"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il était une fois un prince nommé Harry (oui, comme celui d'aujourd'hui, mais bien avant la reine d'Angleterre et tout ce tintouin)...
Harry a beau s'empiffrer de poulardes comme son frère, le balèze Edouard, il reste long et maigre à faire peur. Et il déteste les cours de chevalerie, auxquels il s'astreint néanmoins vaillamment pour devenir fort et musclé, ainsi qu'on l'attend de lui. Le matin de son premier tournoi, il ne retrouve plus sa sur-cotte bleu azur. Son frère lui en prête une, toute verte. Grave erreur ! Quand Harry se présente sur le terrain, les quolibets fusent : Hé Harry Cover !!! C'est la fin des haricots ! Dépité, humilié, le jeune Harry s'enfuit. Avant de revenir, bien décidé à tirer parti de sa différence. C'est ainsi qu'il deviendra un grand chevalier, mais à sa manière, artiste et iconoclaste...
Une drôle de fable au texte loufoque et aux dessins pleins de détails amusants, avec pour décor un Moyen âge comme vous ne l'avez jamais vu.
Georges
Dans des pages pleines de références médiévales de conte (auxquelles ont été ajoutées des erreurs volontaires de l’illustrateur) et richement peuplées, nous découvrons le parcours de cet apprenti chevalier Harry. Le titre nous laisse deviner la chute probable avec ce jeu de mot et l’inventivité de Claire Renaud (déjà visible avec le brillant Barbichette) surprend, réjouit. Cette autrice chausse le style des contes de princes et chevaliers en s’intéressant à quelqu’un qui est à côté. Harry est en dehors des genres et des codes. Il voudrait être dans le moule mais ça ne marche pas, ça ne prend pas. Harry est lui et c’est déjà amplement suffisant. Au milieu d’illustrations colorées et pleins de trouvailles, de gags, on voit ce garçon long et fin s’armer et, à l’annonce de son nom, Harry Cover, être le sujet des moqueries. Il fuit bien entendu. Harry est surtout un enfant, un être à qui il faut parler, qu’il faut soutenir. Harry décide d’être lui-même, assume tous ses apprentissages et devient un chevalier à sa manière.
La manière est dans cet album également très importante. En alternant des pages avec un décor foisonnant et d’autres sur fond blanc, Charles Dutertre impose un rythme soutenu et met en face les codes de la société, virile, armée, grande, forte et Harry, adolescent, dont l’attitude brinquebalante dénote. On observe alors un être humain devenir soi et se libérer des codes. C’est drôle et revigorant.
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