Rien ne destine Gertrude Bell à devenir une des plus grandes aventurières du xxe siècle, dans l'Angleterre victorienne où elle est née. Riche et belle, elle semble promise à un mariage aristocratique. Mais la jeune femme aime le danger. Elle part à sa rencontre dans les déserts chaotiques qui s'étendent entre Damas et Bagdad. Entre 1900 et 1914, elle y devient archéologue, exploratrice, diplomate, agent de renseignement sans jamais oublier de glisser dans ses bagages robes du soir et cartes de visite. Jusqu'à sa mort tragique, en 1926.
Flamboyante et spirituelle, amoureuse et excentrique, Gertrude Bell est surnommée la Reine du Désert, ou bien la Khatun, la Dame, ou bien encore la « reine sans couronne d'Irak ». Mais il faudrait plutôt dire Bell de Bagdad comme on dit Lawrence d'Arabie, car tous les deux poursuivaient le même rêve, le visage brûlé par les vents de sable et les yeux perdus dans l'horizon trouble d'un lointain qu'ils étaient seuls à voir.
« Enthousiaste, intéressée, toujours passionnée par les rencontres et les événements du jour, elle laissait une impression de perpétuelle fraîcheur - plus exactement : quelle que fût sa fatigue, elle restait capable d'intéresser et de capter l'attention de quiconque venait la voir. Je ne pense avoir jamais connu personne qui fût aussi totalement civilisé, à la mesure de son immense pouvoir de sympathie intellectuelle. » T. E. Lawrence
Tout ce qui nous emmène dans un monde différent et inhabituel est par essence intéressant, pique la curiosité. C'est le cas de cette biographie de Gertrude Bell.
En effet, elle nous promène au coeur de l'Angleterre victorienne, dans une famille riche de ses industries. Le poids des conventions y est considérable, et la règle pour une jeune femme de le haute société est de rester digne en toutes circonstances.
Gertrude Bell est extrêmement intelligente et curieuse de tout. Tout en respectant ces règles de “bonne conduite”et son grand attachement à sa famille, elle choisira une voie à contre-courant de celle à laquelle elle semblait être destinée.
Des études brillamment réussies puis une vie de voyages, passant de l'agrément et la recherche de distractions (et éventuellement d'un mari, comme il se doit) à l'aventure avec un grand A.
Cet ouvrage nous emmène à sa suite au Moyen-Orient, au milieu des déserts, à la rencontre des Bédouins, à la découverte de ruines et sites magnifiques et encore inconnus.... Son intérêt pour les relations politiques, pour le dépassement de soi et de ses limites, pour l'archéologie, pour les rencontres humaines la poussent dans des périples incroyables (d'autant plus pour une femme, et pour l'époque).
Ses amours compliquées, voire malheureuses, émaillent le récit et donnent une densité, une dimension plus humaine au “personnage”.
Les bouleversements de l'Histoire influent beaucoup sur son parcours.
Autant de thèmes abordés dans ce récit...
Certes, la forme biographique est naturellement...formelle. Les redondances, répétitions, longueurs m'ont un peu lassée par moment, certains chapîtres m'ont semblé plus passionnant que d'autres, est-ce par leur thème ou leur style ?
Cette histoire n'en reste pas moins une bonne découverte, elle m'a conduite vers un bons nombres de terrains inconnus...
Cette personne m’était totalement inconnue, je l’avoue.
Ce livre aura au moins eu le mérite de me la faire découvrir.
Il n’est certes jamais dénué d’intérêt de faire connaître au grand public le destin de personnages tels que celui-ci, cela peut rentrer dans le domaine de la culture générale, ouvrir de nouveaux horizons, apporter un regard sur un pan de l’histoire méconnue.
Cependant, il convient tout de même de s’interroger sur le retentissement que peut avoir cet ouvrage hors du milieu des universitaires et des historiens.
Car si le destin de cette femme est très intéressant tant du point de vue de son tempérament intime que de celui de sa destinée historique, cela n’en reste pas moins un récit susceptible d’intéresser un petit nombre de lecteurs.
L’écriture est toutefois fluide et le récit construit de manière à rendre sa lecture agréable mais il fait malgré tout partie de ces témoignages peu utiles pour les non-initiés ou les non-passionnés par cette période de l’Histoire.
La belle surprise est cependant la découverte d’une femme attachante, défiant au fur et à mesure de sa vie les codes de son appartenance sociale.
C’est un beau portait.
Quel parcours que celui de Gertrude Bell ! Malgré un vécu magnifique d'aventurière, d'archéologue, d'agent secret, de citoyenne du monde avant tout, emmagasinant rencontres et connaissances, malgré une écriture fluide et pertinente, la lecture m'a paru difficile. Toutefois, c'est une prouesse que de savoir dessiner le portrait d'une femme aux multiples existences avec des mots.
Cet essai met en lumière une personnalité méconnue Gertrude Bell ; l’auteur nous dresse son portrait de son enfance à sa mort. On suit les pas de Gertrude, de son enfance intrépide à la campagne à Rounton Grange, à son entrée dans le monde. Avec un passage à l’université d’Oxford où elle se passionne pour l’histoire. La description de la famille et de ses rapports particuliers avec sa belle mère et son père son intéressants. Par contre, le passage à Oxford, son épopée avec fiançailles avortées en Roumanie m’ont ennuyé. On a accès aux pensées de Gertrude par les lettres qu’elle a laissé et qui ont été publié par sa belle mère mais l’auteur n’en utilise que quelques passages ce qui est parfois frustrant. De même, j’ai eu du mal à m’attacher notamment dans la 1ere partie à cette pauvre petite fille riche.
A l’inverse, la 2eme partie sur sa vie de grande voyageuse, sa fascination pour l’Orient a été plus intéressante. Cette sorte d’Indiana Jones au féminin avec les descriptions du désert, tribus, monde diplomatique m’a plu. Son expérience d’archéologue était aussi intéressante à découvrir. Le jeu des relations internationales et de l’espionnage défile sous nos yeux. Les tensions de l’empire ottoman, son action aux services secrets anglais sont étonnante à lire. Elle y croisera le destin de Sir Lawrence, le fameux Lawrence d’Arabie. L’amour impossible entre Gertrude et Dick fait penser aux fables chevaleresques, comme sa volonté d’aller toujours plus loin, plus au Sud, proche du danger. La fascination pour le désert, pour Bagdad est bien retranscrite, de même que sa volonté de créer l’Irak. Son regard sur les difficultés du monde arabe après l’éclatement de l’empire ottoman est très pertinent surtout à la lumière d’aujourd’hui.
Le style de l’auteur n’est pas désagréable mais je l’ai trouvée un peu froid parfois, j’aurais aimé qu’elle s’implique davantage et qu’il y ait une mise en perspective avec d’autres femmes pour faire ressortir le côté exceptionnel de son destin. Je me suis parfois ennuyée à lire les grandes descriptions des toilettes, nécessaires et habitudes de l’héroïne. Mais la mélancolie et ses actions au Moyen Orient à la fin de sa vie m’ont fasciné
Donc mon avis est assez mitigé, intéressant car il met en avant une personne particulière et peu connue mais il me manque souvent le souffle de certaines biographies où on l’impression de cheminer à côté d’elle-même si je l’ai ressenti par moments. Donc si vous êtes curieux découvrez l’histoire particulière de Gertrude Bell et son destin hors du commun .
Suivre les pas de Gertrude Bell n'est pas de tout repos, et on referme le livre de Christel Mouchard en étant vivement impressionné par l'énergie dégagée par cette femme hors du commun. Née en pleine époque victorienne, la soif de connaissances et la passion de Gertrude Bell dépasseront tous les carcans et permettront de la hisser au rang de "Reine du Désert", ou bien encore de "Reine sans couronne d'Irak". Cette aventurière se formera dans la prestigieuse université d'Oxford, où se révèlera une de ses qualités essentielle : son exceptionnel sens du relationnel. En plein désert, son goût du contact et de la conversation la sauveront de bien des situations périlleuses, et son carnet d'adresse fera d'elle une excellente agent secret. Mais si ses voyages la comble, sa vie amoureuse sera complexe et sera source de multiples déchirements. Ses relations avec sa famille, si chère à son cœur, finiront par lui peser plus qu'elle ne l'écrit réellement dans sa correspondance. C'est donc à la rencontre d'une femme aux multiples facettes que nous nous propose d'aller l'auteure Christel Mouchard, et surtout d'aller au-delà du voile glamour de l'aventurière-archéologue-agent secret. Il est en effet très appréciable que le portrait de Gertrude Bell ne s'arrête pas à son exceptionnel parcours, mais se penche un peu plus sur les ressorts intimes de la principale protagoniste. Aller au-delà des apparences n'est pas chose facile, tant les codes de l'époque victorienne imposent aux femmes de ne pas se plaindre et notre héroïne tient à ne laisser filtrer aucun des (nombreux) désagréments qu'elle rencontre en voyageant. Il y a donc bien peu d'indices quant aux sentiments réels qui agitent la "Reine du Désert" durant ses pérégrinations, et c'est un fin travail qu'a mené Christel Mouchard pour nous révéler un peu plus de l'aventurière intrépide. La construction du livre est dynamique et l'auteure réussit à nous faire ressentir le rythme soutenu de la vie de Gertrude Bell. Belle lecture!
https://lorenaisreadingabook.wordpress.com/2016/02/09/gertrude-bell-archeologue-aventuriere-agent-secret-de-christel-mouchard/
Quel beau sujet ! Faire le portrait de Gertrude Bell, archéologue, aventurière, agent secret britannique.
Gertrude Bell est née en Angleterre sous le règne de Victoria dans une grande famille industrielle. La jeune femme brillante et anti-conformiste, remplie d'une soif inexorable d'apprendre, sera le premier étudiant à obtenir une mention très bien à la School of Modern History d'Oxford. Dès la fin de ses études, elle commence à voyager et ne s'arrêtera jamais. En 1892, elle passe plusieurs mois en Iran et découvre l'Orient dont elle sera l'une des grandes spécialistes. Elle mène alors plusieurs expéditions dans les déserts syrien et mésopotamien. Elle parle l'arabe, le perse et le turc. Elle intègre ensuite les services secrets britanniques et le « bureau arabe » au Caire puis devient « Secrétaire d'Orient ». Elle participe notamment à la conférence du Caire qui dessine les frontières de la région et crée la Syrie, l'Irak, et la Jordanie. Elle soutient notamment la prise de pouvoir en Irak de la minorité sunnite contre les chiites.
Les réflexions et le travail de Gertrude Bell sur le Moyen-Orient trouvent ainsi bien des échos aujourd'hui, à l'heure où la Syrie et l'Irak ont sombré dans le chaos. A ce titre et à la vue de l'exhaustive bibliographique, tout laissait présager une biographie passionnante, mais il n'en est rien. Le point de vue choisi par l'auteur rend le portrait de Gertrude Bell sans saveur, en totale contradiction avec sa personnalité excentrique. L'auteur enchaîne les digressions inutiles comme celle sur la mode des années 1880-1890 et adopte un ton un peu trop sentimental.
Avec ce portrait de l'aventurière anglaise, Christel Mouchard signe une biographie mièvre et sans caractère, tout le contraire de ce que fut Gertrude Bell.
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