"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer. Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d'ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres soeurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu'il y a un plaisir dans l'abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s'amusent et se goinfrent, qu'est-ce que j'ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse. Peut-être aussi que le jeu n'en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n'est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n'est désirable que parce qu'il est le jeu.» Véronique Ovaldé, à travers l'histoire d'une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu'il nous faut déployer pour vivre nos vies.
Livre audio :
L’histoire tourne autour de quatre sœurs : Gilda, Violetta, Mimi, et Aïda, surnommée « la fille en colère ».
Quinze ans après son bannissement, Aïda revient sur l’île de Iazza pour assister aux funérailles de son père.
Ce retour plonge le lecteur dans le drame complexe et mystérieux d’une famille sicilienne, où secrets, non-dits et colère prédominent.
Le récit explore à la fois le passé et le présent de cette famille conservatrice.
Bien que l’intrigue offre des moments captivants et émouvants, elle est parfois freinée par des passages soporifiques et un manque de rythme.
Le roman alterne entre séquences palpitantes et passages plus ennuyeux, ce qui en fait une lecture mitigée pour moi.
Malgré l’intérêt de l’intrigue qui m’a poussée à lire jusqu’à la fin, j’ai éprouvé des réserves quant à l’ensemble du récit.
Aïda qui vit à Parme, revient dans son île natale après quinze ans d'absence et de silence.
Elle appréhende les retrouvailles avec ses deux sœurs et sa mère.
Enfant, elle était fusionnelle avec sa petite sœur Mimi qui a disparu le jour du carnaval.
La famille l'a tenue pour responsable, d'où son exil à Parme.
Elle compte bien en rentrant sur l'île comprendre la disparition de Mimi.
C'est une histoire de famille.
Une famille un peu complexe et des relations pas forcément faciles.
L'ambiance est intense et l'écriture serrée, pleine de longues phrases et de nombreuses virgules accentue cette intensité.
J'ai aimé découvrir cette histoire, cette famille, ces personnages, ces secrets, cette région.
J'ai été de suite plongée dans ce récit. Ce n'est pas tant le pourquoi, le comment de la disparition de Mimi, c'est comment une famille se reconstruit avec ce passif et elle, sa culpabilité, sa famille qui l'a rejetée, et qui revient sur ses terres (d'ailleurs on s'y croirait presque). Tellement bien écrit. Un style vraiment propre avec ces énumérations, des paragraphes entiers, on prend son souffle et on lit. Les enfants m'ont reprochée de ne plus lâcher le livre. Je le conseille.
Véronique Ovaldé nous raconte l’histoire d’Aïda et de sa famille, (elle a 30 ans mais pense qu’elle est déjà vieille)
La nuit du carnaval la petite dernière de la famille, Mimi, disparaît.
L’effroi tombe sur cette famille et l’effroi dure longtemps, il anéantit tout.
Ravie de retrouver Véronique Ovaldé et son univers où tous les 1er mai des ânes tombent des toits !
C’est un très beau livre avec une belle écriture
Très bon moment à @lhumeurvagabonde18 lors de la signature et lecture, en plus le passage lu était un de mes préférés : la magie des 6 ans (page 33 à 36)
Une ile italienne fictive, Iazza. Trois sœurs se retrouvent après de longues années de séparation, pour l’enterrement de leur père. Elles vont se souvenir de leurs souvenirs d’enfance, de leur vie avec Mimi, une quatrième sœur disparue à l’âge de 6 ans.
Une immersion dans une famille italienne dysfonctionnelle, chargée de rancœurs, de secrets et de non-dits.
Un texte sur la différence, sur le pardon, sur la famille.
Mon premier roman de Véronique Ovaldé, dans lequel j’ai eu un peu de mal à entrer et que je n’ai ensuite pas pu lâcher.
Le décor fait partie intégrante de l’histoire : deux des sœurs sont restées sur l’île, dans l’ambiance familiale traditionnelle, tandis que la troisième vit à Palerme une vie émancipée.
Véronique Ovaldé ausculte avec finesse les rapports fraternels dans une famille touchée par la tragédie.
Un roman marquant, que j’avais déjà depuis quelques temps dans ma PAL et que j’ai bien fait d’en sortir.
Les commentaires précédents depeignants suffisement l'histoire, je vais uniquement partager ici mon avis sur cette lecture.
Je ne connaissais pas Véronique Ovaldé et j'ai apprécié ce livre. On est très vite plongés dans l'histoire (je pense que l'angle de narration y est pour beaucoup) et on se prend à aimer ces 3 sœurs qui ont tant de mal à s'entendre et se comprendre.
Pour ma part, un bon livre à bouquiner en vacances !
Une île au large de la Sicile. Quatre sœurs. La plus jeune, Mimi, 6 ans disparaît alors qu'elle était partie, en cachette, avec sa sœur Aïda, 8 ans, au carnaval auquel leur père leur interdisait d'aller. A 16 ans, la mère d'Aïda, l'envoie à Palerme afin qu'elle échappe aux brimades de ses sœurs, à la condamnation populaire et à la rancune et la colère du Père. Quinze ans plus tard, sa sœur aînée l'appelle pour lui annoncer la mort de leur père et lui proposer de venir aux funérailles. Que va déclencher ce retour?
Véronique Ovaldé dépeint avec justesse et une certaine ironie les relations familiales, qui sont sous sa plume, loin d'être idylliques. Elle en fait un creuset d'amour parfois mais surtout de haine, de jalousie, de mensonges, de duplicité, de culpabilité.
Elle présente l'histoire douloureuse de cette famille avec l'aide d'un narrateur extérieur omniscient et omniprésent qui explique, complète, commente, un peu comme les chœurs des tragédies antiques. Mais ce narrateur ne se limite pas au registre dramatique puisque il a également recours à un humour décalé, à l'ironie. Le lecteur oscille sans cesse entre drame et burlesque, entre tragédie et conte, entre réalité et onirisme.
Le roman manque de rythme et l'usage intensif des parenthèses qui, à mes yeux, n’amènent la plupart du temps rien de particulier, m'a agacée et parfois perdue, obligée de relire pour reprendre le fil de la narration. J'ai trouvé également certains personnages caricaturaux (la Gandolfi, Gilda...) et n'ai pu m'attacher à aucun protagoniste à part la petite Mimi, proche de la nature, fantasque, libre, trop tôt disparue.
Je remercie lecteurs.com et les éditions Flammarion pour m'avoir offert l'occasion d’approfondir l’œuvre singulière de l'auteure dont j'avais déjà lu "Ce que je sais de Vera Candida" et "Personne n'a peur des gens qui sourient".
Un roman magique, solaire, où chaque mot est choisi en résonance, comme une chanson douce. Pourtant, le sujet tourne autour du drame de l'absence, perte, deuil, trahison, quand disparaît la petite Mimi.
Véronique Ovaldé a retrouvé ici sa plus belle plume, le rythme précieux des phrases en liane qui vous attirent et que l'on relit avec bonheur.
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