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Marianne Vic tente de reconstituer la vie de son père, qu'elle a peu et mal connu. A défaut d'avoir guidé sa fille dans l'existence, peut-être cet homme qui semble s'être toujours trouvé du mauvais côté de l'histoire a-t-il quelque chose à nous apprendre du vingtième siècle, de ses excès et de ses drames.
Que faire d'un père qui n'a fait que des mauvais choix ? Comment être la fille d'un de ces anti-héros que la mémoire collective rejette ou feint d'ignorer ?
Gabriel a traversé le XXe siècle en restant obstinément de son côté obscur. Né à Oran, dans une riche famille franco-allemande exilée en Algérie, vénérant un oncle officier de la Wehrmacht, hanté par un demi-frère qui avait rejoint la division Charlemagne, il assouvira finalement sa propre soif d'action et d'aventure en s'engageant dans l'OAS.
Mais tout cela, la narratrice ne le savait pas. Elle ne l'a découvert qu'au terme d'une enquête. Et l'enquête s'est transformée en fresque, brassant plusieurs décennies d'histoire et s'interrogeant inlassablement sur les efforts que font les hommes pour y trouver leur place.
Dans ce troisième ouvrage, Marianne Vic transgresse les légendes de l'histoire familiale autant que celles de la France. Ce roman est aussi un grand récit sur la liberté d'être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.
Qui était Gabriel, ce père mort dans la solitude et ruiné ? Marianne va longuement s’interroger et se livrer avec beaucoup de pudeur auprès de ses lecteurs. Tour à tour, elle va ressentir une palette d’émotions contradictoires et qui viendront ponctuer ce récit.
Ce livre va servir d’exutoire à Marianne, afin de se libérer des déceptions et de ce sentiment de culpabilité qu’elle ressent envers son père. Après avoir vécu les sept premières années auprès de lui, il va finir par se faire de plus en plus discret pour ainsi n’accorder à Marianne que de rares têtes-à-têtes. La fille va s’interroger sur la relation particulière qu’elle a entretenue avec son père.
Elle découvrirà auprès de sa demi-sœur un passé qui va la décevoir. L’appartenance de Gabriel à certaines sphères et idéologies politiques vont la faire réfléchir et s’interroger. Elle plongera dans les souvenirs afin de pouvoir au mieux appréhender cet homme qu’elle a finalement si mal connu.
La plume de l’auteure est raffinée et tout en se livrant avec pudeur, j’ai ressenti dans le style de Marianne beaucoup d’authenticité et de sincérité. Elle fait de son lecteur un complice pour ses confidences et se livre sans demi-mesure.
Un beau récit qui permettra à l’auteure de revenir sur le passé de son père, cet homme que finalement elle connaissait très mal. Les émotions sont livrées sans demi-teinte et de manière authentique.
Ce roman autobiographique a pour thème la quête du père réel et non fantasmé d'une femme, Marianne, l'auteur, qui n'a vécu avec son père que jusqu'à ses 7 ans et qui, ensuite, l'a très peu revu et n'a jamais pu établir un vrai échange profond.
Le roman débute avec la mort de Gabriel, le père, à 90 ans, seul, malade et ruiné. Elle remonte l'histoire de la famille de Gabriel pour essayer de comprendre l'homme qu'il est devenu et les choix de vie qu'il a faits. Cette recherche du père par l'enfant blessé puis la femme incomplète est émouvante d'autant qu'elle découvre une facette honteuse de son père, ancien de l'OAS, admirateur de son oncle qui a rejoint la division Charlemagne de sinistre mémoire, flambeur, noceur, menteur. Mais cette vérité, aussi dure soit-elle, permet à Marianne de se libérer du père et de compléter sa propre histoire. Elle pose, en outre, une question plus universelle : doit-on se sentir coupable, honteux des exactions commises par ses parents, peut-on les aimer malgré tout?
Très présent aussi, le thème de la blessure invisible qu'impriment sur les descendants les lourds secrets familiaux et dont seule la vérité, aussi douloureuse soit elle, permettra de se délester. Marianne Vic semble avoir choisi la voie de l'écriture pour panser ces blessures puisqu'elle avait déjà raconté le lourd secret de sa grand-mère maternelle et de son oncle Yves Saint-Laurent dans un premier livre "Rien de ce qui est humain n'est honteux".
A côté de cette partie très personnelle, de nombreuses pages sont consacrées à la montée du nazisme en Allemagne, à la division Charlemagne, à la guerre d'Indochine et à celle d'Algérie. Elles m'ont permis de compléter mes connaissances en la matière mais ce n'est pas ce que j'attendais de ce roman.
Par ailleurs, j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver dans les liens familiaux à tel point que j'ai ressenti le besoin, à un moment, de revenir en arrière et de tracer un arbre généalogique simplifié pour comprendre les liens qui unissaient tous les personnages. Enfin, avant que ne commence l'évocation linéaire de la vie de Gabriel, à partir de la page 93, les allers-retours temporels m'ont largement désarçonnée.
J'ai eu un peu de mal à évaluer ce livre qui s'avère très riche et qui est un mélange entre roman, récit historique, et réflexions philosophiques. C'est une lecture au cours de laquelle j'ai pris beaucoup de notes et appris beaucoup de choses, notamment sur les engagés français dans l'armée allemande au cours de la 2ème guerre Mondiale ou encore sur la guerre d'Algérie.
Le pitch est celui de la narratrice, en l'occurrence l'auteure, qui à la mort de son père, Gabriel, à 90 ans va chercher à en savoir plus sur cet homme qu'elle connaît si peu, pour le connaître et se le réapproprier. Une phrase résume bien cette quête : "Le père qu'on adore, le père dont on a honte, le père qu'on renie, le père dont on ne veut plus entendre parler, le père qui nous manque, le père qu'on croit avoir oublié et, enfin, le père qu'on retrouve". Gabriel a été pour sa fille un "intermittent de la paternité". Le livre comporte de multiples phrases et paragraphes intéressants sur ce rapport au père et sur les secrets de famille.
« Guerre et père » est également un récit historique et c'est ce qui déstabilise un peu le lecteur lorsqu'il s'attend à un roman car Marianne Vic décrit pendant de nombreuses pages par exemple la réalité de la guerre d'Algérie, l'OAS, le FLN, les pieds-noirs, autant d'éléments que je connaissais très peu. C'est donc parfois un peu compliqué de faire le lien entre le roman (l'histoire du père narrée) et ces précisions et descriptions historiques, au demeurant très intéressantes. Marianne Vic fait également tout au long de son récit un parallèle entre son père, qu'elle ne cesse d'appeler par son prénom, et le personnage d'Ulysse dans l'Odyssée d'Homère.
Au final, passé un peu la surprise de départ avec un livre un peu plus besogneux à lire qu'un simple récit narratif, c'est une lecture vraiment passionnante, tant au niveau historique qu'au niveau philosophique à l'image d'une question posée : Comment se réconcilier avec un défunt ?
C'est un livre que je relirai avec plaisir rien que pour reprendre quelques notes.
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