"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1915, Frioul italien. Les bombes larguées par les Autrichiens sifflent sur les cimes de la Carnie. Agata fait partie de ces femmes qui les entendent et prient pour que leurs hommes soient épargnés. Chaque matin, depuis que la Grande Guerre a fait d'elle une « porteuse », sa hotte chargée de nourriture et de munitions, elle se lance à l'assaut de la montagne, bravant la neige, le froid et le danger. Mais un jour, les certitudes de la vaillante Agata vacillent lorsqu'elle croise la route d'un jeune tireur d'élite autrichien...
Un extraordinaire récit célébrant le courage, le sacrifice de ces femmes et le rôle qu'elles ont joué durant la Grande Guerre.
Une histoire méconnue inspirée de faits réels, consacrée aux « fleurs de roche » italiennes, surnom donné aux edelweiss dans la région du Frioul, au nord de la Vénétie, sur la frontière autrichienne
.
Ces femmes déterminées qui ont assisté les troupes italiennes lors des combats de 14-18, pour repousser l’envahisseur autrichien.
Durant la seconde moitié du conflit, une mission essentielle leur est confiée : prendre en charge le ravitaillement des troupes coincées dans les tranchées creusées sur les hauteurs. Agiles comme des chamois, elles utilisent la grande hotte qui leur sert à tout (linge, récolte, bois, etc.) et effectuent des allers-retours entre la vallée et les sommets, pour apporter les vivres et munitions.
Mission remplie avec beaucoup de courage et d’intelligence, mais sans aucune reconnaissance…
Véritable découverte de cette page d’histoire tombée dans l’oubli.
Des montagnardes aguerries qui ont remplacé les brouettes de nos aïeules par des hottes en osier tressé. Il faut dire que sur les sentiers de montagne, il est plus judicieux de transporter sur son dos plutôt que de pousser ou tirer quelque chose.
Ilaria Tuti le démontre avec force et précision : quand les femmes redescendent, chargées des civières sur lesquelles reposent les dépouilles des soldats.
Nous allons donc suivre Agata, une jeune femme, qui va se confronter aux horreurs de la guerre mais aussi faire des rencontres qu’elle n’imaginait pas, repliée au sein de son village.
L’héroïsme, la volonté de vaincre, la haine de l’ennemi puis le doute, la remise en cause de l’utilité d’une guerre, sont les sentiments qui vont traverser le cœur d’Agata au fil des pages.
Le roman est bien écrit, d’un style fluide, mais peut-être un peu trop littéraire pour une narration à la première personne. Un peu plus de simplicité, un vocabulaire moins recherché aurait amené plus de proximité avec Agata et surtout plus de crédibilité.
Néanmoins, c’est un bel et passionnant hommage aux « fleurs de roche » !
C'est également un travail de recherche important car la majorité des faits relatés sont issus de témoignages.
https://commelaplume.blogspot.com/
On ne peut pas mettre plus de 5 étoiles!! dommage!!
Exceptionnel, bouleversant, époustouflant !
Quel roman, qui n'a rien à voir avec les enquêtes de la commissaire Battaglia auxquelles nous avait habitués l'auteure si ce n'est la référence à un point de l'histoire italienne et plus spécialement du Frioul d'où elle est originaire.
Là, plus d’enquête, plus d’Alzheimer en développement, mais l'histoire, la vraie, avec un grand H qui jusqu'à ces dernières années n'a même pas mérité un interligne !
L'histoire de ces femmes, die Trägerinen, le portatrici carniche, les porteuses, du village de Timau dans le Frioul, donc frontalières Italo-autrichiennes, seules sans hommes dans ces montagnes isolées, avec enfants et vieillards, seules à se débrouiller comme tant d’autres femmes pendant cette 1ere guerre mondiale meurtrière, à nourrir et à soigner les vivants, à pleurer les morts et les « traîtres » leurs frères bien souvent qui ont choisi le camp de l’Autriche et non celui de l’Italie.
A ces villageoises qui parlent une langue matinée d'allemand, à peine de l'italien, le curé vient demander de porter en haut des cimes, de la nourriture et des minutions, enfin tout ce qu'il faut pour que les soldats italiens résistent encore un peu aux autrichiens, que la ligne de front demeure italienne et que jour après jour, ils tiennent !
Ce qu'elles font, Agata, Lucia, Viola et tant d'autres, se levant avant l'aube et grimpant armées de leur seul courage et chaussées de leurs petits chaussons en tissus, si utiles pour accrocher les parois rocheuses, leur hotte traditionnelle sur le dos, pleine de ce que les militaires en bas les garniront, chargement dangereux parfois, explosifs aussi mais surtout très lourd, qu'elles déposeront la haut avant de redescendre « vivre » comme elles peuvent, nourrissant ceux d'en bas avec racines et eau ! Elles n'ont plus rien !
Les hommes la haut sont tout autant touchants, bardés et sanglés dans leurs certitudes mais fort heureusement en plein doute devant leur avenir réduit au hasard d'une balle.
Un livre bouleversant, la guerre vue par les femmes, la cruauté, les valeurs, les bassesses, l'entraide, l’obéissance aveugle nécessaire en cas de guerre et le petit plus actuel sur la condition des femmes il y a un siècle.
Il est très rare que je dise que j'ai adoré un livre, celui ci m'a particulièrement touchée sans doute car la famille de ma grand mère est originaire de ce petit coin reculé d'Italie, mais aussi par l'art de l'auteure qui a su passer des policiers à tendance historique à un vrai roman , alliant fiction et histoire , d'une façon si élégante et percutante, sans chichi ni pleurnicheries !
La liste des documents utilisés pour nous ancrer dans l'histoire est impressionnante et mérite qu'on s'y attarde !
Lisez, lisez ce livre dont on a peu parlé, pour ne pas dire pas parlé du tout !
Ilaria Tuti est une autrice italienne que j’apprécie particulièrement. Je l’ai découverte avec ses précédents romans policiers ( Sur le toit de l’enfer, A la lumière de la nuit).
» Fleur de roche » est son premier roman littéraire dans lequel elle relate des faits historiques oubliés de la Première Guerre Mondiale en Italie.
En 1915, dans le Frioul italien, les soldats italiens tentent de garder les sommets de la Carnie. Coincés sous le feu des bombardements autrichiens, ils tentent tant bien que mal de résister.
Les femmes d’un petit village sont réquisitionnées pour transporter des hottes chargées de nourriture et de munition. Alors qu’elles n’ont elles-mêmes presque rien à manger, elles trouvent le courage physique et la force morale de braver les éléments de l’hiver, le danger des bombes pour porter leur assistance à ces hommes dont la vie ne tient qu’à un fil.
Agatha Primus est l’une d’entre elles. Benjamine du groupe, elle est pourtant la plus déterminée. La découverte des conditions de vie des soldats survivant dans des tranchées à une si haute altitude, leur courage face à l’ennemi renforce sa volonté d’aider ces hommes qu’elle apprend à connaître un peu plus à chaque transport. Elle gardera d’ailleurs toute sa vie l’edelweiss, la fleur de roche, que lui a offert un des soldats.
» J’erre un peu à l’arrière, l’activité du front se déploie autour de moi sans m’effleurer. J’entends des bannières claquer, je suis la course du vent et mes pas montent, de la blancheur émerge de la hampe qui soutient le drapeau. (…) Le brouillard continue de monter, il se déplace en vagues puissantes, des lames gigantesques labourent les îlots des sommets et se déversent en cascades bouillonnantes. »
Un jour, alors qu’elle redescend seule au village, elle aperçoit un lièvre qu’elle décide de chasser, rêvant déjà au ragoût qui cuirait pendant des heures. Mais le lièvre lui échappe, la butte enneigée sur laquelle elle s’est tapie se mettant brusquement à bouger : sous la neige se cachait un tireur d’élite autrichien, un diable blanc.
Cette rencontre va bousculer Agatha, remettant en cause son positionnement face à la guerre. Sa vie en sera totalement chamboulée.
» J’ai choisi d’être libre. Libre de cette guerre, que d’autres ont décidée pour nous. Libre de la cage d’une frontière, que je n’ai pas tracée. Libre d’une haine qui ne m’appartient pas et du marécage du soupçon. Quand tout autour de moi était mort, j’ai choisi l’espérance. »
Ilaria Tuti a réussi à m’entraîner dans les sommets alpins et la vie des petits villages du Frioul. Si au départ j’ai un peu regretté qu’il n’y ait pas d’intrigue policière, j’ai vite été séduite par le style et l’écriture d’Ilaria Tuti.
Un roman que je vous recommande vivement.
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