"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le soleil lui chauffe la nuque. L'été ne veut pas finir. Sans prévenir, les cloches de l'église se mettent en branle, quatre coups amples, tonitruants, répercutés dans le ciel de la vallée.
Automne 1988. Il y a le clocher, la place du village, des vignes à perte de vue. Près de la cabine téléphonique, assis sur leurs mobylettes, des jeunes s'ennuient.
Les gosses ont repris le chemin de l'école. Les anciens s'inquiètent de la météo, des vendanges. Un monde en apparence immuable ;un monde pourtant proche de sa fin.
Survient l'incendie. Une grange part en fumée. Accident ? Acte criminel ? Les esprits s'échauffent, de vieilles rancunes e réveillent, les rumeurs courent. Tous les regards se portent sur Gildas, le mauvais garçon, le marginal.
Gazoline, c'est le roman d'un village, d'une époque, dans lequel une poignée de fi lles et de garçons brûlent, sous l'oeil de leurs aînés, d'un farouche désir de grandir.
Un roman d'Emmanuel Flesch que j'ai eu la chance de découvrir grâce aux animatrices de Culturalivres, l'ancienne communauté de cultura. J'étais ravi de découvrir ce livre car l'intrigue se déroulé ma région de Bourgogne-Franche comté.
Récit d'apprentissage d'un village rural, de tranches de vie des habitants, une intrigue sociétale, de terroir mais aussi de l'amour pour la terre.
Un drame, des conflits, des rumeurs et des soupçons.
Les chapitres sont courts, la plume est dynamique, les rancœurs se réveillent au coeur du village, des descriptions de paysages qui me parle.
"Seulement, les lignes de faille, d'ancestrales dissensions, n'avaient pas tardé à se rouvrir, et tout ce vernis était parti en écailles. C'était même à croire que certaines rancoeurs avaient attendu ce drame, vétilleuses, tenaces, pour s'en donner alors à coeur joie."
Chronique d'un petit village viticole bourguignon dans la fin des années 80.Un fait divers vient troubler quelque peu la vie réglée des adultes et celle d'une jeunesse tenaillée entre amourettes et désoeuvrement. D'un plume légère et précise, l'auteur nous plonge agréablement au sein de ce microcosme rural.
Gazoline, voici un roman qui se prête très bien au format audio !
La plume très narrative et descriptive d’Emmanuel Flesch lu par François Hatt nous emmène dans un petit village près de Chalon où la vie semble suivre son cours en cet automne 1988. Les ados passent leurs soirées près de la cabine téléphonique du camping, les vignerons pensent aux vendanges à venir. Il ne faudra qu’une étincelle pour que le calme ambiant du lieu ne vole en éclats. Et pour cause, un incendie se déclare dans la grange d’une figure locale emportant les animaux et les machines agricoles qu’elle abritait… Acte criminel ou feu accidentel ? De nombreuses théories et rumeurs vont circuler au sein du village ravivant à l’occasion d’anciennes querelles entre ses habitants.
Emmanuel Flesch nous offre ici un roman social du terroir très agréable à découvrir et qui rappellera de nombreux souvenirs aux enfants et adolescents ayant connu cette fin des années 1980 surtout si ceux-ci habitaient à la campagne et vivaient leurs premiers amours.
En écoutant ce récit très visuel qui a su me tenir en haleine, j’ai pu me rendre compte de l’évolution de certaines pratiques notamment concernant l’exploitation des vignes, fruit source de nombreux emplois et revenus dans les régions viticoles.
Je tiens à remercier Audiolib et Netgalley France pour la découverte de Gazoline, roman qui contrairement à son titre ne m’a pas l’odeur de l’essence, mais des senteurs d’herbes coupés, de parfum, de grand air et d'insouciance… La voix de François Hatt m’a offert un véritable voyage dans une époque que je n’ai pas connu mais qu’il a réussi à me faire vivre le temps de cette écoute.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2023/01/gazoline-demmanuel-flesch.html
Automne 88, dans un village près de Chalon sur Saône, des vignes à perte de vue. Les ados se retrouvent près de la cabine téléphonique, les plus jeunes jouent au foot ou se retrouvent à la décharge et dans la cabane qu'ils ont confectionnée. A l'approche du bicentenaire de la révolution certains adultes veulent convaincre le maire de célébrer dignement cette date.
Un monde en apparence tranquille, jusqu'à ce que survienne un incendie. La grange d'un vigneron part en fumée. Accident ? Acte criminel ? Les esprits s'échauffent et les rumeurs courent. Les soupçons se portent sur Gildas, le mauvais garçon, le marginal du village.
Emmanuel Flesch restitue parfaitement l'atmosphère d'un village avec le maire, le curé, le communiste, les jeunes, le voyou, la vieille femme derrière ses rideaux... chacun dans son rôle. Il évoque les rapports de force entre les gamins, les rivalités en tout genre, les vieilles rancœurs qui ressortent, les petits arrangements avec le maire...
Le récit est chronologique suivant quatre saisons sans alternance entre le présent et le passé, c'est si rare que cela mérite d'être souligné. Emmanuel Flesch excelle dans la description des préoccupations des jeunes selon leur âge, évoque leur éveil à la sexualité en agrémentant son texte de dialogues d'une grande justesse. Agréable roman d'un village et d'une époque.
Et le plaisir de lire fut double!1988,un petit village s'embrase après l'incendie d'une grange:vieilles rancoeurs ,jalousies,les jeunes ne sont pas en reste.Leurs vies amoureuses sont complexes,font parfois sourire:adorable Samuel.Pas de temps mort dans cette narration qui épouse aussi le rythme de la nature;une écriture fouillée,précise ajoute au plaisir du lecteur.
Un livre excellent de bout en bout.!!!!
Nous sommes en 1988 dans un petit village de la campagne lyonnaise. Village somme toute, tranquille mais qui recèle bien sûr rivalités, rancunes et autres amourettes. Quand une grange est incendiée avec des chèvres dedans, branle-bas de combat pour démasquer l’éventuel criminel. Rumeurs et suspicions, ragots et coups de sang, tout concourt à la catastrophe. Tout semble immuable, pourtant tout peut s’effondrer en un clin d’œil.
Cette « ballade des gens qui sont nés quelque part » constate le plomb dans l’aile, la morosité dépressive, l’échappatoire bridée par laquelle on s’enlise plutôt dans l’embarras ou la vie empêchée.
C'est vrai qu'ils sont plaisants, tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est d'être habités
Et c'est d'être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
C’est une chronique vivante et sensible sur la jeunesse de ce village. L’auteur n’a aucun mépris pour ces personnages et en bon entomologiste averti, il les observe dans leur milieu naturel. On attend un dénouement, un embrasement général mais ce sont plutôt peut-être des lendemains qui chantent qui seront au rendez-vous de cette jeunesse de campagne.
A en croire les jeunes qui s’y ennuient copieusement, rien ne semble devoir jamais troubler le morne quotidien de leur village de Saône-et-Loire, principalement préoccupé, en cet automne 1988, des conditions météorologiques et de leur impact sur les vendanges. C’est sans compter l’embrasement inexpliqué d’une grange, et la traînée de poudre des conjectures et des rumeurs qui, alimentée par les vieilles rancoeurs, commence aussitôt à se répandre. Alors que tous les regards se tournent vers Gildas, un mauvais garçon un peu marginal, un rien pourrait bientôt suffire à enflammer les esprits échauffés...
Si quelques indices permettent de situer ce village à Saint-Jean-de-Vaux, près de Givry en Bourgogne, là où l’auteur a passé cinq ans de sa vie, l’histoire pourrait aussi bien se dérouler dans bien d’autres petites communes françaises de cette époque. Entre attachement aux traditions et à son entre-soi d’un côté, appât de nouvelles opportunités comme la construction récente d’un lotissement et l’arrivée de néoruraux de l’autre, l’on y assiste à la querelle des anciens et des modernes, le triumvirat presque pagnolesque du maire, du curé et du paysan se retrouvant, malgré lui, confronté à des choix cornéliens et difficiles à assumer.
De non-dits en malentendus et de vieilles querelles mal éteintes en pétage de plombs intempestifs, le récit prend son temps pour installer avec soin, en quatre saisons formant autant de parties narratives, les caractères très justement campés de ses personnages et la lente mais irrépressible fermentation de leurs relations dans ce huis clos rural. Pendant que les anciens peinent à se faire aux transformations de leur monde, la jeune génération ne parvient pas à s’y tailler une place. Et, alors même que des citadins choisissent de faire du village leur dortoir, eux n’ont qu’une hâte : s’envoler vers d’autres horizons, sous peine de périr d’absence de perspectives et d’espoir. De la friction entre ces deux plaques tectoniques, l’on sent dès le début venir le drame, et c’est dans l’attente de l’explosion que l’on sent le récit se charger d’une tension de plus en plus électrique.
De sa plume fluide et agréable, Emmanuel Flesch excelle à disséquer l’atmosphère décadente de cette petite commune rurale étranglée entre deux époques et deux styles de vie contradictoires. La pertinence de cette peinture sociologique, alliée à la tension dramatique de son intrigue, en fait une lecture en tout point captivante.
Au rythme des quatre saisons, une chronique qui s’ancre dans un paysage de vignes, dans les années 80.
Un ennui général règne sur les environs, pour la bande d’ados qui se retrouve devant la cabine téléphonique. Les amours naissent et meurent, les plus jeunes s’angoissent de leur ignorance. Pourtant, un événement dramatique va fait voler en éclat la torpeur générale. Un incendie détruit le hangar des Berthelot, faisant passer de vie à trépas les chèvres qui s’y abritaient. Les chèvres de Delphine, l’amoureuse secrète de Samuel. Du haut de ses dix ans , il porte en lui un lourd secret : il a bien reconnu celui qui rodait autour de la grange juste avant que le feu se déclare.
Lorsqu’un événement un peu exceptionnel arrive, les langues se délient et les vieilles rancoeurs sortent de l’oubli feint où elles étaient tapies. Anciennes offenses, amours trahies, dettes d’honneur, opinions politiques, tout est bon pour alimenter la vindicte.
Après quelques craintes en début de récit (« agonir » au lieu d’agoniser, les « quatre coins de l’Hexagone ») , qui ont tout de même activé une lecture en mode correction, je me suis laissée entraînée par la narration, avec ses références musicales ou sociales à l’époque. La vie quotidienne d’un petite bourgade, qui évoque un autre roman célèbre, Clochemerle, les échanges des ados désoeuvrés, même si le thème n’est pas neuf, ont réussi à me captiver.
Deuxième roman apprécié , après Le coeur à l’échafaud , que j’avais beaucoup aimé, Emmanuel confirme son talent de conteur et son art des dialogues.
450 pages Calmann Lévy 4 janvier 2023
#Gazoline #NetGalleyFrance
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !
Je le commence !