Comme ces maharadjah qui exigeaient que leur femme pérît sur leur bûcher funèbre afin que rien ne leur survécût de ce qu'ils avaient aimé, Agatha Christie, disparue en janvier 1976, a tué dans son dernier roman le petit homme au crâne d'oeuf qui l'avait rendue célèbre. Hercule Poirot est revenu, pour y mourir, dans la maison de Styles où nous l'avions vu apparaître pour la première fois. Fatigué, usé par la maladie et une vie trop bien remplie, il se refusera néanmoins à quitter la scène sans avoir accompli une ultime mission : démasquer son dernier assassin pour aider une jeune fille à retrouver le sourire.
Et c'est un Poirot rendu modeste par l'approche de la mort, mais usant avec un zèle opiniâtre les forces qui lui restent, qui débrouillera magistralement une bien ténébreuse affaire.
Traduit de l'anglais par Janine Lévy
Adolescent j'ai dévoré les romans d'Agatha Christie. Elle est pour moi l'impératrice du genre policier.
J'ai choisi de déposer un avis sur ce titre en particulier parmi la multitude de son oeuvre par sa singularité.
Ce n'est pas forcément le premier roman qui nous vient à l'esprit lorsque l'on évoque ses plus grands succès et son héros fétiche (ou son héroïne Jane Marple). Et pourtant il se démarque par plusieurs aspects.
Il s'agit en premier lieu de la dernière aventure d'Hercule Poirot, ce fameux détective à la moustache dont la symétrie n'a d'égale que la balance de la justice.
En second lieu, cette histoire qui ne laisse que peu de doutes sur l'issue de notre héros dénote justement par son ambiance moribonde, diminuée comme si l'auteur suivait les vicissitudes physiques de son personnage phare. Certains y verront un récit littéralement à bout de souffle. J'y décerne une forme de métaphore.
Enfin, et c'est là le véritable génie en action, le fond de l'histoire. Agatha Christie n'a jamais délaissé la dimension sociologique et psychologique de ses romans. C'est même un marqueur. Ses personnages racontent une histoire mais en disent beaucoup sur une époque et de façon universelle sur la société intemporelle. Sans trahir le dénouement qui est avant-gardiste, il y a une réflexion philosophique majeure. Plusieurs questions se posent et ne cesseront jamais d'être d'actualité : Qu'est-ce qu'un crime ? Qu'est-ce qu'une criminel ? Le crime parfait existe-t-il ? Comment réagir en respectant ses principes moraux lorsqu'une impasse logique peut causer une injustice ? Il est possible d'y déceler un lien avec "le crime de l'Orient-Express", oeuvre bien plus connue qui met en lumière le dilemne des imperfections de la Justice et la tentation d'une justice privée.
Agatha Christie est une exploratrice de l'âme humaine. Ce roman en est l'illustration lumineuse.
Lu il y a trop longtemps, je me dois de relire cet excellent roman de ma très chère Agatha
La triste fin de cet efficace et perspicace détective... Une enquête différente de autres mais qui tient en haleine jusqu'au bout!!! :)
C'est un terme à plus de quarante ans d'enquêtes, où on voit un poirot vieillissant qui sort de son train train habituel aider par l'ami de toujours Hastings. On apprend beaucoup de la famille d'Hastings et le dénouement est spectaculaire et inattendu.
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