sont légion (ah ! le concert des Rolling Stones à Hyde Park en 1969) et même face à la mort l'humour reste prégnant, plus fort que tout.
Un vrai coup de coeur (et un livre-hérisson !) qui me donne très envie de découvrir d'autres écrits de cet auteur !
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