"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Voici 12 femmes, 12 filles, 12 autres… Voici leurs combats, leurs quêtes, leurs défis… Voici la vie qu’elles mènent, qu’elles rêvent, qu’elles fuient… Personnages aux destins emmêlés, ce livre nous les raconte, nous les confie et nous les révèle.
Écrit avec de longues phrases qui ont un rythme particulier, sans aucun point si ce n’est celui en fin de chapitre, ce roman est un cri. Celui de jeunes filles qui connaissent le prix du combat, la force qu’il faut pour se relever et le courage nécessaire pour avancer.
Ce roman est aussi un chant. Celui de la liberté d’être soi, de la richesse de l’amitié et de l’influence d’une famille. C’est le chant des racines qui entravent autant qu’elles élèvent. C’est le chant des traditions qui se brisent… et ce monde nouveau qui les appelle.
Fille, femme, autre est un roman exigeant qui place au centre de toute vie le respect, l’ouverture et l’égalité…
Ce livre est un canon. Comme dans une chanson gospel où douze femmes à la voix exceptionnelle font vibrer les spectateurs, ce splendide prix Booker 2019 est émouvant. Il fait découvrir la vie de douze femmes, noires ou métisses, au Royaume-Uni. Le rythme est bouillonnant : le lecteur est en apnée car l'auteure a banni la ponctuation. Les personnages sont inoubliables, reliés par la pièce de théâtre d'Amma, un des incroyable portrait qui illumine ce manifeste pour la liberté. Le style poétique est une ode à la différence et vous entraine au cœur de l'humanité.
Après avoir beaucoup entendu parler de ce roman, co-lauréat du Man Booker Prize, j'étais impatiente de le lire et je n'ai pas été déçue.
« Fille, femme, autre » est un magnifique roman d'une portée et d'une ambition étonnantes.
Bernardine Evaristo nous présente 12 voix, principalement des femmes racisées, toutes différentes. Horizon, âge, racines, classe sociale, profession, famille, région et sexualité.
C'est une Grande-Bretagne contemporaine qui apparaît, rarement lue, nous donnant un aperçu du passé, présent et futur du pays.
C'est un récit féministe sans faille qui va et vient dans le temps, avec une structure non conventionnelle, une prose poétique et un mépris réjouissant des conventions de ponctuation.
C'est une lecture émouvante, magnifiquement écrite, ingénieuse, si sensible et si humaine que l'on a l'impression, quand on referme le livre, d'avoir écouté un long chant et d'avoir vécu mille vies.
Brillant.
Traduit par Françoise Adelstain
Si je devais trouver une image à laquelle comparer ce livre, je choisirais celle d'une symphonie orchestrée avec une impeccable maîtrise. Une partition à douze instruments qui sont autant de femmes, noires, dont les destins se croisent, s'entremêlent sur plusieurs décennies dans un Royaume-Uni oscillant entre intégration et rejet. Chacune joue sa petite musique, certaines se répondent, d'autres s'enchaînent, les mélodies s'agrègent, se complètent, s'enroulent pour former un seul et même chant, celui de la quête de liberté et de l'affirmation de soi. C'est impressionnant. Les jurés du Man Booker Prize ne s'y sont pas trompés qui l'ont couronné en 2019.
Elles sont nées filles et noires, dans des nuances plus ou moins foncées. D'origines africaines, caribéennes, arrivées sur le territoire britannique pour diverses raisons et par différents moyens. Sous lesquels affleure le passé colonialiste et esclavagiste. Chacune a son histoire, souvent douloureuse. Complexe. Des parcours pleins d'obstacles. Il est ici question d'émancipation, de découverte de soi, de détermination à vivre selon ses aspirations. Sexuelles, de genre, ou professionnelles. Seules ou accompagnées. Plusieurs générations se croisent, les chaînes viennent de loin, les initiatives pour les scier également. Courageuses, plus discrètes ou carrément militantes. La plupart des personnages sont contemporains mais grâce à des incursions dans le passé, l'auteure donne de l'ampleur au tableau qui se dessine. Une histoire du monde en quelque sorte.
Il n'y a presque pas de points. Un seul par chapitre avant de passer au suivant. Mais ce n'est pas un caprice, cela donne un rythme au récit, comme dans une farandole qui entraîne petit à petit tous ceux qui sont à portée de main. Et cela ne gêne en rien la lecture, bien au contraire, comme si le lecteur était lui aussi attiré dans la ronde. Tous ensemble. Les uns à côté des autres. Contre, tout contre. Si différents et pourtant si semblables. Amma, Dominique, Yazz, Bummi, Pénélope... et nous. C'est à la fois moderne, très libre et ancré à la source de l'humanité. Le ton m'a souvent fait penser à Chimamanda Ngozie Adichie par sa liberté, sa façon assez directe de constater sans couper les cheveux en quatre.
Surtout, la construction est remarquable. D'une précision horlogère. Chaque élément venant se glisser comme par magie aux côtés des autres, façon puzzle en trois dimensions, sans jamais déranger la fluidité d'un récit dans lequel je me suis immergée avec bonheur. L'étayant au fur et à mesure. Créant des liens entre les personnages, bien au-delà des évidences ou des a priori. Jusqu'au final, magistral.
Et dire que c'est un livre qui me faisait peur et que j'hésitais à lire. Heureusement, une précieuse amie a eu l'heureuse idée de me l'offrir pour mon anniversaire. Le plaisir n'en est que plus fort.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
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