"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le camping-car nous a emmenés au Portugal, en Grèce, au Maroc, à Tolède, à Venise. Il était pratique, génialement conçu. Il m'a appris à être libre, tout en restant fidèle aux chemins de l'exil. Par la suite, j'ai toujours gardé une tendresse pour les voyages de mon enfance, pour cette vie bringuebalante et émerveillée, sans horaires ni impératifs. La vie en camping-car.
I. J.
Dans ce livre, Ivan Jablonka esquisse une socio-histoire de son enfance, transformant l'autobiographie en récit collectif, portrait d'une époque.
Ivan Jablonka raconte ses vacances d'enfant, puis d'adolescent dans un camping-car dans les années 80.
Il y a bien sûr les souvenirs de liberté, de bronzage, de plongeons, des copains, des paysages magnifiques et des vêtements hideux de l'époque ; mais il y a aussi l'obsession du père pour que ses enfants puissent avoir une enfance heureuse.
Lui, orphelin de parents morts dans les camps, n'a pas connu cette insouciance là et, par ces voyages en Europe, au Maghreb, en Turquie, il espère que ses fils pourront se construire autrement que lui qui ne pourra jamais vraiment se remettre de sa terrible enfance.
Le roman autobiographique se confond alors avec une réflexion sociologique sur une époque, sur le déterminisme social, sur la résilience ou sur l'éducation.
Malgré quelques petites longueurs, un livre vraiment agréable à lire.
Ce livre est un récit de jeunesse un peu nostalgique que nous livre Ivan Jablonka grâce aux carnets de voyage qu’il tenait à l’époque. Pendant les vacances des années 80, Ivan, ses parents et son frère ont parcouru l’Europe à bord d’un combi VW. Ils voyageaient avec deux couples d’amis et leurs enfants et ont ainsi parcouru de nombreux pays : le Portugal (83) la Grèce (84) la Sicile (85) le Maroc (86) l’Italie (87) la Turquie (88). Ces trois familles choisissaient les « spots » lieux d’arrêt, mettaient leur camping-car en triangle avec le barbecue au milieu. Ils formaient ainsi une petite communauté. Les enfants étaient très libres, ils profitaient de la plage, de la mer, inventaient sans cesse de nouveaux jeux.
« Sois heureux » cette injonction paternelle reflète la propre incapacité de son père, né en 1940 et dont les parents sont morts à Auschwitz, à être heureux. « J’étais heureux parce que mon père , n’était plus malheureux à l’idée que je n’étais pas heureux ». Son père était heureux en voyant ses enfants heureux, ce qui était une revanche sur sa propre enfance mais pas toujours facile à vivre car s’il voyait ses enfants jouer au tarot au lieu d’admirer le paysage, il redevenait malheureux.
Sa mère, professeur de français-latin-grec, représentait la partie culturelle du voyage et en profitait pour parfaire leur éducation historique.
Quand il entre au lycée Buffon, il doit faire face au mépris des autres élèves envers ces vacances en camping-car qui ne correspondaient à aucun des schémas de vacances qu’ils connaissaient.
Dans ce livre Ivan Jablonka fait revivre toute une époque, celle des voyages à l’étranger dans une totale liberté. Ces voyages lui ont permis de découvrir le monde, de s’ouvrir à la diversité et aux différentes cultures, ce qui représente une richesse inestimable. Cependant la lecture est un peu fastidieuse, un peu répétitive.
Curieuse sensation à la sortie de la lecture de cet essai d’Ivan Jablonka…
J’ai eu à la fois une impression de grande proximité et de mise à distance, d’intimité la plus la plus personnelle et d’universalité, d’apologie de la simplicité par les détours alambiqués de l’intellect.
Curieuse idée que d’utiliser ce qu’on définit comme son trésor le plus précieux- ses souvenirs d’enfance les plus heureux, les plus lumineux-comme matériau de base d’une étude sociologique.
Curieuse et dangereuse. Car, passer par le filtre de l’analyse, c’est perdre une grande part de la magie de l’instant, c’est réduire les souvenirs, si heureux soient-ils, à une liste factuelle à une succession d’événements qui perdent non seulement de leur charme mais de leur mystère, cette aura toute particulière et propre à chaque être, chaque famille.
Sensiblement du même âge que l’auteur, j’ai moi-même des souvenirs assez similaires de vacances, entre camping sauvage et voyages très longs et très joyeux dans la Méhari familiale où l’on s’entassait en vrac, bien loin des ceintures et autres consignes de sécurité que mes enfants ont connues lorsqu’à leur tour ils ont découvert les étés itinérants sur les routes de France. Et je crois que j’en veux un peu à Ivan Jablonka, passant au crible les motivations de ses parents pour en faire une étude de mœurs générationnelles, de m’avoir conduite à en faire de même et à déboulonner mes propres mythes familiaux.
Je dois cependant reconnaître que, bien que dérangeant d’un point de vue sentimental, ce décryptage très ciblé d’une classe sociale par ses choix de vacances, temps de l’intime par excellence, n’est pas dénué d’intérêt. Il rappelle comment, en trois générations, elle est passée du manuel à l’intellectuel, de l’illettrisme à l’érudition en passant par les cruautés de l’Histoire et en prônant la vertu du travail acharné et de l’apprentissage, quelles qu’en soient ses formes.
Il me semble néanmoins que ce cheminement de la pensée de l’auteur, qui suit celui de ses souvenirs et de ses véhicules emblématiques, se perde parfois dans les ornières de la mémoire et laisse son lecteur un peu déboussolé sur le bord d’une route dont il peine à voir la destination.
Témoignage personnel, travail sociologique et historique ? Ni l’un ni l’autre n’est complet et le document en perd beaucoup de sa valeur. Enormément de descriptions sans réel chaleur ni âme du point de vue personnel et peu d’analyse finalement du côté sociologique. Comme si l’auteur était resté distancié à son récit. Peut-être en avait-il besoin ? Seulement son lecteur pas franchement.
Le titre comme l’idée était plein de promesses mais j’ai trouvé la lecture, même si heureusement plutôt courte, fastidieuse. On s’ennuie.
Malgré des envies de voyager réanimées, je reste sur ma faim. Une déception en somme.
C'est toute une ambiance, une époque dans laquelle nous emmène Ivan Jablonka. On y retrouve une certaine liberté, insouciance chez les enfants et chez la mère, une envie de bonheur pour sa famille envers et contre tout pour le père.
Nous voyageons en Europe au fil des étés, nous grandissons avec le narrateur et passons par ses états d'âme fasciné puis lassé.
Sans grande nostalgie, cette histoire est assez factuelle, agréable mais je l'ai trouvé froide malgré le soleil méditerranéen. On sent que ces voyages ont construit l'auteur mais il manque ce petit truc qui nous donnerait envie de voyager avec lui.
Dommage !
Je dirais que ce n'est pas un livre ni un roman mais un état d'esprit qu'on a plaisir à découvrir dans ce mode de vacances atypiques qui est devenue depuis une évidence pour beaucoup de monde . On est dans les débuts des campings car (le fameux combi-Wolkswagen) et l'auteur nous livre un beau témoignage de son enfance à travers ce récit . On traverse de magnifiques paysages et de beaux moments familiaux avec toutefois un questionnement sur les liens . Le combi devient d'une certaine manière un peu un membre de la famille puisqu'il contient à lui seul un microcosme sociétal .C'est un moment de lecture assez rafraîchissant ;
J'ai aimé lire ce livre/essai sociologique/historique et été très touchée par les souvenirs toujours présents (notés dans les carnets, chapitrés), toutes les descriptions des sensations de chaleur, de la nourriture, de l'eau de la baignade, des "randonnées" dans les musées....
Cela m'a rendue un peu jalouse de cette enfance (qui avait l'air) parfaite!
Entre souvenirs familiaux et historiques relatifs à sa famille, Y Jablonka nous emmène en camping-car, en sa compagnie, celle de ses parents et de ses amis, alors qu'il était encore un pré-adolescent, dans les divers pays visités.
Ses parents sont très soucieux d'inculquer la liberté à leurs enfants, ainsi qu'une culture humaniste ; ils sont décrits avec beaucoup d'amour et de respect et beaucoup de gratitude.
Ce livre n'est vraiment pas comme les autres!
Curieuse sensation à la sortie de la lecture de cet essai d’Ivan Jablonka…
J’ai eu à la fois une impression de grande proximité et de mise à distance, d’intimité la plus la plus personnelle et d’universalité, d’apologie de la simplicité par les détours alambiqués de l’intellect.
Curieuse idée que d’utiliser ce qu’on définit comme son trésor le plus précieux- ses souvenirs d’enfance les plus heureux, les plus lumineux-comme matériau de base d’une étude sociologique.
Curieuse et dangereuse. Car, passer par le filtre de l’analyse, c’est perdre une grande part de la magie de l’instant, c’est réduire les souvenirs, si heureux soient-ils, à une liste factuelle à une succession d’événements qui perdent non seulement de leur charme mais de leur mystère, cette aura toute particulière et propre à chaque être, chaque famille.
Sensiblement du même âge que l’auteur, j’ai moi-même des souvenirs assez similaires de vacances, entre camping sauvage et voyages très longs et très joyeux dans la Méhari familiale où l’on s’entassait en vrac, bien loin des ceintures et autres consignes de sécurité que mes enfants ont connues lorsqu’à leur tour ils ont découvert les étés itinérants sur les routes de France. Et je crois que j’en veux un peu à Ivan Jablonka, passant au crible les motivations de ses parents pour en faire une étude de mœurs générationnelles, de m’avoir conduite à en faire de même et à déboulonner mes propres mythes familiaux.
Je dois cependant reconnaître que, bien que dérangeant d’un point de vue sentimental, ce décryptage très ciblé d’une classe sociale par ses choix de vacances, temps de l’intime par excellence, n’est pas dénué d’intérêt. Il rappelle comment, en trois générations, elle est passée du manuel à l’intellectuel, de l’illettrisme à l’érudition en passant par les cruautés de l’Histoire et en prônant la vertu du travail acharné et de l’apprentissage, quelles qu’en soient ses formes.
Il me semble néanmoins que ce cheminement de la pensée de l’auteur, qui suit celui de ses souvenirs et de ses véhicules emblématiques, se perde parfois dans les ornières de la mémoire et laisse son lecteur un peu déboussolé sur le bord d’une route dont il peine à voir la destination.
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