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1868-1927 : de l'invention de l'impressionnisme à la traversée de l'Atlantique par Lindbergh, un Normand établi à Étretat entreprend le récit de sa vie. Orphelin de mère, jamais reconnu par son père, il s'est installé chez son oncle, dans la splendeur des falaises, après avoir été blessé lors de la sanglante aventure coloniale en Algérie.
Sous son regard, un homme peint : c'est Monet. Pour le jeune homme, qui ne connaît rien à la peinture, c'est un choc. La naissance d'un art et d'une époque se joue là, et, dès lors, il n'aura de cesse d'en suivre les métamorphoses, guidé par deux amantes, Mathilde, une bourgeoise mariée, sensuelle, puis Anna, passionnée. Elles l'initient à Monet, présent de bout en bout, mais aussi à Courbet, Boudin, Degas, Flaubert, Hugo, Maupassant... Tous passent à Étretat ou dans son voisinage.
De la débâcle de la guerre de 1870 à la découverte de New York, de l'affaire Dreyfus au gouffre de la Grande Guerre, c'est tout un monde qui surgit, passe et cède la place à un autre. Dans la permanence des falaises lumineuses, la folie de Monet affrontant l'infini des Nymphéas. Le tout sous la plume d'un homme qui a beaucoup vécu, beaucoup ressenti, aimé et perdu.
Fresque historique vertigineuse, saga familiale et amoureuse, évocation puissante de la pulsion créatrice : avec Falaise des fous, Patrick Grainville signe son roman le plus accompli, le roman d'une vie.
Au fil de la lecture de ce livre dont le narrateur est un homme qui raconte de manière rétrospective son époque (précisément de 1868 à 1927), vous allez découvrir une multitude de sujets et d'évènements retracés de manière infiniment précise et détaillée avec une érudition hors du commun.
En filigrane dans le texte, la peinture : de la naissance de l'impressionnisme avec Monet aux prises avec Etretat et ses fameuses falaises jusqu'aux débuts de Picasso et du cubisme.
Pour le reste, quel foisonnement de personnages célèbres (peintres, écrivains, hommes politiques) dont on découvre le vrai visage au-delà des œuvres qu'ils ont laissé à la postérité, de terribles drames (le Titanic, l'incendie du bazar de la charité, la catastrophe minière de Courrières), d'exploits (aviation) dont on nous relate détails et impressions. N'oublions pas l'affaire Dreyfus qui va exalter les pulsions antisémites de beaucoup et la première guerre mondiale dans toute son horreur.
Très documenté, doté de beaucoup de réflexions très poussées (des pages entières) et de descriptions encore plus longues, ce livre s'adresse à des lecteurs avertis que la perspective d'une lecture ardue mais passionnante et de haute volée ne rebute pas. Il est une source inépuisable de savoirs et de sujets de réflexions, le tout servi par une écriture excellente et un niveau de langue supérieur.
Abandonné en cours de lecture à la page 136. Il ne se passe quasi rien ici, beaucoup de descriptions et de longueurs, quelques petits récits sur un amour adultérin mais sans grand intérêt. Pourtant ce roman m'avait tentée quand je l'avais vu pour Noël et je voulais presque me le faire offrir. Sa couverture était splendide. J'ai trouvé le style de l'auteur ampoulé, recherché, trop littéraire, avec beaucoup de références à d'autres écrivains sans que cela paraisse évident. Quelle déception… je passe à autre chose
Etretat est le cadre de ce roman, avec une incursion à New-York. Des artistes peintres, musiciens, écrivains s'y sont rencontrés et y ont développé leurs dons, inspirés par ce coin de Normandie, avec son étonnante falaise crayeuse, percée de portes, à la suite d'un phénomène physique inhabituel. Le roman reprend des anecdotes très connues et déploie un érotisme un peu racoleur au début. Puis on entre dans le récit, plus parce qu'il fourmille d'informations sur une époque historique qu'on croit connaître mais qu'on éprouve du plaisir à redécouvrir que parce qu'on s'attache aux personnages. Cependant, le narrateur parvient peu à peu à une complexité : il vieillit bien. Il faut donc aller au-delà des cent premières pages et ne pas craindre de s'enfoncer dans l'épaisseur romanesque pour l'apprécier.
j aime la normandie et la peinture des impressionnistes donc j aime ce livre énormément. L'écrivain nous depeint avec brio un siècle de magnificence grâce aux impressionnistes et écrivains, poètes qui se retrouvent à Etretat. On apprend un tas de petites et grandes histoires sur ces genies que sont Courbet, Manet, Monet, Pissaro, Maupassant, Flaubert, Boudin ..et quelques autres. Monet est le héros préféré du narrateur il décrit ses tableaux avec un précision chirurgicale : la mer, les falaises, les gares, la cathédrale de Rouen et bien sur les nymphéas. On le suit à Honfleur, Deauville, Trouville, Fécamp et Le Havre qu il aime particulièrement. On revit les grands moments de l histoire avec l'exposition universelle, l affaire Dreyfus et hélas la guerre 14/18 dont l auteur nous fait une description apocalyptique. C'est éblouissant.
Projecteur sur la vie française de 1868 à 1927 vue sous le prisme des artistes peintres et écrivains de l’époque. Patrick Grainville signe une œuvre dense et monumentale, un travail à couper le souffle et qui force l’admiration, en abreuvant le lecteur d’érudition sous une plume talentueuse.
Les 642 pages de ce roman se tournent à la vitesse de l’actualité qui a couvert cette période entre 2 siècles, du cheval à l’avion, de la naissance de l’impressionnisme au cubisme, une suite de tableaux dépeignant la société, ses progrès industriels et ses drames sociaux dont la débâcle de 1870, les révoltes populaires, l’affaire Dreyfus, l’émancipation des femmes, la fin du tsarisme, les mouvements politiques, les actions syndicalistes ou encore la guerre de 14-18 suivie d’une rancœur allemande qui va marcher de plus en plus bras tendus vers un führer habité par une sourde fureur.
Dans cette lecture, une forme de réalisme du vécu est saisissante. Pour ce faire, l’auteur campe un narrateur et c’est ce narrateur, Charles Guillemet, qui va nous livrer ce témoignage biographique époustouflant.
« J’étais revenu d’Algérie en 1867, à 20 ans, après quelques mois de mission avortée. Je m’étais engagé par esprit d’aventure. (…) Lors d’une énième opération des rebelles, j’avais fini par être blessé d’une balle me blessant le fémur. »
Orphelin, Charles revient chez son oncle à Rouen. Cet oncle, Armand, riche commerçant dans l’import- export, propriétaire terrien, va le prendre sous son aile et le protéger.
« L’oncle Armand gardait, à cette époque, une apparence assez froide, contrôlée. Mais je sais aujourd’hui que derrière ce rempart de neutralité il avait un réel souci de moi et se sentait responsable vis-à-vis de sa sœur. Peut-être coupable… (…) Quand je fus rétabli, il comprit que je me plaisais au bord de la mer. Il me confia l’entretien de la maison et la responsabilité de deux fermes. Mon travail consistait en gardiennage, en visites, prises de décisions de travaux, agrandissements, réparations. En vérifications de comptes. …) Puis il m’acheta un voilier.»
Dès lors, installé dans une maison d’Etretat, Charles va alors faire des rencontres majeures dont celle de Monet débutant, peignant la mer. Courbet qu’il va adorer. Sa voisine, la femme d’un riche industriel visionnaire qui en devenant sa maitresse va l’initier aux beautés de l’art.
Patrick Grainville va emmêler une sensualité à fleur de peau et de cœur entre les deux familles voisinant et faire intervenir, dans des pans biographiques importants, tous les artistes qui sont venus à Etretat ou dans sa région et ils sont nombreux et majeurs : Monet, Courbet, Manet, Boudin, Degas, Flaubert, Maupassant, Hugo, Proust, Picasso, etc. Exprimer leurs folies sur une falaise… Que d’intellectualité, de savoir transmis et offert au lecteur avec la générosité d’un écrivain érudit.
Le nattage amoureux et familial va permettre à l’auteur de donner la parole à des avis divergents à ces gens de fortune bourgeoise à l’éducation critique et intellectuelle. Une vue éclairée sur tous les sujets majeurs de l’époque avec une forte lumière sur l’affaire Dreyfus « Naufrage français collectif » et la guerre de 14-18.
On vit les débats et l’affaire Dreyfus avec une réalité étonnante.
On apprend que Degas est un fervent et actif antisémite… mais on reconnait son talent d’artiste.
Le beau-fils de Charles Guillemet va traduire l’horreur des tranchées dans la Meuse et être un de ceux qui creusaient des tunnels sous ceux creusés par les Allemands et être victime d’une déflagration d’où il va sortir, traumatisé. On entend le bruit, on sent la terre, on voit le sang, les blessures des chocs psychologiques. On voit tous ces lits de blessés en Normandie… Patrick Grainville a une plume exceptionnelle….
« Le 5 septembre 14, à la tête de ses hommes, le lieutenant de réserve Charles Péguy, en pantalon rouge, jaillit à découvert, face à l’ennemi. Nul ne comprendra la prodigalité désespérée de sa mission, de cet état qui a fiché une balle en plein front à la plus belle prose, à la plus belle folie. »
Courbet, le révolutionnaire, sera condamné par Mac Mahon et laissera cette peinture de chair qui lui ressemble, jouisseur, bon vivant, rieur, extraverti à l’opposé de Monet intraverti et bougon. Pourtant, Monet qui est le seul à ne pas avoir peint de nus, aura été le seul à supporter Hugo dans son combat dreyfusard.
Monet voué totalement à son œuvre. A 74 ans il commence les Nymphéas et créée sa grande œuvre pendant la guerre et va vers un style nouveau et abstrait et révolutionnaire mais Charles aime plus Courbet révolutionnaire politiquement scandaleux avec ses nus alors que Monet n’en a jamais peints.
Il est impossible de résumer une fresque historique d’une telle ampleur mais oui, elle peut être dite magistrale, incontournable. Elle fait nous découvrir, aimer l’art de la peinture et de la littérature. Nous grandir. Nous faire comprendre la folie dévastatrice de guerres et combats imbéciles qui ont eu lieu dans notre pays et ailleurs mais surtout, Patrick Grainville parle de cette folie positive, celle nécessaire à la création, celle de Monet face aux Nymphéas, celle de Courbet, celle qui hante chaque artiste, et chacun de nous, après tout, face à l’amour et à la beauté. Et c’est beaucoup.
« C’est fini avec Rimbaud, Flaubert, Maupassant, Proust, Courbet, Monet, Manet, Mallarmé, Bonnard, Apollinaire, Picasso… L’art est leur unique transcendance. »
Patrick Grainville est un artiste écrivain érudit, généreux et talentueux que l’on ne peut que remercier de livrer aux lecteurs un tel ouvrage ! Un tel travail.
Etretat, sa falaise, peinte par Monet, l'un des nombreux « fous »créateurs d'art . Ville de villégiature pour Parisiens fortunés, peintres et écrivains .
C'est l'épicentre de ce roman-monument, qui court de 1868 à 1927, période de bouleversements artistiques et politiques.
Récit à la première personne, dont le narrateur, par ses liaisons avec deux riches parisiennes découvre le monde de l'art, de la littérature et se trouve le témoin du passage du réalisme à l'impressionnisme.
Roman d'apprentissage, au schéma classique d'un héros introduit dans un univers nouveau dont les initiatrices sont des femmes.
L'ouvrage dépasse de très loin le simple romanesque.
Une documentation variée, précise, plonge le lecteur au sein d'une action foisonnante, le fait côtoyer les grands noms qui ont marqué de leur empreinte les arts et la politique.
L'écriture luxuriante de Grainville sublime le contenu de son ouvrage. Sa plume se fait ici pinceau. Sa sensibilité artistique lui permet de rendre visibles les toiles qu'il décrit, d'en restituer nuances et effets.
Une fresque érudite et généreuse dont l'intérêt est à la fois romanesque, historique, esthétique et littéraire .
Orphelin de mère, de père inconnu, « amputé de l’âme » en Kabylie, puis accueilli par un oncle en Normandie, à 20 ans, Charles Guillemet, le narrateur se positionne comme le témoin d’une période de tous les possibles.
1870, c’est la fin du Second Empire, puis, une année plus tard l’insurrection de la Commune et un pays divisé. Parallèlement, émerge une forme artistique libérée qui s’exprime dans les toiles de Monet et des Impressionnistes, et un mouvement littéraire engagé avec Victor Hugo, Zola et autres combattants de la haine antisémite, mus par une vision progressiste.
D’une plume virtuose, Patrick Grainville peint une fresque romanesque majestueuse. Au côté intime et sensible de l’histoire du narrateur, il conjugue avec brio le fait historique à l’histoire de l’art et de la littérature, animée par ce vent de folie qui a fait émerger les plus grands talents, dans une période où la prospérité du pays semblait acquise mais la stabilité politique fragile. Ce tableau est parfaitement sculpté dans un style aux accents de l’époque, au vocabulaire riche, enluminé des plus beaux effets artistiques et des portraits les plus emblématiques.
Ce volumineux roman embrasse presque soixante ans de l'art normand. Notre narrateur vit à Etretat et nous raconte sa vie et surtout ses rencontres amoureuses et artistiques. Entre Mathilde, la parisienne plus vieille avec qui il vécut une longue aventure plus ou moins tolérée par le mari et Anna, la fille dudit mari, avec qui il vécut une autre aventure qui lui valut les foudres du père, il nous parle de ces artistes qu'il a rencontrés ou dont il entend parler dans cette période qui va de 1868 à 1927.
Ce roman est une déclaration d'amour à ma Normandie ou plutôt à celle de Monet, de Maupassant et de Flaubert. On y croise nombre d'artistes qui ont écrit sur et séjourné en Normandie. C'est aussi le reflet d'une époque riche en événements. Grainville réussit un acte littéraire difficile, décrire l'acte de peindre et le résultat. C'est extrêmement précis et documenté sur l'époque et les histoires de cœur, si on peut les appeler ainsi car le narrateur y parle surtout de sexe, en délicatesse et me semble-t'il, surtout par pudeur, ajoutent un soupçon d'âme à ce qui aurait pu n'être qu'une démonstration. La plume de Grainville, que je découvre avec ce roman, est agréable à lire. C'est un roman qui demande d'avoir du temps devant soi et que je recommanderais sans nul doute lors d'un séjour à Etretat. C'est tout de même très dense et certains s'y perdront sans doute. Il faut à mon avis, deux conditions pour aimer ce roman, aimer la Normandie et la peinture.
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