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En 1967, Tiziano Terzani obtient une bourse pour étudier les affaires internationales et le chinois à l'université Columbia. C'est la première fois qu'il se rend en Amérique et, à trente ans, Terzani écrit chaque semaine pour le magazine L'Astrolabio sur les États-Unis, révélant pour la première fois son extraordinaire instinct de grand-reporter.
Ce recueil des articles écrits durant ce séjour américain retrace non seulement les premiers pas d'un reporter de légende, mais témoigne de cette période dense, riche et tumultueuse de la fin des années 1960 aux États-Unis, vue à travers le regard d'un jeune idéaliste. Terzani expose en profondeur les interrogations sociétales, politiques et intellectuelles qui traversent les États-Unis d'alors, dans des textes d'une étonnante actualité.
En plein mouvement pour les droits civiques et tandis que la guerre du Vietnam suscite une opposition croissante, Terzani est aux premières loges pour décrire les failles qui lézardent la politique américaine, dont certaines sont toujours aussi vives. Il faut dire que l'époque est riche en convulsions, avec les assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King, les manifestations pour la Paix, l'émergence du mouvement du Black Power...
Terzani sent qu'une crise de valeurs s'est déclarée à la mort de John F. Kennedy, lourde de conséquences sur la politique et l'équilibre des pouvoirs. Les passages sur la manipulation de l'opinion publique, le poids du complexe militaro-industriel et les motivations financières des guerres notamment, qui ne sont pas sans rappeler les conflits ultérieurs d'Irak ou d'Afghanistan, sont d'une d'une lucidité et d'une précision stupéfiantes. Alors qu'on célèbre les 60 ans de la « marche pour les droits civiques », ce livre est une analyse sur le vif d'une époque de bouillonnement intellectuel et politique dont les turbulences sont à la racine des remous d'aujourd'hui.
En 1967, pas encore trentenaire, Tiziano Terzani obtient une bourse pour étudier à l’université Columbia. Il s’installe à New York avec sa femme et écrit des articles pour un magazine italien L’Astrolabio.
La période est intense et compliquée pour les États-Unis : la lutte pour les droits civiques, l’assassinat de JFK encore très présent puis ceux de Bob Kennedy alors candidat à l’investiture démocrate, de Martin Luther King, le Black Power… Puis il y a la guerre du Vietnam qui occupe tous les esprits et mobilise toute une génération contre elle.
Tiziano Terzani fait montre d’un instinct de grand reporter. Il explique, dissèque la démocratie américaine, sa constitution, son système d’élection qu’il ne juge pas digne d’un si grand pays : «Cependant onze ans plus tard, au moment de rédiger leur Constitution, la nature élitiste de la société et le maintien de sa structure de pouvoir ne pouvaient être remis en question, et lorsqu’ils ont établi le mécanisme par lequel les différents présidents des États-Unis seraient choisis jusqu’à ce jour, les Pères fondateurs ont renoncé aux idéaux d’égalité et de démocratie.»
C’est troublant de voir que la société a évolué mais qu’il reste encore, presque 60 ans plus tard, des stigmates de ces années-là et que les luttes de l’époque contre le racisme, le sexisme, l’homophobie, pour l’égalité des droits sont toujours d’actualité et qu’elles risquent de l’être toujours plus avec l’arrivée en masse et partout d’élus populistes, Trump en tête.
Il y a tant à dire sur les écrits de l’auteur, mais surtout qu’ils sont instructifs, qu’ils permettent de mieux comprendre l’actualité et la société, et même lorsqu’ils ont 55 ans ! Si vous ne connaissez pas encore Tiziano Terzani, précipitez-vous chez Intervalles qui publient ses écrits.
J’ai découvert Tiziano Terzani, journaliste italien, dans son livre retraçant son voyage en U.R.S.S lors de la chute du communisme.
Cette découverte se poursuit avec une œuvre de jeunesse, pourrait-on dire. Les premiers pas d’un jeune homme qui décide de quitter son métier dans une entreprise vendant des machines à écrire, pour une bourse d’études de deux ans aux États Unis, qui lui permettra de faire ses armes en tant que journaliste. En effet, Tiziano Terzani enverra chaque semaine à l’Astrolabio, journal italien, un article sur les États-Unis.
Et il faut dire que la période offre matière à analyse : la fin des années soixante sont une période tumultueuse entre guerre au Vietnam, lutte pour les droits civiques, révoltes étudiantes etc
Dans ce livre sont donc regroupés les articles du journaliste, souvent précédés d’un paragraphe de contextualisation.
Il est très intéressant de lire ses chroniques avec le recul qui est le nôtre, de voir si les analyses de ce journaliste en devenir sont toujours pertinentes, de voir ses opinions de gauche se confronter à la réalité politique de ce pays qui sera sa terre pendant deux ans.
Si j’ai trouvé le propos parfois un peu aride à suivre, car la politique américaine de cette époque n’est clairement pas mon fort, j’ai apprécié lire certaines analyses qui demeurent fort actuelles, notamment sur la violence dans les ghettos.
Si vous aimez avoir un éclairage différent sur cette période de l’histoire, je pense que ce livre pourrait vous plaire.
Si au contraire, la politique ne vous passionne guère, je vous conseille de passer votre chemin.
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