Des idées de lecture pour un été plein d’émotion et d’inattendu !
Le quotidien de Sabrina, c'est deux enfants, une mère, deux ex-maris et les quinze élèves de la classe de maternelle, petite section, où elle travaille comme ATSEM. Alors quand une réfugiée ukrainienne fait irruption dans sa vie, elle n'imagine pas à quel point son petit monde va être bouleversé. Car la jeune femme n'arrive pas seule; deux hommes inquiétants, à l'accent de l'Est, sont apparus dans le quartier et posent des questions.
À quelques jours d'une élection présidentielle marquée par le désintérêt et la haine, alors que le pays se demande quelles seront les conséquences économiques de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'étau se resserre sur la place carrée.
Épaulée par ses amies Zineb et Mathilde, Sabrina devra affronter tous ses démons, et surtout ceux des autres.
Des idées de lecture pour un été plein d’émotion et d’inattendu !
Un même sujet que mon choix de lecture de l été, le sujet me paraît aussi très intéressant encore sur l Ukraine, à lire avec plaisir
Ce roman est le quatrième d'une série : Chroniques de la place carrée. On peut parfaitement le lire (c'est mon cas) sans avoir lu les précédents, même si je pense que connaitre le passé de certains des personnages aurait encore ajouté à l'intérêt de ce livre.
Pourquoi ai-je autant aimé ce livre, moi qui ne suis pas ATSEM dans une école maternelle, moi qui ne vis pas dans une banlieue où les ruptures de jeune du Ramadan animent parfois un peu trop vigoureusement les soirées, moi qui ai pensé parfois que l'histoire contée était un peu invraisemblable...
Parce que j'ai été envoûtée, subjuguée, par les personnages, qui m'ont touchée, des femmes principalement, des femmes qui ne renoncent pas, qui ne se laissent pas faire, qui foncent dans l'inconnu parce qu'elles veulent pouvoir encore se regarder dans la glace, par l'écriture simple (ce n'est pas un reproche) et terriblement efficace de Tristan Saule, parce que j'ai partagé pendant quelques jours la vie de ces femmes et que même si leurs problèmes ne sont pas les miens, j'ai aimé suivre leur chemin pendant ces quelques heure de lecture, et puis j'aurai vu la mer avec elles, en plus c'est celle que je vois tous les jours de chez moi.
Un roman très attachant, peuplé de ces gens ordinaires qui n'ont pas souvent l'occasion d'être mis en avant, un roman où les dialogues sonnent incroyablement justes, un roman qui est aussi un roman de société, qui décrit avec beaucoup de réalisme la vie ordinaire dans une banlieue, où il n'est pas toujours simple pour chacun de trouver sa voie.
J'avais demandé il y a quelque temps "Mathilde ne dit rien" à une autre masse critique. Je n'avais pas eu la chance de le recevoir. Celui-ci, c'est d'abord le titre qui m'a attirée. Et cet dernier opus de la série me donne d'autant plus envie de lire les autres.
Je suis ravie d'avoir été sélectionnée pour ce roman lors de la MC de Novembre. Un grand Merci à Babelio et aux éditions le Quartanier pour ce partage.
Les Chroniques de la Place Carrée IV
Nous suivons cette fois Sabrina, AESH dans une école maternelle. J’ai aimé découvrir son quotidien avec les enfants, certains encore en couche pendant la sieste ; découvrir Nestor qui montre le plafond et disparait parfois sans que l’on s’en aperçoive.
Son fils aîné Esteban a été exclu de l’internat pour une semaine et revient donc chez sa mère avec son demi-frère Kylian.
Sabrina prend sous son toit une jeune ukrainienne en mauvaise état rencontré sur le parvis de la gare : Iryna.
Mais deux méchants sont à ses trousses : Alexei le russe et Viktor l’ukrainien, fils d’Olga la tenancière. Heureusement pour Iryna, Alexei est un coeur tendre.
J’ai aimé cet opus qui nous parle des réfugiés ukrainiens à travers la fuite d’Iryna, leur prise en charge par l’Etat français quand ils ne font pas partie de réseaux de trafiquants.
Un roman qui parle également de cette frontière floue entre Russes et Ukrainiens qui se revendiquent d’une nationalité sans être forcément d’accord avec ce qu’il se passe dans leur pays respectif.
Un roman qui parle des petits bourgeois de la Génération Z (comprenez celle qui a voté Eric Zemm… au présidentiel) et qui veut faire faire le travail sale par des prolétaires (coller des affiches, tracter…). J’ai aimé le bon tour que leur joue les deux fameux prolétaires ouvriers dans ces pages.
Un roman qui nous parle d’une jeune fille en fuite pour échapper à son beau-père concupiscent et dont on ne saura jamais la vraie identité.
Un roman qui nous parle un peu de l’autisme avec Nestor qui fixe le plafond en répétant « pousse ». Nous saurons dans les dernières pages pourquoi.
Un roman sur la vie française en 2022.
L’image que je retiendrai :
Celle des kilomètres parcouru par les deux voitures pour atteindre Nice depuis la Place Carrée : autoroute, routes de campagnes, sandwichs, hôtels…
https://alexmotamots.fr/et-puis-on-aura-vu-la-mer-tristan-saule/
« Et puis on aura vu la mer », la vie et des belles personnes.
La Place Carrée, entre le soleil et le bitume, les rires et les larmes.
Une marelle entre ciel et terre, cases d’un roman, le quatrième, après « Mathilde ne dit rien », « Héroïne », « Jour encore, nuit à nouveau ». Le cycle d’une littérature filmique. Les chroniques vivantes, palpitantes, profondément humaines, indépassables, si près de nous et de la réalité.
On aime plus que tout savoir ce livre en vie, prêt à la lecture. On sait l’heure palpitante, de sens, et de haute contemporanéité.
Sociétal, politique, serré comme un café fort, il est l’intransigeance d’une réussite. Un livre éperdument pétri d’humanité, de sentiments et de ténacité.
Retrouver la place carrée, c’est à l’instar d’un rendez-vous d’ouverture, de compassion, de complicité et d’amitié. Les affres d’un monde qui frappent aussi à la vitre des résidences, jusqu’au cœur de chacun (e).
« Et puis on aura vu la mer », le voile noir de l’Ukraine en guerre, Iryna prise au piège, proie vulnérable, kidnappée par deux hommes : prostitution et morsures sur le cœur.
Nous sombrons dans un thriller, l’évènementiel véritable de notre monde en faillite.
« D’un côté la police, de l’autre la gare. Elle réfléchit à peine et s’élance. »
L’écriture est frénétique, souveraine. La lumière perce sur les lignes. Ici, il est question de fraternité, d’entraide. Nous sommes en plongée dans un récit magnétique, où déambulent les emblèmes du monde d’en bas. Le miroir d’une société qui tremble sous le poids de la misère humaine, à mille mille des clichés.
Mais être ATSEM, c’est galérer pour s’en sortir. Travailler pour du pain et de l’eau, un quotidien nourri au compte-goutte. Des caresses pour les petits en maternelle, et des jeux pour les éblouir de joie. Donner les soins, comme un baume sur le corps d’enfant douillet et confiant. Répondre aux colères et aux pleurs, aux rires et à sa propre fatigue. C’est la parabole du monde d’en haut.
Nous sommes dans l’aube électorale. Certains collent des affiches pour Z. Se trompent de direction et deviennent la caricature des incompréhensions, de ceux qui espèrent une meilleure vue depuis la place carrée. Les signaux vifs des idiosyncrasies floutées. Ce roman est la cartographie de la France véritable.
La place carrée, et Sabrina et Mathilde dont on devine l’aura des altruistes et la tendresse infinie pour les faibles et ceux et celles qui espèrent voir la mer.
« Quatre petites vagues s’échouent sur le rivage. - On est tous condamnés, dit enfin Mathilde. Les semaines passent. Macron est réélu. La guerre continue. »
« Et puis son aura vu la mer », le bruit du monde et une trame qui nous prend par la main. Croire en sa chance, comme une réponse au courage. La mer, un emblème qui apaise le sacrifice. Redore comme une consolation, le regard de quête et d’épreuves. Le rythme effréné d’une place carrée qui donne le pouvoir aux siens, aux habitants sans antidote, face aux désillusions, d’une époque trouble, injuste et sournoise, qui trahit ce que d’aucuns espèrent en vérité.
« Et puis on aura vu la mer » l’éminente littérature qui excelle de sentiments.
Irradiant, sombre et splendide, c’est un futur classique cinématographique qui sera un jour certain sur grand écran. On aime les fiançailles pavloviennes avec Mathilde revenue d’entre les vagues.
Magistral, lucide, le fronton des Républiques du cœur.
Tristan Saule est le pseudonyme de Grégoire Courtois. Son écriture constante et tirée au cordeau est d’une justesse sans faille et surdouée.
Lisez les quatre romans. Piochez au hasard et sachez que tous peuvent se lire indépendamment.
« Et puis on aura vu la mer » est le sacre et la marée-haute d’une littérature de renom.
Publié par les majeures Éditions Le Quartanier éditeur.
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