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Après La Décapotable rouge, voici le second volume des nouvelles de Louise Erdrich publiées dans des revues littéraires et des magazines américains.
On y retrouve la genèse de ce qui a constitué, au fil des livres, l'univers de Louise Erdrich, de Love Medicine à Dans le silence du vent, couronné par le National Book Award : le Dakota du Nord, le monde indien, un réalisme à la fois magique et poétique, la passion secrète qui habite ses personnages et la puissance d'évocation de ses histoires. Louise Erdrich explore ces émotions et ces sentiments qui nous rendent humains, distille des vies en quelques pages, insufflant à ses histoires une dimension à la fois singulière et universelle.
Les nouvelles de Louise Erdrich nous donnent accès à des moments intenses, épaulés par les mots simples d'une conteuse hors pair, qui entre dans les rêves et leurs concertos inconscients. Liliane Kerjan, La Nouvelle Quinzaine littéraire.
Femme nue jouant Chopin, titre étrange et rêveur s’il en est. A l’image des nouvelles qui composent ce livre. Cependant, je ne dirais pas que toutes les nouvelles qui composent ce livre sont rêveuses, mais elles ont néanmoins toutes ce côté étrange, déroutant, où l’auteure surprend par la tournure qu’elle donne aux évènements ou par les situations qu’elle a mis en place initialement.
Ici on sort des situations communes, à part quelques nouvelles comme Hasta namast, baby, pour se retrouver nez à nez avec une sœur qui abandonne sa voie pour le piano, un vieil homme qui a un lien tout particulier avec son violon, ou avec un autre homme qui donne le sein. Dans ces pages le surnaturel, la bizarrerie, côtoient le plus simple des mondes ; qu’il soit sauvage ou civilisé.
Mais ces histoires un peu troubles, ne seraient rien si elles n'étaient pas desservies par une écriture des plus sublimes. Les sentiments, les pensées, les situations, les personnages sont décrits avec une sensibilité, un réalisme, une finesse toute naturelle mais aussi poétique, qui donne à ces nouvelles une légèreté particulière, une profondeur intense et des images douloureuses et fabuleuses, comme cette image des lèvres où perle un sang pourpre.
Néanmoins, toutes les nouvelles n’ont pas le même charme, mais dans l’ensemble elles ont toutes une note qui fait qu’elles se lisent malgré tout très bien - sûrement à cause du petit secret, de la colère sourde -, et ce même si le début n’est pas forcément accrocheur.
Pour conclure, je conseille ce livre pour son écriture mais aussi et surtout pour ses histoires étranges.
Extrait : "Au début quand on attend quelqu'un, chaque ombre est une arrivée. Puis les ombres deviennent la substance même de l'effroi. [...] Ils ont laissé le violon ici avec moi. Chaque nuit je joue pour toi, mon frère, et quand je ne pourrai plus jouer, j'attacherai notre violon dans la canoë et l'enverrais vers toi, pour qu'il te trouve où que tu sois. Je n'aurai pas à le percer pour qu'il parcoure le fond du lac. Tes trous feront l'affaire, Frère, comme mon sale tour t'a fait ton affaire."
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