Comme il me tardait de retourner dans le monde de Sophie Foster ! Après le gros coup de coeur du premier opus, j’attendais beaucoup de cette suite. Shannon Messenger ne m’a pas déçue ! Exil est un roman tout aussi fabuleux, avec un potentiel qui surpasse tous mes espoirs.
Retour auprès de...
Voir plus
Comme il me tardait de retourner dans le monde de Sophie Foster ! Après le gros coup de coeur du premier opus, j’attendais beaucoup de cette suite. Shannon Messenger ne m’a pas déçue ! Exil est un roman tout aussi fabuleux, avec un potentiel qui surpasse tous mes espoirs.
Retour auprès de notre héroïne, après une accalmie bien méritée. Sophie se remet peu à peu de son enlèvement, mais les derniers événements ont fait d’elle la cible de toutes les curiosités et de tous les ragots. Que ce soit à Foxfire ou au sein de la communauté elfique tout entière, l’adolescente intrigue.
Lors d’une sortie avec Sandor, son garde du corps gobelin, elle tombe sur une alicorne, un animal extraordinaire que l’on croyait presque disparu. Sophie et la créature semblent partager un lien que personne ne parvient à expliquer, et la jeune fille va avoir pour mission de l’éduquer en vue de la protéger et de faire perdurer l’espèce.
Et ce n’est pas tout, puisque le Cygne Noir est toujours là, tapi dans l’ombre, et cherche à nouer contact avec elle pour des raisons obscures. Sans compter que les facultés de Sophie sont mises à mal. Son entourage est impuissant, alors qui, sinon l’organisation secrète, peut lui venir en aide ? Vulnérable, la jeune fille n’a peut-être pas d’autre choix que de faire appel à ceux qui l’ont créée. Mais quel prix cela lui coûtera-t-il ?
Il ne m’a pas fallu bien longtemps pour retomber amoureuse de cet univers. Premier chapitre et pouf, j’étais sous le charme ! Dans cette suite, nous sommes moins dans la découverte, et plus centrés sur l’action permanente, où les pics d’adrénaline se font sentir au moment le plus inattendus. Les énigmes entourent nos héros de toutes parts, il se passe beaucoup de choses dans un court laps de temps. Et même si Shannon Messenger nous offre quelques instants de répit par-ci par-là, durant lesquels on peut se laisser aller à la détente, il y a toujours cette inquiétude en arrière-plan, qui étend son ombre sur tous les personnages.
Dans le premier volet, on découvrait le monde des elfes sous son angle le plus flatteur. Des villes somptueuses, des coins luxuriants… bref, un véritable paradis sur Terre. L’auteur a choisi Exil pour nous présenter l’envers d’un décor que l’on n’avait fait qu’entrapercevoir jusqu’à maintenant : Exilium. Un endroit sombre, à faire froid dans le dos. Ce tome marque un tournant et laisse deviner un univers plus dur.
Sophie se retrouve confrontée à des dilemmes difficiles. Elle a énormément de choses à penser, et ses facultés s’étiolent sans qu’elle ne puisse se l’expliquer. L’adolescente a l’impression d’être abîmée, défaillante, et tout le monde s’en inquiète. Il y a une réelle recherche identitaire derrière ses tourments, un besoin de savoir qui elle est et son rôle dans cette histoire. J’ai aimé cette remise en question qui permet à notre héroïne de se recentrer sur elle-même. Malheureusement, à trop vouloir se recentrer, on finit par se refermer comme une huître. Si dans le premier tome, on avait affaire à une enfant avide d’apprendre, de comprendre, capable de s’émerveiller de tout, ici, Sophie m’a paru tristement lointaine, hors d’atteinte. Elle s’éteint peu à peu, se recroqueville pour épargner les gens qu’elle aime, ce qui est assez inquiétant pour une petite fille de 12 ans. Ça se traduit pas une très grande maturité, avec cette impression que plus on tourne les pages, plus Sophie perd ses illusions d’enfant.
Les autres personnages sont solaires, apportent un grand nombre de contrastes et de facettes à l’intrigue. Je suis un peu tombée amoureuse de Keefe, qui est fabuleux, plutôt farfelu, et désamorce les tensions avec quelques blagues de son cru. Tous sont là pour Sophie et la portent dans ces épreuves. Leurs relations se tissent pour devenir fortes, durables.
Encore une fois, la plume de Shannon Messenger m’a captivée. Tout est pensé, calculé et mené à la baguette. Elle entretient les mystères, au point qu’ils en deviennent insupportables. Dans Exil, elle ne répond pas à toutes nos questions – loin de là –, mais les quelques indices disséminés sont amplement suffisants pour bâtir toutes sortes d’hypothèses grandiloquentes. Ce que je croyais être une petite saga enfantine est en réalité une trame complexe, maniée avec soin et ruse. Au travers de cette histoire bourrée d’action se cachent de grandes valeurs humaines telles que le sens de la famille et le poison de la culpabilité.
En résumé, avec Exil, Shannon Messenger me laisse rêveuse, curieuse, mais aussi meurtrie face aux épreuves que doivent traverser les héros. Au programme : de l’amitié, une pointe de sentiments, quelques accrocs, de gros problèmes en perspective, et un danger qui plane et qui peut venir de n’importe où. Une fois le livre refermé, on n’a qu’une envie, celle de retourner dans ce monde enchanteur auprès de Sophie, Dex, Keefe, Alden, Biana, Fitz et tous les autres. J’en redemande !
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/fantasy---merveilleux/gardiens-des-cites-perdues-tome-1-gardiens-des-cites-perdues-shannon-messenger