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«Alors qu'autour de moi tombaient les corps, Fort Alamo était en passe d'être pris.» Devant la caisse du supermarché, Cyril maudit en silence le type qui l'a doublé l'air de rien. Quelques minutes plus tard, le resquilleur s'effondre sur le carrelage, foudroyé. Pour Cyril, père de famille sans histoires, c'est le début d'une série de faits similaires qui le plongent dans une angoisse existentielle. Ou est-ce plutôt la disparition récente de sa mère, la nécessité de vider la maison de son enfance ? À moins que ce ne soit Noël qui approche, les cadeaux à trouver, le repas chez la belle-soeur... Mêlant l'humour et la mélancolie, l'acidité et la tendresse, Fabrice Caro excelle dans l'art du gag métaphysique.
Cyril vient de perdre sa mère chérie. Sous la pression de son frère, il va devoir vider, vendre la maison et préparer Noël avec une belle-sœur insupportable qui le terrorise.
Un homme ordinaire, notre Cyril. Un bon père de famille, un mari aimant, un enseignant timide et discret.
Peut-être en effet, manque-t-il de caractère…. Impossible pour lui de s’affirmer, de répondre, face à une agression de l’autre, même injustifiée.
Aussi s’alarme-t-il quand, un homme meurt au supermarché, juste après l’avoir irrité. « Une existence de 58 ans avait stoppé sa course en plein vol sous mes yeux. Une existence dont le dernier geste avait été de glisser une boîte de haricots rouges dans un sac en toile. »
Surtout quand l’histoire se répète avec le chien de ses voisins, le conducteur de l’Audi, l’adjointe du proviseur, l’homme à la gabardine…
Coïncidences, imagination ou réalité ?
Si c’est la réalité, cela veut dire qu’il fait mourir les gens… « Tout en conduisant, je me suis repassé le film des dernières semaines, l’homme à la caisse du supermarché, Mme Jacquet, et maintenant le type en gabardine. Chaque fois, des individus qui, à leur façon, m’avaient irrité. (…) Comment pouvais-je croire un instant que j’avais fait mourir des gens ? »
Du bon Fabrice Caro avec le suspens, la tendresse, l’humour et le sens de l’absurde qui caractérisent ses romans.
Deux légers bémols : la fin peu concluante, ou un peu trop facile. En même temps, je me suis demandé tout au long du roman, comment il allait réussir à conclure son récit. L’allusion avec le siège de Fort Alamo ne m’a pas paru évidente non plus…
Un bon moment de lecture !
https://commelaplume.blogspot.com/
Comme d’habitude, beaucoup de sourires et même un fou-rire ! L’humour de Fabrice Caro est fait pour moi, sans aucun doute, et je ne m’en lasse pas.
Le héros est forgé dans le moule des personnages qui ont déjà peuplé les romans de l’auteur. Un type ordinaire, peu sûr de lui, encombré de doutes et souvent agacé sans oser manifester sa réprobation dans des situations aussi banales que qu’universelles. Mais voilà , lorsqu’il peste in petto, il semble se produire des conséquences terribles sur l’objet de ses récriminations muettes. Une hécatombe…
C’est court mais réjouissant et il est si rare de pouvoir rire de bon coeur dans la littérature contemporaine.
192 pages Gallimard 3 octobre 2024
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