"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
16 juin 1816. L'orage gronde. Dans une ville caché au milieu des arbres, sur les bords riants du lac de Genève, une petite société s'ennuie. Il y a deux poètes, Byron et Shelley, leurs compagnes, Claire et Mary, un médecin, Polidori. On se raconte d'horribles histoires, selon la mode du temps. On décide même d'en écrire. ans la nuit, la jeune Mary - elle n'a pas encore dix-neuf ans - ne peut dormir : elle rêve d'un hideux fantasme d'homme". Quelques jours plus tard naissent Victor Frankenstein et sa créature. Récit d'une inquiétante nouveauté, vite porté à la scène, très souvente ensuite à l'écran. Devenu si mythique que, dans l'esprit du public qui a oublié Mary Shelley, le créateur et sa créature se sont confondus.
Deux vies...
Celle, détruite par les remords, de Frankenstein, le créateur ( après s'être senti "divin" pour avoir redonné vie à des substances mortes )...
Celle de la haine et de la vengeance, de la créature de Frankenstein ( qui ne voulait qu'être aimé et aimer en retour... mais qui ne rencontre que mépris et rejet parce que son apparence n'est qu'horreur )...
Le lecteur ne reste insensible ni à l'un ni à l'autre... roman incroyable et bouleversant...
Frankenstein était une relecture pour moi mais je me souvenais avoir gardé de ma première lecture un sentiment de "lever de voile" par rapport au mythe (whaaaatttt le monstre ne s'appelle pas Frankenstein ?!?), et de grande empathie pour la créature.
Dès les premières pages, la beauté de l'écriture m'a saisie, Mary Shelley installe une atmosphère un peu trouble, plutôt nébuleuse que strictement effrayante.
Les éléments du roman gothique sont bien présents, la nature, un endroit isolé, le maudit, la tempête en mer...
Les récits imbriqués et concentriques montrent une grande maîtrise de la part de la jeune autrice. J'ai particulièrement aimé les petits avertissements qui font monter la tension dans le récit et m'ont bien accrochée quand mon attention commençait à se dissiper (parce qu'il y a quand même des moments où il ne se passe pas grand chose).
Quant aux personnages et à l'histoire, ils m'ont inspiré des sentiments ambivalents.
Du mépris pour Frankenstein, jeune prodige qui se voyait promis à un grand destin, mais se retrouve dépassé par ce qu'il a créé, et surtout qui n'assume absolument pas sa création.
Allez hop, on met la poussière sous le tapis et il n'y paraîtra plus... Sauf que la poussière, c'est une immense créature, plutôt hideuse, et qu'elle n'est pas décidée à rester sous le tapis.
De l'empathie pour Franky, abandonné, repoussé par son créateur, condamné à une vie de rejet et de solitude.
De la peine pour la famille de Frankenstein, victimes collatérales de l'ambition de leur frère/fils.
De la colère contre la violence dont la créature fait preuve.
C'est un texte foisonnant, une belle relecture pour moi.
Et un peu comme dans Dracula, notre Franky brille par son absence et hante chaque page où il n'est pas.
https://animallecteur.wordpress.com/2018/11/28/frankenstein-mary-shelley/
Frankenstein est un roman que l’on connait tous… ou du moins que l’on croit tous connaitre à cause des centaines de fantasmes autour de cette histoire qui existent depuis maintenant 200 ans. L’imaginatif collectif y joue un grand rôle avec ses représentations d’un monstre stupide, bourru et vert avec des boulons dans la tête.
Au collège où je travaille, je suis tombée sur ce livre en faisant une sélection de romans pour Halloween alors je m’étais dit que ce serait une bonne occasion pour se plonger dans cette histoire. Mais attention, je vous le donne en mille, Frankenstein n’est pas du tout une histoire effrayante ou à suspense c’est même tout l’inverse ! J’ai trouvé cette histoire triste, très belle mais surtout triste.
La créature du professeur Victor Frankenstein est très touchante, abandonnée par son créateur, elle agi sous le coup du chagrin et du désespoir tandis que Frankenstein est égoïste et s’apitoie sur son sort. Rejeté par les hommes, la créature veut elle aussi trouver l’amour alors que Victor Frankenstein préférerait voir cette créature disparaître plutôt de la rendre heureuse.
Ce roman est très surprenant par toutes les questions philosophiques qu’il pose : la haine, l’amour, la vengeance, l’amitié, la solitude, le bonheur mais aussi de savoir ce qui nous rend humain, le fait d’avoir des sentiments ? le fait d’avoir des interactions sociales ? En plus de cela, toutes ces questions ne viennent pas d’un vieux monsieur qui a déjà fait mille voyages mais d’une jeune fille à peine majeur qui, lors de vacances entre amis, rédige cette histoire.
Frankenstein est un chef d'oeuvre littéraire car c'est l'opposé de l'idée que l'on peut s'en faire avant de le lire.
Comme nombre d'entre-vous (j'imagine !) , je m'attendais à quelques monstruosités, horreurs et abominations en tout genre.
Il n'en est rien.
Ce roman est un bijou d'intelligence et pousse à la réflexion sur des thèmes o'combien modernes, le tout servi par un style de haute volée.
Une oeuvre puissante qui ouvre les portes entre Science et Ethique.
La science serait-elle capable un jour de donner vie en laboratoire à un être humain ?
Si oui, que (qui) sera-t-il ?
Quelle sera sa place dans la société des hommes ?
Frankenstein brise le tabou et dépeint un avenir sombre.
Un roman maintes fois adapté au cinéma, à la télévision et en BD avec plus ou moins de talent.
Un incontournable de la littérature.
Après avoir vu le film Mary Shelley j'ai eu envie de découvrir ce classique de la littérature anglaise que l'ont croît connaître. Détrompez-vous le récit n'a rien avoir avec le monstre à la peau verte et les boulons dans la tête qui ne sait pas s'exprimer.J'ai vraiment apprécié ma lecture malgré parfois quelques longueurs, j'ai trouvé très intéressant les questionnements sur la responsabilité scientifique et la relation entre humains. C'est un classique à lire !
lien vers ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/frankenstein-mary-shelley.html
extrait:J’ai énormément apprécié cet ouvrage. Bien que le récit se veuille dans le style SF/horreur, je le trouve très philosophique, psychologique et romantique. Je trouve que la structure en abyme parvient justement à gagner en distance et laisser l’horreur de côté. A l’inverse, les lettres et échanges étant retranscrits, ils offrent une forte adhésion du lecteur qui devient successivement les différents personnages. Les questions très ontologiques qui découlent de l’ouvrage ouvrent la voie sur de nombreux approfondissements philosophiques. A cela, la profonde souffrance du « monstre » sur ses origines et son seul besoin d’amour et d’affection, notamment filiale est bouleversante. Victor dit lui-même de se méfier de son éloquence. Bien que je fusse avertie, par cette souffrance que je ne connais que trop bien, je fus moi aussi, victime de ce monstre que… j’affectionne…
Ce roman est un classique, l’un des premiers vrais romans fantastiques où est décrit avec détails des événements impossible pour l’époque et dont les répercussions sur notre imaginaire sont très fortes.
Victor Frankenstein est un jeune homme riche, sensible et très intelligent. Il quitte sa demeure familiale pour étudier les sciences. Son projet est fou, son travail harassant, et le résultat horrible. Il arrive à créer un être à partir de morceaux de cadavres. Ce monstre devient alors son cauchemar puisqu’il le poursuit pour le torturer et tuer les êtres qui sont chers à Victor.
Le récit est magnifiquement bien écrit. Le style se reconnaît rapidement, avec un vocabulaire riche et des tournures typiques de l’époque, mais la lecture se fait rapide et simple, sans accroche. L’histoire est conté sous forme de courriers dès le début, puis rapidement, Victor nous conte son histoire, bien qu’en réalité, c’est son discours retranscrit par le capitaine du navire qui l’a recueilli.
Il n’y a pas de scènes de violences, ni comme il serait facile de se l’imaginer, de scènes avec éclairs ranimant un corps mort, mais le récit se découvre plutôt dans les sentiments et la quête qu’éprouvent Victor.
Le roman est très bon, à lire bien sûr, mais notre imaginaire a façonné un Frankenstein bien loin de l’oeuvre originale et pourrait décevoir alors les attentes des lecteurs qui attendent un monstre sanguinaire et des poursuites haletantes.
Frankenstein est une lecture intéressante. A l'adolescence, c'est la découverte d'un univers gothique, prélude à l'horreur fantastique qui verra le jour quelques décennies plus tard. Pour le lycéen ou l'étudiant, c'est aussi un classique du genre, un peu scolaire, à la charnière du 18ème et du 19ème, on y trouve encore quelques turqueries, et déjà, l'amour exalté et les décors du romantisme noir. A l'âge adulte, on peut y voir une fable (le sous-titre est d'ailleurs le Prométhée moderne), la quête d'un homme immodeste et insouciant qui se substitue au démiurge sans s'encombrer des responsabilités inhérentes à ce rôle, et pourquoi pas, l'ébauche d'une réflexion sur la paternité.
Un classique, donc, digne de cette appellation.
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