La suédoise Elin Cullhed nous fait vivre la dernière année de la poétesse Sylvia Plath, entre lumière et désespoir
A l'aube des années 1960, Sylvia Plath fait déjà parler d'elle : jeune poète admirée de ses contemporains, elle forme avec Ted Hughes le couple d'artistes en vogue. Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia aspire au bonheur et c'est dans la famille qu'elle le trouvera, affirme-t-elle : c'est elle qui insiste pour quitter Londres et s'installer à la campagne, la petite Frieda à son bras et Nicholas encore dans le ventre. Mais dans cet havre de paix, rien ne se passe comme elle l'avait prévu : accaparée par les tâches du quotidien, la pression familiale et ses propres obsessions, la jeune femme n'a plus le temps d'écrire. Sa vie se délite à mesure que celle de Ted prend un nouvel essor, de plus en plus demandé à Londres par ses éditeurs et ses maîtresses. Alors que son corps ne semble déjà plus suffisant pour la porter, épuisé par un accouchement, la fièvre et les travaux harassants du foyer, l'esprit de Sylvia ne tient qu'à un fil, n'aspirant qu'à un peu de repos, enfin. Elin Cullhed imagine la dernière année de Sylvia Plath et s'approprie son style foudroyant ; tout en sensibilité douloureuse, sa plume épouse la noirceur lumineuse de la vie de l'écrivaine. Une oeuvre monumentale qui se fait le témoin d'un destin hautement symbolique : la « folie » de Plath n'est-elle pas, tout compte fait, celle du monde et de ses contradictions ?
La suédoise Elin Cullhed nous fait vivre la dernière année de la poétesse Sylvia Plath, entre lumière et désespoir
Roman que j'avais eu l'occasion de découvrir en 2022 lors des comités de lectures de Cultura. Littérature suédoise d'Elin Cullhed, c'est une biographie fictive sur Sylvia Plath.
Une lecture qui aborde la santé mental avec la dépression, la maternité et le féminisme ainsi que le rapport avec son corps.
L'autrice aborde aussi les dernières années relationnelle du couple. Des descriptions, des flots de pensés entre intimité, anxiété mais avec beaucoup de justesse et de contradiction. Un récit fictive qu'on aime ou pas mais d'une grande intensité de la folie et d'une noirceur lumineuse.
Pression familiale, Couple, Obsessions et Premier roman.
Euphorie est une biographie fictive (un peu un oxymore) sur la grande poète américaine Sylvia Plath. On suit plus particulièrement les dernières années de sa vie avant son tragique suicide. Ainsi, on voit la relation chaotique avec son mari Ted Hughes et leurs deux enfants : Frieda et Nicholas.
Si je vous dis que cette lecture m'a sincèrement et profondément mis en vrac, vous me croyez ? Malheureusement, c'est la réalité et je n'étais pas prête pour ça. Les états d'âme, les ruminations et les démons de l'artiste m'ont percuté de plein fouet. Je me suis même à plusieurs reprises identifiée à Sylvia Plath et c'était le plus douloureux pour moi parce que ça me rappelait mes propres insécurités et problématiques.
Je préfère vous prévenir en toute honnêteté, ce roman n'est pas à mettre entre les mains de n'importe qui. Si vous êtes hypersensible ou pas dans une bonne période, attendez avant de lire Euphorie ou lisez vraiment par petits bouts.
Cependant, c'est justement parce que l'oeuvre m'a tant atteint qu'elle est réussie à mes yeux. Parvenir à susciter des émotions chez l'autre n'est pas donné à tout le monde.
La seule réserve que j'émets à l'égard d'Elin Cullhed, la seule question que je me pose est : pourquoi avoir écrit sur Sylvia Plath et son mari ? Il existe déjà beaucoup de romans sur ce sujet. Alors pourquoi ? Est-ce pour rendre hommage à l'artiste et insister sur le fait qu'elle était tiraillée entre sa vie maternelle et sa vie d'artiste ? Ou bien ne s'agit-il en réalité que d'un produit commercial pour se faire de l'argent sur un sujet qui a fait et fait encore couler beaucoup d'encre ?
Je détaille davantage mon avis dans ma nouvelle vidéo disponible sur ma chaîne YouTube (@revues_livresques).
Cela parle de la dernière année d'une femme.
Une femme qui se dilue et se perd. Happée par des mouvements contraires qui toujours l'éloignent de sa force vive: l'écriture.
Une femme qui étouffe sous le poids de ses obsessions et des conventions. Sous le regard des autres. Sous cet amoncellement des tâches liées au quotidien et aux enfants.
Une femme qui aime mais qui est ravagée par son amour pour Ted Hughes. L'homme qui lui fait alterner entre phases d'euphorie et de désespoir. L'homme qui lui échappe toujours. Le rival d'écriture face auquel elle a du mal à s'affirmer. Car lui peut. Car lui part.
Cette femme, c'est Sylvia Plath. Et dans ce roman, par un monologue intérieur aux allures de flux de conscience, nous allons suivre ses derniers mois.
Après les Femmes du Braconnier de Claude Pujade-Renaud et après Froidure de Kate Moses, Euphorie rejoint le cortège de ses romans puissants autour de Sylvia Plath. Dès les premières lignes et cette liste des sept raisons pour ne pas mourir, j'ai été happée par la puissance de ce récit et par son souffle qui ne laisse jamais de répit. Comme si nous-même nous approchions au plus près de cette trame de pensées et de souffrances qui habite Sylvia. Comme si nous expérimentions nous mêmes cette descente aux enfers et ce delitement d'un mariage.
Vous l'aurez compris : Euphorie constitue un roman fort et incarné. Même si je crois lui avoir préféré Froidure, je reste frappée par la manière dont Elin Cullhed s'empare de ce sujet et parvient à retranscrire les pensées de Sylvia Plath. Avec une intensité de style qui fait qu'on ne sort pas indemnes de cette lecture.
Désormais, j'ai très envie de découvrir la Cloche de détresse.
Un résumé qui m enchanté à délire, pourquoi pas ,la folie on la toujours en soi ,la suite m intéressé beaucoup
Euphorie - Elin Cullhed
A l’aube des années 60, Sylvia, une femme américaine de 29 ans, mère d’un enfant avec un deuxième en route ; faire-valoir de son compagnon anglais, va déménager avec Ted de Londres pour la campagne.
Tous deux représentent un couple d’écrivain et poète en vogue.
Après une période difficile en hôpital psychiatrique, Sylvia n’aspire qu’au bonheur…
Ce premier roman remarquable aussi sombre que lumineux dans la description d’un couple en proie à la vulnérabilité de la vie m’a littéralement conquis.
La description du foyer familial avec le rôle de la femme, mère, épouse est décrite avec toute sa fragilité
Les tableaux comme les responsabilités, les plaintes, les complications du couple font échos à ceux d’aujourd’hui
La sexualité d’une mère de famille avec un deuxième à naître est admirablement bien décrite et réussie. Jamais, j’ai lu un auteur qui avait entrepris d’approfondir la sexualité ainsi décrite dans les tourments de l’amour.
Enfin, après de très beaux paragraphes sur l’allaitement, coulent encore entre les lignes, le féminisme, la solitude, les rapports aux parents.
La poésie rend-elle instable ou vraie ?
L’autrice suédoise a eu le prix August et un coup de cœur de ma part.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !