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La célèbre cantatrice Flavia Petrelli est tranquillement en train de préparer un repas dominical lorsque deux hommes, soit-disant venus pour porter un pli urgent, s'attaquent à sa compagne, l'archéologue américaine Brett Lynch, qui leur a ouvert la porte. Cette dernière est sévèremment blessée et rapidement conduite à l'hôpital. Le commissaire Guido Brunetti qui, depuis Mort à la Fenice, connaît bien Brett et Flavia, arrive sur les lieux. Pourquoi deux malfrats auraient-ils voulu dissuader Brett, et avec autant de violence, d'aller à un simple rendez-vous avec le directeur du Musée, le dottor Semenzato ? Brunetti n'est pas chargé de l'affaire, la police pensant qu'il ne s'agit que d'une tentative de cambriolage qui a mal tourné. Cependant, son intérêt personnel pour Brett Lynch, et l'aspect étrange de l'affaire ne peuvent qu'attiser sa curiosité...
Le commissaire Brunetti va donc mener son enquête sur un terrain nouveau : les milieux de l'art, des antiquaires, collectionneurs et responsables de musée, parfois prêts à tout pour obtenir certaines oeuvres inestimables, ou placer quelques « faux » à prix d'or...
Brett Lynch, cinq ans auparavant, avait dirigé une exposition de pièces chinoises très anciennes que le directeur Semenzato avait accueillies dans son Musée. Mais lorsque les pièces revinrent en Chine, après de multiples péripéties de trajet, Brett s'aperçut que certaines d'entre elles avait été remplacées par des copies. De retour à Venise pour demander des explications à Semenzato, on l'envoya à l'hôpital avant qu'elle n'ait eu le temps de poser ses questions. Et à peine Brunetti a-t-il envisagé d'aller trouver lui-même le directeur du musée, que ce dernier se fait assassiner. On retrouve son corps dans une mare de sang, le crâne fracassé.
Dans une Venise pluvieuse, envahie par les eaux de l'acqua alta (les hautes marées d'hiver), le commissaire Brunetti remonte pas à pas « la piste Semenzato », épluchant ses comptes, ses relevés téléphoniques et ses allers et venues dans le moindre détail. Il met ainsi à jour la double-vie de ce dernier : d'un côté un conservateur irréprochable et estimé de la bonne société, de l'autre le centre d'un trafic de faux et d'oeuvres d'art volées qui semble-t-il rapportait gros. D'antiquaires crapuleux en riches acheteurs sans scrupules, Brunetti démantèle tout un réseau, à la tête duquel un sicilien, un certain La Capra, n'hésite pas à tuer pour otenir l'objet de ses désirs. C'est pourquoi lorsque Brett est enlevée et disparaît, Brunetti a toutes les raisons de s'inquiéter. La retrouvant chez La Capra juste avant qu'elle ne soit tuée, il parvient à la libérer et dans la bagarre qui s'en suit La Capra est arrêté et le fils La Capra tué. Quelques jours plus tard, en même temps qu'une pluie d'inculpations tombe sur tout le réseau de faussaires et de revendeurs, les eaux de l'acqua alta libèrent Venise...
Donna Léon est toujours aussi minutieuse dans ses descriptions, toujours aussi passionnée par Venise et réussi toujours aussi bien à nous embarquer aux côtés de son inspecteur fétiche, le commissaire Brunetti.
Dans cette enquête Entre deux eaux, elle a mis en scène deux femmes vivant en couple, ce qui est un peu plus nouveau chez elle. Mais à part cela j'y ai retrouvé les mêmes trames de fond que sont l'art, la culture, l'architecture et les cheminements d'un cerveau enquêteur aussi bien ficelé que l'est celui de Brunetti.
Pour justifier le fait de n'avoir mis que trois étoiles à une aussi bonne spécialiste du polar, je me dois de préciser mon ressentI. J'aurais peut-être aimé qu'elle me surprenne un peu plus.
Je sais, je sais, nous les lecteurs sommes parfois relativement contradictoires dans nos critiques ; en achetant le livre nous aimons être rassurés de lire "DU" Donna Léon, mais d'un autre côté nous aimerions également du changement. Et c'est ce soupçon d'étonnement qui m'a personnellement manqué.
Par contre, tous ceux qui n'ont pas encore lu de romans policiers de cette autrice, y trouveront un excellent moment de détente. C'est un bon polar de la reine de Venise, Mme Léon.
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