Portés par leur curiosité, ces lecteurs et lectrices avisés vous proposent un nouvel aperçu de leurs émotions littéraires...
"Puisqu'ils ne savent pas, puisque l'angoisse te suit partout où tu vas, c'est à toi, jour après jour, souffle après souffle, d'inventer ta survie." Alice a cinq ans, six ans, sept ans, onze, quinze, vingt-cinq... Elle vit intensément chaque rencontre, chaque bain de mer, chaque instant. Et la rage bout en elle, une rage compacte qui explose par intermittence quand elle ne la retourne pas contre elle-même.
Ses parents ont divorcé. Ballottée d'un foyer à l'autre, elle endure en apnée la présence de ses beaux-parents: la cruauté d'une belle-mère jalouse, l'alcoolisme d'un beau-père brutal. Nulle part, elle n'est en sécurité.
Ce qu'Alice cache, y compris derrière sa soif de vivre inextinguible, ce sont les violences qu'elle subit au quotidien. Car toutes ces années, Alice se tait.
Entre ombre et lumière, Hors de toi tisse une myriade de souvenirs qui se répondent dans un virtuose jeu d'échos, pour reconstituer au plus près des émotions le tourbillon brûlant d'une mémoire traumatique.
Portés par leur curiosité, ces lecteurs et lectrices avisés vous proposent un nouvel aperçu de leurs émotions littéraires...
Hors d'elle, c'est comme ça qu'elle est Alice.
Contre son beau-père, contre sa mère, contre sa belle-mère, contre son père.....
il faut dire que son enfance n'est pas facile depuis le divorce de ses parents.
La structure du texte est originale.t
C'est le « tu » qui est utilisé et on n'arrête pas de sauter dans le temps avec maints retours en arrière.
Tu as six ans , tu as quinze ans, tu as dix ans............
Elle est trtès attanchante cette Alice que l'on suit jusqu'à 25 ans.
Et elle a subi bien des traumatismes.
Mais que de séquelles elle traîne derrière elle !
Il va lui être difficile de s'en sortir et de se construire.
C'est plein de sensibilité.
Un très beau portrait de petite fille.
Touchant !
Ce premier roman est très prometteur, et j'espère que Sandrine Girard ne va pas s'arrêter là.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/09/hors-de-toi-de-sandrine-girard.html
Les parents d'Alice ont divorcé lorsqu'elle avait cinq ans. A partir de cette période, ballotée entre ses deux familles, la petite fille a du mal à trouver sa place. Elle se sent de trop chez son père auprès d'une belle-mère qui la hait car elle lui rappelle sa rivale que son mari n'a jamais pu oublier. Alice doit subir ses piques assassines, insultes, vexations et humiliations. Son père ne lui est d'aucune aide, il préfère fuir dans le bricolage... " ta présence est comme un coup de couteau qu'à chaque instant il esquive " Chez eux il est interdit de parler de sa mère, ses parents ont pour seul lien le versement de la pension alimentaire.
Chez sa mère, elle doit faire face à la violence et la grossièreté de son beau-père souvent sous l'emprise de l'alcool, un homme qu'elle hait... Voilà une enfant, ballottée entre une belle-mère jalouse et un beau-père brutal, qui subit des violences au quotidien.
La construction choisie par l'auteure est très réussie. Dans ce roman constitué de scénettes qui commencent par "tu as cinq ans... tu as seize ans..." on découvre dans un ordre non chronologique les souvenirs d'Alice chez sa mère, chez son père, chez ses grands parents, en vacances... La force du "tu" contribue à la force du texte. Alice dévoile une vie de solitude, d'ennui et de souffrance avec pour seules percées de lumière ses relations avec ses demi-frères, Luc qui la protège, Tom Pouce qu'elle adore et ses moments de complicité avec ses amis à l'école et en vacances. Alice refoule sa colère mais la retourne souvent contre elle, elle n'a qu'elle comme arme contre ses proches et contre elle-même. Elle éprouve une angoisse qui la dévore, une sensation de vide qu'il lui faut sans cesse combler au-delà de la nausée "Colère au bord des lèvres. En permanence. Colère au fond du ventre aussi... Elle a toujours terrassé sa propre souffrance en la pulvérisant sous la colère."
Elle fait toujours bonne figure et porte un masque "tu sais que personne ne décèle jamais le froissé sous le lisse, le figé, le sans-souffle, sous l'apparente mobilité de la joie. Fêlures sous-jacentes qui creusent un sillon toujours plus profond vers l'intérieur." Elle se veut solide et dure "Même pas mal..."
La lecture est un refuge pour elle, "Lire, lire, lire, lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres. Pour vibrer d'une douleur qui ne soit pas tienne", elle se jettera à corps perdu dans le travail quand elle intègrera hypokhâgne, travaillera pour ne plus ressentir cette pierre au creux du ventre, hantée par le poids du secret qui l'habite.
Un roman qui se lit d'une traite, le cœur serré, plein d'empathie pour Alice. Le style est fluide et vivant sans aucune longueur. Les sentiments sont décryptés avec minutie et le dénouement est très réussi mais c'est le mode de narration qui donne toute sa force à ce texte. Une primo-romancière très prometteuse.
Hors de toi est le premier roman de Sandrine Girard. Son narrateur s'adresse directement à Alice, une jeune femme de 25 ans, en lui parlant à la deuxième personne. Il lui remémore, dans le désordre, des fragments de sa vie depuis le divorce de ses parents.
Alice n'est que rage, colère contre elle-même et pourtant elle se tait. Rien ne filtre de la jalousie et du sadisme de la belle-mère, ni de la violence et de l'alcoolisme du beau-père. Sa principale révolte est essentiellement contre elle-même mais aussi contre sa mère qui ne comprend rien. Tout se passe dans un monde qui semble normal, banal avec des parents divorcés, classique de nos jours. Mais derrière la normalité se cache la rage de l'enfant qui perdure au fil des ans et des non-dits, non-dits qu'on devine très vite.
Les chapitres sont courts, le style rapide, enlevé et j'ai lu ce roman comme en apnée. La narration en Tu donne un ton détaché à l'enchaînement de souvenirs pris sur le vif, comme des instantanés, sans aucune chronologie. J'ai apprécié ce récit bien que je me sois souvent sentie en retrait. Il manque un peu de profondeur et je trouve le thème trop rabâché, même si c'est plus que nécessaire d'aider à la libération de la parole. Je lirai volontiers le prochain roman de Sandrine Girard pour me faire une meilleure idée de cette primo-romancière.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2021/09/13/hors-de-toi-de-sandrine-girard/
Une lecture douloureuse tant l'auteure nous communique le vécu violent d'Alice avec talent et pudeur à la fois!
"Tu sais l'importance du"dire".Tu sais.
Mais finalement ça ne change rien.
Alors,face à l'insuffisance de la parole,tu te tais.
La couverture d' "Hors de toi" représente une petite fille en maillot de bain qui court sur le sable. Dès la première page du livre, nous retrouvons Alice, 8 ans, courant sur le sable. Hors de toi, c est l histoire de cette petite fille, qui, pour survivre entre les foyers de ses parents divorcés, se désolidarise de son corps, se regarde vivre, se raconte à la deuxième personne du singulier.
Oui, Alice souffre. Sa mère pour ne pas rester seule s'est remariée à Georges, un alcoolique violent, qui terrorise son foyer. Alice vit dans la peur, pour elle, pour son petit frère Tom et pour sa mère.
Quant à papa? Il a épousé Nadine, une femme aigrie, sournoise, jalouse du passé de son homme, jalouse de sa petite fille qu'elle violente psychologiquement à la moindre occasion.
Entre la violence physique de l'un et la violence morale de l'autre, Alice se referme, se durcit, dissocie son moi, son âme de son corps ( d' où le titre " Hors de toi") au point que face à des photos d'elle, elle les laisse tomber: " Toi est une chose que tu ne peux pas regarder. Toi est un corps que tu ne reconnais pas lorsque tu le vois sur un cliché".
D'un chapitre à l'autre, Alice se raconte. Une Alice à 10 ans, 6 ans, 13, ... Une Alice chez sa maman, chez son papa, à l'école. Une Alice dans la maison des vents, dans celle des sables ou dans l'appartement. Un roman qui nous est livré sous forme de flashs, de souvenirs d'Alice.
Cela m'a perturbée au départ, puis j'ai très vite accroché. On prend le rythme de ce non rythme. On trouve une logique à ce qui à première vue semblait illogique.
Et surtout on souffre pour et avec cette petite fille, cette jeune femme en devenir. Comment a-t-elle pu survivre à une telle maltraitance ? Comment a-t-elle réussi à se construire ? Pourquoi tous les témoins se sont ils tus.
J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai lu d' une traite. Il m'a bousculé, m'a fait réfléchir sur ces enfants qui souffrent et que personne n'aide. Pour conclure je vous le recommande.
les explos 2021
avis à la page 100
Déroutante cette façon d’évoquer son enfance. Alice nous fait voyager dans ses souvenirs comme ils se présentent. Elle a 8, 10, 6 ans, ca jaillit de sa mémoire. Très vite on comprend qu’elle s’est construite « comme elle a pu ». Un livre que je trouve envoutant et que j’ai hâte de terminer pour savoir ce que devient Alice
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Déroutante cette façon d’évoquer son enfance. Alice nous fait voyager dans ses souvenirs comme ils se présentent. Elle nous transporte au gré des souvenirs dans sa vie entre 6 et 24 ans, parfois c’est un saut de puce, parfois un pas de géant.
Au fil des pages on comprend vite que l’enfance d’Alice n’a pas été une enfance de rêve. Parents divorcés, familles recomposées elle doit constamment faire face aux humeurs de ses proches. Elle érige alors des barrières mentales pour se protéger. C’est celles-ci qu’elles fait « sauter » petit à petit en confiant ses souvenirs au lecteur.
Une écriture empathique, un style vif et acéré Sandrine Girard a su trouver les mots qu’il faut pour nous dévoiler le lourd secret d’Alice. Très vite on oublie cette façon de raconter un peu désordonnée, qui nous fait faire des allers-retours dans le temps. Ca semble tellement vrai, ça sonne tellement juste. L’auteur dénonce la violence tant physique que psychologique faite aux enfants à travers un récit authentique. Une grande révolte se dégage du livre. Dans une grande violence, vibrante de haine, l’insurrection est sous-jacente et Alice se livre à une lutte sans merci. Il y a du Folcoche d’Hervé Bazin dans ses beaux-parents.
Un premier roman fort et juste. Sandrine Girard a su trouver le juste milieu pour tenir son lecteur en haleine tout en racontant une histoire qui sonne juste (même si elle est moche)
Les explorateurs de la rentrée :
C'est un texte dur que ce trop plein d'émotions : de colère, de rage, de honte, que suggère ce récit. Alice se remémore son enfance en évoquant des souvenirs précis, elle raconte des scènes vécues à divers âges, chez sa mère, chez son père. Le lecteur comprend qu'elle a souffert du divorce de ses parents et qu'elle a subi cet écartèlement entre eux. C'est pourtant un récit à la narration directe, une narration orale "tu" qui percute sans mettre de mots sur le mal. La pudeur empêche la narratrice de dire, mettre en mots, elle revient sur la construction d'une enfant, d'une jeune fille non de façon chronologique mais dans un récit éclaté. Un récit déconstruit qui agit par touche, par sensation, qui aborde des souvenirs à différents âges, dans différents lieux.
Dès le début, le lecteur ressent la détresse du personnage dont le corps ne peut lui, garder la souffrance. La jeune fille à défaut de pouvoir parler, mange, se remplit et grossit. Tous autour d'elle sont indifférents à ce signe de mal-être, ce signal de détresse : sa mère Elise préoccupée par son nouveau mari Georges, son père par sa nouvelle femme Nadine. Alice est divisée entre ces différents lieux et ces différentes vies : celle chez sa mère, celle chez son père, celle avec les amis. C'est donc la description d'une cellule familiale que nous offre Sandrine Girard, où les mariages se font et se défont sans que soient pris en compte les conséquences pour les enfants que sont Alice, son demi-frère, Tom Pouce et le fils de sa belle mère, Luc. Dans la réalité, l'amour n'est qu'une illusion: les ex se haïssent, chacun se retrouve de nouveau casé avec pire que le premier mariage. Quant à l'amour filial et maternel, il est enfoui sous les obligations parentales, les conventions, la vie et son rythme ...Alice ballotée de l'un à l'autre, sans possibilité de pouvoir s'exprimer ni même exister subit, survit dans ces lieux où elle n'a pas sa place, cherche des moments de respiration.
Ce roman ainsi construit alterne différents moments permettant de restituer l'histoire de cette enfant et de comprendre ses blessures originelles, bases de la personnalité de la jeune femme adulte. C'est un roman fort qui aborde des thèmes lourds, quasi indicibles, que Alice doit expulser. On ne sort pas indemne de cette lecture. Quelques jours après cette lecture, je n'arrive pas à me délaisser de cette impression de mal-être, l'histoire d'Alice me poursuit : cette adolescente a été marquée par une forme d'insécurité, elle a dû affronter d'un côté la jalousie et la méchanceté de sa belle-mère Nadine, de l'autre les réactions alcoolisées et brutales, la convoitise déplacée de son beau-père, jusqu'à l'inceste. Alice réussit à dire ce qu'elle a subi sans pathos, dans le désordre, par petites touches jusqu'à l'origine de son mal-être. Et le lecteur qui derrière cette technique d'évitement entend la souffrance veut en connaître l'origine. J'ai ressenti toute cette souffrance alliée à un sentiment de honte et de culpabilité que ce récit déstructuré fait remonter doucement mais sûrement. Le récit de cette enfance en souffrance ne peut qu'émouvoir.
Avis de la Page 100
Comment ne pas s'identifier à Alice, cette fille de parents divorcés ? Comment ne pas être sensible à cette souffrance ? puisque c'est à "tu", à moi, à cette fille que s'adresse la narration. Dans un entremêlement d'épisodes, de flashs de souvenirs, à tous les âges de l'enfance, la vie d'Alice nous apparait à travers un chaos d'émotions. Une angoisse et un malaise constant suintent de ce récit multiple des souffrances morales et physiques, certaines avouées d'autres non-dites.
Un texte morcelé comme l'âme de cette petite fille.
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Les explos 2021 : Avis à la 100ème page (avis complet ci-dessous)
Un livre qui se lit vite. J'aime beaucoup la construction : enchainement de courts chapitres qui dévoile peu à peu le passé de femme. La tension monte puis redescend au fur et à mesure des pages, laissant présager le pire avant le retour du soleil. J'attends avec impatience de voir où l'auteure va nous emmener.
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Premier roman aux allures de kaléidoscope, Hors de toi raconte Alice, jeune femme de 25 ans, à travers ses souvenirs d'enfance et d'adolescence. Petite fille intelligente et solaire, elle va peu à peu s'éteindre, le divorce de ses parents sonnant le glas de l'insouciance. Entre un beau-père violent et une belle-mère jalouse, difficile de trouver sa place.
Tantôt rebelle, tantôt destructrice, la jeune femme nous livre les flashs qui lui reviennent en mémoire, sans logique chronologique. Cette construction originale, enchainement de courts paragraphes, apporte une atmosphère particulière. La tension ne monte pas de manière linéaire et un évènement éprouvant est souvent suivi d'un souvenir plus doux qui vous fait espérer le retour du soleil. Grâce à ce témoignage poignant, l'auteure aborde des thèmes difficiles (violences familiales, troubles du comportement alimentaires, inceste ...) et interroge sur les impacts psychologiques et la construction de l'enfant dans ces conditions.
C'est un roman qui se lit vite, qui bouscule et malmène. Il donne envie d'en tourner les pages rapidement, pour tenter de démêler l'écheveau de souvenirs livré par Alice. Je regrette juste que l'auteure se contente de toucher du doigt certains maux, parfois même sans y revenir par la suite. C'est un parti pris qui laisse un sentiment de survol là où j'attendais une vraie immersion. ça n'est reste pas moins un très bon premier roman poignant et bien écrit que je vous conseille vivement.
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