Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
«Quand on est vivant, on occupe les places que les morts ont laissées. C'est la règle.» Agonie est sorcière. Félicité, passeuse de fantômes. Le silence dure depuis trente ans entre ces deux filles de berger, jusqu'au jour où la mort brutale de leur mère les réunit malgré elles. Pour recueillir ses derniers mots, elles doivent retrouver son spectre, retracer ensemble le passé de cette femme qui a aimé l'une et rejeté l'autre. Mais le fantôme de leur mère reste introuvable, et les témoins de sa vie, morts ou vivants, en dessinent un portrait étrange, voire contradictoire. Que voulait-elle révéler avant de mourir ? Qui était vraiment cette femme fragmentée, multiple ? Leur quête de vérité emmènera les soeurs des ruelles de Nice au désert d'Almeria, de la vallée des Merveilles aux villages abandonnés de Provence, et dans les profondeurs des silences familiaux. Entrez dans le salon de thé. Prenez une tasse chaude à l'abri de la pluie. Écoutez leur histoire.
Du thé pour les fantômes raconte l'histoire de deux sœurs fâchées depuis plus de 30 ans qui se retrouvent pour mener une enquête permettant de retrouver le fantôme de leur mère. L’une est une vieille sorcière avec toutes les caractéristiques du cliché de la sorcière. L’autre tient un salon de thé pour fantômes. Ce roman est annoncé comme quelque chose de très doux mais le début est un peu rude. Ca peut paraître évident mais si deux sœurs sont fâchées depuis une éternité, c'est qu'elles doivent en avoir gros sur le coeur et être pleine de ressentiments. Le début remet tout ça sur le tapis. Pour pouvoir trouver le fantôme de cette maman, le passé réapparait, avec toutes les rancœurs qui peuvent s'accumuler, toutes les maltraitances possibles et inimaginables et leurs conséquences sur la vie de chacune. C’est aussi l'occasion de mieux comprendre cette maman, ses choix et surtout de faire la paix avec son passé pour mieux repartir dans le présent.
Pas évident de faire la paix avec soi-même, avec sa mère, avec sa soeur quand les rancœurs dont elles ont même pas conscience sont si ancrées en chacune. Il y a ces rancœurs qui sont évidentes car font référence à un passé commun mais aussi les autres celles accumulées et liées à la séparation, aux choix de vie qui ont eu des conséquences insoupçonnées sur l’autre. Très rapidement ça devient est très doux, lent et cosy malgré les thématiques compliquées. C’est une sacrée introspection avec un narrateur anonyme dont on attend avec impatience de savoir son identité. C’est très bien écrit, c'est beau et c’est une belle prouesse d’arriver à aborder des thèmes si durs de manière si douce.
Qu’est-ce qu’il était bien ce bouquin ! Tout le monde en parlait et je me méfie généralement des commentaires élogieux, mais j’ai tout aimé ici sans que ce soit pourtant un coup de cœur. Je le sais rarement de suite, plus tard peut-être si j’y repense, s’il me hante ou non. Pourtant, je l’ai qualifié de parfait à mon acolyte de lecture commune. Et “parfait” dans ma bouche, ce n’est vraiment pas souvent. C’est qu’elle est difficile la dame (et chieuse, certes) ! Néanmoins il y avait un écho parfait lié à ma propre histoire personnelle qui explique certainement cela.
J’ai aimé la narration qui brise le quatrième mur en nous confiant une sacrée histoire familiale, de filiation, de reflets et de miroirs, tout cela avec beaucoup de thé - je suis déjà théolique… - en usant de métaphores pour notamment évoquer la maltraitance et le rejet. Et le cheminement derrière pour remonter l’histoire - Peut-on dire que l'on
connaît bien ses parents ? - comprendre, accepter et pardonner pour enfin s’autoriser à vivre, à être soi. J’ai également aimé les troupeaux de théières - je m’abstiens depuis des années d’en faire une collection (on en achète une, puis deux, puis… Non mais tu comprends, elles sont trop jolies, et…) - l’idée est cocasse et originale ; ainsi que les outrenoms, ou encore les papillons et fleurs étranges. Le personnage de Vera aussi, qui a su s’affranchir et trouver sa place dans le monde, exemple concret de résilience. Enfin, Nice et ses environs : décor mais également personnage et témoin à part entière.
Pour conclure et être honnête, lire les aventures de Marine me plairait assez. Voilà, c'est dit.
Sympathique lecture donc pour le pumpkin autumn challenge 2023 que j’avais instinctivement mis dans la catégorie Automne des bois et au-delà : “pomme alors[...]” pour le mot “thé”, mais qui colle également à “mémoire” et “intergénérationnel”.
Très très intéressant et nouveau dans ce style que je connais pourtant pour avoir lu beaucoup de romans fantasy. Cependant, le style d'écriture peut ne pas plaire à tout le monde, moi même j'ai du m'accrocher aux 1ers chapitres car je n'aime pas, à priori, qu'on me tutoie dès les 1eres pages et que cela démarre un "peu foutoir". Après les choses s'installent et c'est parti : une inventivité folle, des personnages déments et c'est peu de le dire et surtout une belle intrigue qui nous tient jusqu'au bout, j'ai d'ailleurs versé ma larme finale sur le destin de ces femmes fortes d'aujourd'hui et demain. Merci Me @Chris.Vuklisevic d'avoir enchan-thé ma dernière nuit !
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