Quatre ouvrages pour entrer dans l'œuvre de Jean d'Ormesson, qui s’est éteint cette semaine
Il est démocrate, il est libéral : cet écrivain n'a jamais cessé d'affirmer ses convictions. Si l'idée de faire de la politique ne lui a pas traversé l'esprit, le spectacle de la politique, du combat des idées, de la marche du monde l'a fasciné. Il s'est toujours engagé. Nous sommes liés au monde et il nous faut participer au grand jeu des événements qui nous entourent parce que nous dépendons de l'histoire et que l'histoire dépend de nous.
Ces textes surprennent par leur fraîcheur et leur allant. Dix ou trente ans après, ils continuent d'exciter l'esprit et de donner les causes des événements actuels. On y trouvera des portraits de grands hommes, des reportages à l'étranger, bien sûr des commentaires et des prises de position sur la politique intérieure française. Il faut relire les écrits passés (et toujours actuels). Sinon comment juger ceux qui jugent et voir s'ils ont eu tort ou raison ? Comment savoir si un commentateur de l'actualité porte un regard juste sinon en vérifiant après coup ses analyses et ses prévisions ? Pour dire s'il est équitable, il faut attendre que la passion tombe et que l'histoire ait au moins commencé à faire son oeuvre.
C'est donc un bel exercice de vérification auquel se livre l'auteur. Il s'est parfois trompé. Sur plusieurs points, les faits lui ont donné raison. Pendant toutes ces années, Jean d'Ormesson a observé le monde et les hommes et les femmes qui nous gouvernent. Prenez parti, dit-il, et trompez-vous sans trop de bassesses. Ceux qui ne défendent pas leurs amis sont ignobles. Ceux qui ne défendent que leurs amis sont aveugles. Il faut se débrouiller dans ce labyrinthe. C'est ce qu'on appelle l'honneur des hommes.
Quatre ouvrages pour entrer dans l'œuvre de Jean d'Ormesson, qui s’est éteint cette semaine
un voyage de plus de 30 ans, de juin 1981, juste après l'élection de François Mitterrand, au 7 janvier 2015, jour de l'attentat contre Charlie Hebdo, dans l'histoire contemporaine de la France. L'ouvrage reprend une partie des éditoriaux ou chroniques de l'auteur dans le Figaro et ses annexes. L'intérêt est qu'on peut prendre son temps pour le lire, l'oublier pendant quelques temps, y revenir plus tard. J'ai du commencer la lecture au premier semestre 2018, quelques mois après la port de l'auteur...
Les textes sont classés en deux parties : la première consacrée à l'état de la France (Comment va la France, Môssieur ?), la seconde plus tournée vers l'état du monde (L'Histoire que nous vivons).
J'ai trouvé la première partie plus intéressante, avec quelques analyses datant de plus de 20 ans préfigurant bien des événements très récents, notamment sur les dérives de l'islamisme, la montée de l'intolérance et du Front National ou le conflit israélo-palestinien. Mais on a aussi le droit de ne pas être d'accord sur tout, ce qui est mon cas...
Ajoutons le style d'écriture et la maîtrise de la langue qui caractérisent l'auteur et qui rendent la lecture facile !
Une bonne plongée dans 30 ans d'histoire politique de la France dans le monde.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !