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Chronique précédemment publiée sur le blog www.sambabd.be
En voyant la photo de cet album sur mon mur Facebook, un ami bédéphile a fait ce commentaire : « Ça existe encore Golden City ? ». Je crois que je ne pourrais pas mieux faire avec cette chronique… Mais je vais quand même essayer.
J’ai bien aimé les premiers tomes, même si j’y trouvais déjà quelques incohérences scénaristiques, mais là, je crois que cette série a atteint ses (mes !!!) limites.
Le dessin d’abord. Je ne suis pas un grand fan du style mais je reconnais que c’est plutôt bien fait. Les cadrages, les personnages, les proportions, les paysages, tout ça tient carrément la route. Un peu trop anguleux à mon goût, sans que ça soit vraiment une caractéristique marquante (comme chez Gine, par exemple), mais sinon, oui, c’est bien dessiné. En revanche, la mise en couleur, bien que très lumineuse, m’est assez insupportable au niveau des personnages (surtout les visages). C’est d’autant plus dommage que le reste est très bien fait.
Mais je crois que c’est au niveau du scénario que ça pêche le plus.
D’abord, je ne comprends pas comment ça se fait que les gamins (les orphelins amis de Banks) soient toujours fauchés alors que régulièrement ils trouvent de l’argent (de grosses sommes) ou qu’on leur en envoie, et que, de toutes façons, ils sont potes avec Banks qui est un très riche héritier. Ensuite je ne comprends pas non plus pourquoi ils traversent à chaque fois la fameuse zone « tellement dangereuse que même la police n’ose s’y rendre ». D’ailleurs, elle n’a jamais vraiment l’air si dangereuse que ça cette zone.
Dans un tome précédent, on a même le droit à une scène surréaliste ou la mère d’Harrison, a dépensé sans compter et fait prendre des risques hallucinants à Golden City et sa population (dont une grande partie en est morte) pour capturer 3 des 12 sages de la ville et les en extraire. Mais quand elle les fait amener devant elle pour leur signifier leur jugement (et condamnation) il n’y a qu’un seul garde dans la pièce, et, évidemment, il se fait désarmer par l’un des trois « méchants » pour nous donner une nouvelle scène tout en tension. C’est tellement pas cohérent que j’en ai ri…
Ensuite, j’ai l’impression de relire un peu toujours la même histoire. Kumiko qui désobéit et qui se fout dans le pétrin, les autres qui remuent ciel et terre pour la sauver. Le conseil des sages de Golden City qui en a marre de l’attitude d’Harrison Banks et qui cherche donc à s’en débarrasser. La police qui n’intervient QUE pour gêner ou arrêter les gentils (Harrison ou les orphelins) mais totalement absente quand on a vraiment besoin d’elle, notamment quand des paramilitaires envahissent la ville pour briser la grève et les mouvements de rébellion naissants…
Pour finir avec les incohérences je suis obligé de mentionner la mère d’Harrison, horrible harpie, requin de la finance, jadis prête à se mettre en travers du bonheur de son fils en éloignant à jamais son amour de jeunesse, femme d'affaire à l’origine de Golden City qui est, rappelons-le, l’incarnation flottante des inégalités sociales du monde. Eh bien cette femme si puissante n’a rien trouvé de mieux que de disparaître de la circulation après l’accident d’avion qui lui a coûté ses jambes et sa mobilité. La raison : elle ne voulait pas être une charge pour son fils (alors qu’elle était multimilliardaire !!!) et un sujet de pitié pour les autres. Peut-être que son laboratoire secret où l’on était capable de cloner des humains aurait pu lui être utile pour retrouver sa mobilité… Quoiqu’il en soit, subitement, cet horrible personnage sans cœur passe dans le camp des gentils et ne souhaite plus que le bien de l’humanité…
Et ne venez pas me parler de sœur Léa car je risquerais de déborder…
Bref, une vision très manichéenne de la chose et qui va toujours dans le même sens. Personnellement, je trouve cela contreproductif. Écrire une histoire pleine de bons sentiments n’a jamais convaincu personne… Au contraire, cela conforte juste les uns dans leur idée d’un monde en noir et blanc sans pour autant convaincre les autres. Non, je préfère vraiment quand il y a de la nuance…
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