"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sélection du Prix Polar SNCF Les Doges, un lieu-dit au fin fond des Cévennes. C'est là qu'habite Gus, un paysan entre deux âges solitaire et taiseux. Ses journées : les champs, les vaches, le bois, les réparations. Des travaux ardus, rythmés par les conditions météorologiques. La compagnie de son chien, Mars, comme seul réconfort. C'est aussi le quotidien d'Abel, voisin dont la ferme est éloignée de quelques mètres, devenu ami un peu par défaut, pour les bras et pour les verres. Un jour, l'abbé Pierre disparaît, et tout bascule : Abel change, des événements inhabituels se produisent, des visites inopportunes se répètent.
Un suspense rural surprenant, riche et rare.
Deux solitudes paysannes. Des secrets de famille comme une bombe à retardement. Les Cévennes, somptueuses et austères. On n'a pas fini d'en parler, le style Bouysse : charnel, racé. D'un rien, il fait un monde. Alain Léauthier, Marianne.
Beau roman, sombre, poignant. Léon-Marc Levy, La Cause littéraire.
Gus s'occupe seul de sa ferme ,depuis la mort de ses parents pas très aimants .A 50 ans ,il n' a pas vraiment d'amis ,juste un voisin ,Abel ,avec qui il partage certaines tâches et quelques verres de vin .Mais un jour qu'il s'apprête à tirer des grives ,il entend des cris et des coups de fusil provenant de la ferme d'Abel .Il va vouloir s'enquérir de la bonne santé de son ami et découvrir des tâches de sang dans la neige ,alors qu'Abel vaque à ces travaux .Un bon roman d'un auteur que je commence à apprécier vraiment .
Je pensais avoir toi lu de Franck Bouysse mais à la faveur d’un rangement de mes livres j’ai retrouvé ce titre qui m’attendait.
Il m’a emportée dans les Cévennes, dans la ferme de Gus, un paysan entre deux âges vivant avec son troupeau de vaches et son chien Mars seul être à qui il manifeste de l’attachement. Parce que dans ce coin reculé, il est bien seul Gus. Il y a bien Abel, son premier voisin avec qui il partage quelques canons de rouge et qu’il aide à l’occasion mais voilà que ce dernier se comporte de façon étrange et devient secret et méfiant. De quoi perturber la morne routine de notre Gus, le plonger dans la perplexité et aiguiser sa curiosité.
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Coup de coeur pour ce roman qui est peut être mon préféré de l’auteur. On y retrouve cette atmosphère si particulière des terres rurales. Cette vie rude, faite de labeur avec ses hommes un peu rustres. On est immergé dans ce lieu: on entend le craquement de la neige sous les pas, le bruit de la télévision en bruit de fond, on ressens la morsure du froid, on voit la poussière qui vole dans ce logis sommaire, on goûte l’amertume d’un café trop longtemps réchauffé, on sent l’odeur âcre du feu de cheminée. Et on ressens la solitude, lourde, pesante, insupportable.
Et dans ce quotidien des plus banals on sent poindre un drame, un point de non retour qui va faire basculer la vie de Gus. L’intensité est maîtrisée, l’intrigue est implacable et nous tient jusqu’aux toutes dernières lignes où l’on comprend la signification du titre.
Un roman rural où se mêle noirceur et tendresse, sur fond de secrets de famille.
Un livre que j’aurais eu tort de laisser dormir sans le lire
Ayant découvert et apprécié l'auteur à travers ses derniers romans, "Né d'aucune femme" (2019) et "Buveurs de vent" (2020), je suis curieuse de ses autres livres.
J'ai donc jeté mon dévolu sur "Grossir le ciel" dont le titre est très intrigant et dont je ne ferai pas de résumé étant la 40ème lectrice à en écrire une chronique.
Ce que j'aime, avant tout, dans les œuvres de Franck Bouysse lues jusqu'à présent, c'est l'atmosphère qu'il sait installer, pesante et envoutante, dans des décors où ne peuvent arriver que des malheurs; Ici la neige n'est pas associée à la pureté ou à la sérénité mais plutôt à un linceul qui recouvre tout, qui étouffe tout.
J'apprécie ensuite le style ciselé, économe de mots, presque aussi taiseux que les deux paysans des Cévennes, isolés, misanthropes que met en scène l'auteur. La parole ne prend aucun envol, aucune ampleur mais se résume à l'essentiel, sans fioritures.
L'intrigue, fondée sur des secrets de famille inavouables, se déploie lentement car ce n'est, selon moi, pas le cœur du roman qui insiste sur la noirceur humaine, sur un huis-clos à l'issue dramatique; les deux personnages principaux n'attirent pas la sympathie au premier abord mais petit à petit, l'auteur esquisse des portraits plus nuancés; les deux hommes ont vécu des tragédies qui ont laissé leur empreinte; sous la dureté apparente, une tendresse émerge, pour l'un l'amour qu'il porte à sa femme morte en couches il y a presque cinquante ans et pour l'autre l'amour pour les êtres vivants autres que les humains.
Je ne suis pas sûre d'avoir vraiment compris le dénouement et l'épilogue est suis donc un tantinet frustrée.
Prochaine lecture : "Plateau". mais je vais d'abord respirer un peu avant de replonger dans la noirceur et l'absence d'espoir qui m'attendent à nouveau probablement avec Franck Bouysse.
Tels des Robinsons échoués au milieu de leurs quelques arpents de terre, ces deux-là vivent seuls, séparés l’un de l’autre par des haies bocagères et des clôtures. Un mauvais chemin leur permet de partager occasionnellement un verre de gnole ou de vin. Aussi taiseux l’un que l’autre, l’indifférence n’est qu’apparente, surtout lorsque la traque d’un gibier amène Gus près de la ferme d’Abel, et que des cris et détonations suspectes retentissent. L’explication viendra, laissant Gus dubitatif.
D’autres menaces viennent troubler la quiétude des lieux, la visite d’évangélistes semble cacher d’autres intérêts, dans un monde qui ne parvient que par bribes au coeur de cette campagne isolée des Cévennes, et puis survient un drame lointain dont l’écho parvient jusque là : l’abbé Pierre disparait. C’est le début d’une époque troublée pour ces hommes sauvages.
On ne peut échapper à la civilisation. Ce n’est pas en se passant de téléphone et en ignorant les sollicitations intempestives des visionnaires d’autoproclamés d’une autre gestion de l’agriculture que l’on peut se protéger. Le maintien de cette autarcie ne tient qu’à un fil.
Si le monde bouge à distance, le microcosme d’Abel et Gus est aussi sur le point de se déliter, de drames en secrets révélés.
Un roman noir, âpre, dans un décor d’autant plus rude que l’hiver dénude les environs. Remarquablement dressé, le portrait de ces deux hommes nous immisce dans une vie quotidienne minimaliste et difficile. On est pris par l’ambiance et par les dissonances successives qui vont faire voler en éclat le calme apparent.
C’est captivant, à la fois pour le cadre et la narration.
240 pages La manufacture de livres 9 novembre 2014
C'est au coeur de l'hiver, au cœur de cette Ode à la paysannerie que dés les premiers mots le drame s'immisce. Gus vit accompagné de son seul chien Mars depuis le décès de ses parents et surtout de mémé. Il tient la ferme, nourrit les veaux, répare les barrières et peu importe s'il neige, le travail doit être fait. Depuis quelques temps il partage un peu avec son voisin Abel , du matériel agricole, des verres de vin, peu de mots. Jusqu'au jour de la chasse aux grives, ce jour ou les évènements vous rattrapent et où la plume de Franck Bouysse vous amène plus loin que vous ne l'auriez pensé...
j'ai découvert Franck Bouysse avec ce premier livre ............j'en suis retournée ........un retour à mon enfance en Dordogne chez mes grands-parents ...........tellement de choses qui reviennent , de beaux souvenirs de moments simples et heureux.....la vie à la campagne avec les animaux et les fruits et légumes du jardin....cette histoire m'a fortement touchée ..............ma grand-mère paternelle qui me manque , tellement .............
Gus et Abel vivent solitaires dans leurs fermes, aux Doges, dans les Cévennes. Quelques centaines de mètres et une vingtaine années les séparent. Deux décennies qui ont porté une vieille inimitié entre les deux familles, mais que les deux hommes ont réussi à surmonter.
Un jour de janvier, au lendemain du décès de l'abbé Pierre, Gus décide d'aller chasser sous la neige les grives qu'il a repérées dans un petit bois. Mais lorsqu'il entend des cris étranges près de la ferme de son ami, il renonce, puis découvre des traces de sang.
Les événements vont alors s'enchainer...
Deuxième roman de Franck Bouysse que je lis. Je n'avais pas été convaincu par le premier, Glaise (lire ma chronique ici). Celui-ci m'a beaucoup plus plu !
Les deux romans ont beaucoup de traits communs. L'écriture, pour commencer, fluide, riche et dynamique, sans fioriture inutile, et qui a peut-être gagné en truculence. L'environnement ensuite : des terres de montagne, fertilisées par la sueur de ceux qui les travaillent. Enfin, des personnages entiers, peu enclins à l'introspection et qui se réalisent dans l'action.
La différence réside dans l'histoire qui nous est racontée. Je l'avais trouvée assez insipide et convenue dans Glaise ; elle a beaucoup gagné en profondeur, en rebondissements et en suspense dans Grossir le ciel.
Une écriture singulière et un beau roman de terroir.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/06/05/grossir-le-ciel-franck-bouysse-la-manufacture-de-livres-une-ecriture-singuliere-un-beau-roman-de-terroir/
Je ne vais faire une énième chronique de ce roman, il y en a déjà tant, je vais simplement partager mon ressenti car cette lecture a une histoire : ce livre m’a accompagnée pendant ma cure thermale, et je lisais lorsqu’il y avait une attente entre les soins, car cure thermale et COVID, cela fut particulier…
Je voulais le lire depuis longtemps et, en fait, le format poche en 235 pages était le format idéal, pas trop lourd, solide, résistant plutôt bien à l’humidité omniprésente.
Trêve de plaisanterie, je ne m’attendais pas du tout à ça : roman noir plus que polar, dans cette campagne reculée, dans les Cévennes, les Doges, où le travail de la terre est dur, où le voisin le plus proche n’est pas très commode. A défaut d’amitié, il existe l’entraide entre les deux hommes, mais les mystères d’Abel sont souvent un frein à la confiance.
Devant son poste de télévision, alors que se déroulent les funérailles de l’Abbé Pierre qu’il aimait beaucoup, Gus se rend quand même compte que les éloges dithyrambiques sonnent parfois faux, et en descendant sa bouteille de prune pour combattre son rhume, car l’hiver est froid aux Doges, il pense à sa propre vie.
Franck Bouysse évoque ici des évènements étranges, mais on est loin du polar, on entre dans le domaine de la souffrance, de l’enfance maltraitée, des parents violents, des taloches pour un oui ou un non, de la haine, à part la tendresse de la grand-mère qui le protège comme elle peut.
Gus n’a jamais compris pourquoi ses parents le haïssaient, se demande ce qu’il a bien pu faire, et les violences et les moqueries continuent à l’école. On devine qu’il y a des secrets de famille lourds derrière tout ceci et cela aboutit un beau roman.
Une scène m’a marquée : la mort de la mère et la manière dont elle est ressentie par Gus et ce qu’il en fait.
Un regard tendre, au passage, au tracteur Massey-Fergusson, qui me rappelle tant de souvenirs : mon grand-père en avait un, c’était son premier tracteur, et il avait remisé le Percheron à l’écurie, ne lui confiant que des efforts pas trop durs pour entretenir sa forme…
J’ai découvert la plume de Franck Bouysse avec ce roman et j’ai vraiment beaucoup aimé l’histoire, les personnages, au caractère bien trempé, comme la nature, qu’il s’agisse de Gus ou de son voisin étrange Abel, ainsi que toute la réflexion sur la dureté de la vie, la solitude, le bon sens de Gus…
Le titre est magnifique, il évoque ces lignées de paysans qui s’éteignent peu à peu et s’en vont « grossir le ciel ».
https://leslivresdeve.wordpress.com/2020/10/11/grossir-le-ciel-de-franck-bouysse/
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