"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman à toute allure
Une découverte scientifique aussi révolutionnaire que la théorie de la relativité. Un chercheur misanthrope qui voudrait être le dernier des hommes. Un psychanalyste qui lèche les choses pour vérifier qu'elles existent. Un tueur à gages qui pratique le relativisme culturel. Un dentiste qui raffole des mâchoires de Staline. Et un couple improvisé qui, dans ce chaos naissant, va tenter de sauver l'humanité. Tel est le cadre de Et qu'advienne le chaos.
L'intrigue du roman repose sur une théorie scientifique qui imagine que notre univers n'est qu'une juxtaposition de " calques " composés chacun de quelques dizaines d'êtres humains ayant pour particularité d'avoir le même iris. Chaque calque peut, théoriquement, être isolé dans son propre espace-temps et ses individus se retrouvent alors dans un monde parallèle, identique au nôtre, mais vidé du reste de l'humanité.
Un scientifique trouve le protocole pour activer réellement le processus. Atteint d'une tumeur au cerveau, misanthrope, il décide de devenir le dernier des hommes. Pour mener à bien son projet, il va tout d'abord identifier et faire assassiner les quelques personnes qui se trouvent sur son propre calque...
" De la science-fiction d'abord, (.) un thriller ensuite (.), un roman français contemporain enfin (.) l'écriture est forte et d'une grande fluidité, servie par un découpage original et intelligent... " Focus
" Et qu'advienne le chaos est une formidable machine. Un engrenage maléfique, irrésistible, si bien huilé qu'il attrape le lecteur par la manche pour ne plus le lâcher jusqu'à la dernière ligne. " Mikaël Demets, Evene.fr
" Ce premier roman, un thriller, de Hadrien Klent est époustouflant d'efficacité. L'ouvrir c'est plonger en apnée dans un univers où se mêlent les théories de physique les plus débridées, la psychanalyse et une réflexion sur notre rapport au temps et à la solitude. Avec son style sec et froid, presque syncopé, ce roman ne se lâche pas une minute. " librairie-du-rivage.com
Ah, les couvertures des éditions Le Tripode… je crois que c’est une certaine Lola Duval qui a conçu la maquette… Résultat ? Impossible de résister à cet iris bleu et jaune qui vous fixe. L’hypnose commence, je tourne les premières pages. « - Rien que de très normal, pour quelques secondes encore. » me prévient-on. Allez, j’y vais, je me sens prête pour le voyage…
Phoenix, Arizona. Mikael Korta, chercheur, travaille chez Biometrics « La mesure de l’homme au service de l’humanité », entreprise qui stocke une quantité impressionnante d’empreintes génétiques. Passionné par sa mission et refusant se s’investir dans une éventuelle vie de famille, Korta a pris soin d’accumuler dans son propre sous-sol une certaine quantité de matériel électronique pour travailler tranquillement, loin du regard soupçonneux de ses collègues et de sa direction, et profiter de la nuit pour approfondir ses recherches car il dort peu.
En pénétrant dans son bureau, on le découvre au téléphone avec une femme : April. De l’autre côté de l’Atlantique, à Londres, la jeune scientifique se consacre, elle aussi, à la recherche. Elle est inquiète : l’Etat risque de lui couper les subventions qu’elle recevait, mettant fin par là même à ses travaux. Evidemment, elle envie un peu cet homme qui dans sa société privée dispose de moyens impressionnants. La conversation est brève mais l’on sent une certaine tension : il est question de tester des protocoles. Elle doute. Visiblement, elle n’apprécie pas ce chercheur qu’elle a rencontré lors de séminaires. « Une gigantesque intelligence scientifique mêlée à une perpétuelle mauvaise humeur. » Elle semble mal à l’aise. Il faut dire que leur découverte est de taille. S’il venait à Korta l’idée d’en faire un mauvais usage, les conséquences seraient dramatiques pour l’humanité. Elle a des craintes. On le sent. Elle repense à leur découverte : la théorie des calques. Pour faire simple : prenez des feuilles de papier calque, sur chacune d’elles, dessinez une carte du monde et ajoutez entre une et quatre- vingt dix-neuf personnes, réparties de façon aléatoire. Replacez ces feuilles les unes sur les autres : voici l’humanité.
Or, Korta a compris qu’il était possible d’isoler un calque, autrement dit, de mettre à l’écart un groupe d’individus qui cesserait d’être superposé aux autres. Et alors, me direz-vous ?
Et alors, ces gens vivraient pendant exactement deux heures quarante-six minutes dans une autre réalité, un autre espace-temps, coupés du reste de l’humanité. Et quand on a compris tout ça et qu’on est un peu dérangé, la tentation est de vouloir isoler son propre calque, celui sur lequel on apparaît et de faire disparaître petit à petit les individus qui y figurent afin de devenir … le dernier homme.
Notre Korta se rend régulièrement chez un psy, peut-être est-ce là ce qui va le sauver de cette entreprise terrifiante, sauf que ce médecin ne peut s’empêcher de lécher les objets pour s’assurer de leur réalité. « …psychose circulaire, avec des accès maniaques qu’on pourrait presque qualifier de paraphrénie, mais attention : au sens de Kraepelin. » Bref, on est mal barré avec lui ! A moins que…
Que d’invention dans ce livre ! Que d’inventions ! Franchement, le classer dans la catégorie SF serait vraiment réducteur ! Il fait plutôt partie des OVNIS de chez Tripode !
C’est à la fois un roman d’amour (je n’en dirai pas plus !), un roman comique (ah ! les séances chez le docteur Fichte, Ah ! Joshua, orthodontiste et historien de la dentition à ses heures perdues qui vous apprendra que Staline avait les meilleurs dentistes de l’URSS notamment le professeur Cressykov…). S’ajoute à cela le théâtre de Shakespeare avec un Montesquiou jouant le personnage de Timon d’Athènes. Dans cette pièce, le héros éponyme, aimé et aimant tant que les caisses du royaume sont pleines, offre à ses amis un généreux banquet ; puis, ruiné, il découvre avec horreur que seul l’intérêt motivait ses amis, ce qui le transforme en un misanthrope de la pire espèce ne souhaitant qu’une seule chose : « qu’advienne le chaos ».
Et avec cela, un peu de philo car contrairement à ce que pensait Sartre, l’enfer, ce n’est pas forcément les autres, loin de là !
N’oublions pas, cerise sur le gâteau, le suspense qui nous retient de poser le livre avant de l’avoir fini !
Inutile de vous dire que je me suis vraiment bien amusée !
Retrouvez moi sur mon blog: http://lireaulit.blogspot.fr/
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