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Après l'éblouissant Avant les diamants, prix Claude Chabrol 2021, Dominique Maisons revient avec Drapeau noir et une intrigue dévorante : un roman d'amour et d'anarchie dans le Paris des années 1930.
Paris, 1934. Pierre, jeune employé des éditions Denoël, se rêve écrivain. Alors qu'il dépose son manuscrit dans une imprimerie débarquent des gendarmes sur la piste de tracts anarchistes. Une jeune militante l'entraîne avec elle dans sa fuite. Se révèle alors pour Pierre le monde des réunions clandestines, des fumeries d'opium et des rêves de liberté. À travers la figure incandescente de Nina, le mouvement anarchiste déploie ses idéaux : le droit à l'avortement, la lutte anti-capitaliste, l'écologie... Pierre devra-t-il choisir entre son amour pour Nina et la carrière d'écrivain qui lui ouvre ses portes ?
Auteur de romans noirs et de thrillers primés, Dominique Maisons a reçu le Prix Claude Chabrol 2021 pour son roman Avant les diamants (La Martinière, 2020, Points, 2021), une fresque historique et politique du monde d'Hollywood des années 1950. Alliant une érudition réjouissante à son talent d'écrivain, il fait preuve d'une ambition littéraire et romanesque digne des plus grands.
De son côté auteur de romans policiers, Dominique Maisons a conservé l’art de nous tenir en haleine, dans son dernier livre « Drapeau noir », on suit avec un réel plaisir la vie aventureuse de nos deux héros Pierre et Nina.
Vous l’aurez compris « Drapeau noir » évoque la couleur du drapeau anarchiste. Nous sommes en 1934 à Paris, et l’écrivain va nous entrainer dans ce récit « bi-goût » entre fraicheur et suavité de la romance et l’acidité du contexte historique.
Pierre, tout juste arrivé de son Berry natal, trouve un poste de comptable aux Editions Denoël. Mais ce travail, s’il lui procure un certain confort matériel ne le satisfait pas, il souhaite devenir écrivain. Il a déjà rédigé un manuscrit qui lui tient à cœur, sur le destin de son père, qui a refusé de porter une attaque contre l’ennemi et fut fusillé comme déserteur lors de la première guerre mondiale. Il a l’occasion d’en parler à son patron Robert Denoël qui le prend sous son aile et le conseille pour éviter quelques maladresses de débutant, approfondir et documenter son travail.
Lors de son passage dans une imprimerie sympathisante du milieu libertaire, il doit fuir une descente de police et fait la connaissance de Nina, une jolie jeune femme, coiffée à la garçonne mais toutefois terriblement féminine, à l’esprit vif et éprise de liberté absolue. Pierre tombe, naturellement, sous le charme et se trouve entrainé par l’enjôleuse anarchiste, dans un milieu qui pourrait compromettre sa carrière littéraire tant ce mouvement et mal perçu par la société bourgeoise, cruel dilemme.
Nous découvrons dans ces années trente bien des similitudes avec l’époque que nous vivons, entre défaillance du système économique et montée des extrêmes. La vie est rude pour les travailleurs et l’envie de se révolter les pousse dans des idéologies de l’ultra. Néanmoins, la mouvance anarchiste reste sympathique par bien des égards par son infinie soif de liberté et son désir d’une vie meilleure. Dominique Maisons, nous explique toutes les facettes et la complexité de ce mouvement qui en fait, aussi, sa faiblesse : « un conglomérat de valeurs individuelles très disparates, parfois nobles, parfois discutables, mais n’ayant jamais su se montrer aptes à s’organiser, à se fédérer. Certains des militants limitent leur activisme à l’eugénisme, au néomalthusianisme, à l’écologie, au féminisme, à l’amour libre ou à l’antimilitarisme d’autres à la lutte antireligieuse ou au syndicalisme, d’autres encore à l’apologie d’un individualisme outrancier, seul capable de satisfaire ou de justifier des crimes des uns et le dilettantisme intellectuel des autres. Toutes ces tendances ont en commun la lutte contre l’autorité, contre l’Etat. Elles sont orientées vers une conception radicalement nouvelle de la société ; la liberté individuelle demeure leur leitmotiv. Cependant, elles n’ont jamais su rendre leur idéal commun intelligible pour le public ».
Outre cette passionnante étude du mouvement anarchiste, nous croisons dans ce roman, Raimu, Michel Simon, Joséphine Baker, Damia, Mistinguett, mais aussi le jeune François Mitterand ou encore le bel Errol Flynn qui vient en aide à Pierre.
J’ai vraiment apprécié cette immersion dans cette société d’entre-deux guerres, cette société qui se cherche en explorant des voies parfois utopiques. Mais la quête d’un monde plus juste est-elle condamnable ? Comment ne pas rechercher des solutions par nous-mêmes au regard de l’actualité et de l’incurie de nos dirigeants politiques ?
Mes chaleureux remerciements aux Editions de La Martinière pour cette lecture.
Tout d’abord, je précise que j’aime l’histoire avec un grand H et que je ne suis pas du tout romantique.
De par ces faits, je n’ai pas été vraiment été emballée par ce roman, même si je l’ai lu en entier et que finalement, il se lit bien, je ne pas dire le contraire.
Mon souci est que je ne crois pas un seul instant à l’histoire créée par l’auteur (une rencontre de pur hasard, entre un jeune auteur en devenir et une jeune fille anarchiste très libre, mais au passé douloureux).
Peut-être que j’aurai du penser autrement que par une histoire d’amour, car franchement cet ouvrage est fluide et se lit d’une traite.
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