"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cela commence par un enterrement. Cela finit par un enterrement. Entre les deux deux, le mort raconte sa vie. Et quel enchantement !
Des années 1970 à nos jours, toute son entreprise va précisément consister à esquiver la vie et ses contraintes. Et ce jeune, puis moins jeune, puis vieux fils de famille va de maison en maison, de campagne en ville, et d'une ville dans une autre ville, véritable gitan de luxe qui promènera à travers la France sa grande intelligence offusquée par la vulgarité des temps.
Mélancolique et satirique, virtuose et touchant, voici l'éblouissant premier roman d'un jeune homme qui semble avoir mille ans.
J'ai en mémoire la chronique du "Masque et de la plume", qui saluait la précocité d'un talent si prometteur que certains critiques laissaient échapper des comparaisons à Proust. Du Temps qu'on existait est un assemblage maladroit de mots plus ou moins recherchés qui participe à la construction d'un récit du non-sens et se complaît dans une poétique bancale et atonale. Depuis cette chronique de l'émission de France Inter évoquée plus haut, je ne tiens plus compte des critiques de Monsieur Garcin...
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