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« A Auschwitz, j'ai cherché ma mère partout dans le camp des femmes. Je demandais à toutes les Françaises. Je cherchais par date d'arrivée, j'allais voir dans les baraquements. Ma mère était très débrouillarde, très joyeuse. Elle avait une telle force de vie que j'étais certaine de la retrouver. Puis j'ai rencontré une femme qui se souvenait d'elle. C'est toi Julia ? m'a-t-elle demandé. Il paraît que ma mère parlait de moi sans arrêt.
J'espérais que mon père, comme il savait travailler le cuir, serait employé dans un bon commando. Mais quelques jours après notre arrivée, je l'ai croisé sur le chantier du Revier, l'infirmerie des femmes. Il s'était porté volontaire parce qu'il voulait savoir ce qu'il était arrivé à sa femme. Qu'est-ce qu'on peut contre un grand amour ? C'est la dernière fois que je l'ai vu. On m'a dit qu'il avait été envoyé nettoyer le ghetto de Varsovie puis, avec tout son commando, assassiné.
Au camp, pendant l'appel, on soufflait dans le dos de la femme devant nous et on frottait le tissu mince de sa robe. Celle qui était derrière nous faisait pareil. Quand on avait une journée sans travail, on s'asseyait par terre et on se racontait notre enfance. Et puis on chantait. » Née à Paris en juin 1925, de parents polonais, Julia Wallach a quinze ans quand les Allemands entrent dans Paris, et dix-sept ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d'une voisine, en 1943, puis déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau... Julia connaît la faim, le froid, les coups, et la marche de la mort à travers la Pologne et l'Allemagne enneigées. Pendant quatre mois, sans plus rien à manger, ils avancent. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s'enfuir....
Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim, aux deuils et au chagrin, va pas à pas, reconstruire sa vie, tomber amoureuse et fonder une famille dont les photos magnifiques ornent les murs de cet appartement qu'elle n'a jamais plus quitté. Son livre est le récit d'une longue marche vers la vie, ponctué d'éclats de rire et de colère, drapé, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n'a jamais cessé de l'animer.
Il faut bien l’avouer, c’est le nieme livre sur la Shoah que je lis depuis mes 16 ans, impossible de les compter ! Et malheureusement à chaque fois, chacun apporte quelque chose de nouveau à ma connaissance, un détail qui m’avait échappé, une réflexion personnelle, la réaction inattendue d’un nazi ou d’une prisonnière .
Après une très légère déception au début de ce livre, j’ai été happée par la forme qu’a prise ce petit livre, petit par le nombre de pages, mais grand par la vision très personnelle détaillée qu’il a développée.
La reconstruction après le camp est aussi présente et tout aussi documentée que la dénonciation dont la famille a fait l’objet ; Récupérer son appartement, rendre visite à sa famille, celle qui reste mais qui a vécu sa propre guerre et ne veut pas entendre parler des camps, rentrer et se retrouver seule dans une foule anonymisante, vous repoussant encore dans une sorte de camp, celui des rescapés.
Ce livre est essentiel, comme tous les autres et de par son petit format, je le proposerai à mes petits enfants les plus jeunes, quand ils atteindront l’adolescence pour qu’eux aussi, ils sachent !
Les tout derniers « rescapés » vont partir, lâcher la rampe à laquelle ils se sont accrochés pour faire mentir la volonté des nazis, nous ont montré comment faire, à nous de poursuivre leur combat .
Merci donc à Madame Wallach et à Pauline Guena pour leur travail en commun
Quand on nait à Paris, en 1925, dans une famille juive, on ne peut pas imaginer toutes les horreurs que l'on va traverser...
C'est pour cela, pour qu'on n'oublie pas, que Julia Wallach, aidée par Pauline Guéna, raconte : sa vie avant et au début de la guerre ; ses parents qui essaient de passer au travers des mailles du filet ; l'arrestation en 1943, sur dénonciation de voisins ; la déportation, la vie en déportation pendant plus de deux ans ; la libération et un retour pas si facile...
Julia Wallach décrit avec ses mots et sa simplicité. Il faut remercier Pauline Guéna de ne pas avoir chercher à enjoliver le style.
Julia Wallach ne mâche pas ses mots, ni à l'égard des nazis, ni sur ceux qui ont provoqué sa déportation, ou en ont profité, ni sur le comportement de certains "libérateurs". Elle ne cache pas ses émotions. On ressent ses colères plus que ses peurs, mais aussi une grande fidélité envers tous ceux qui l'ont aidé, ou qu'elle a aidés.
Le résultat est un récit tantôt très dur, tantôt tout en nuances. Un peu comme celui qu'on pourrait entendre dans la bouche d'une vieille grand-mère sur le point de s'en aller. Le livre est très rythmé, et se lit avec beaucoup de facilité.
J'ai acheté ce livre après une émission de La grande librairie, en avril 2022, où Julia Wallach témoignait aux cotés de Joseph Weismann (Après la rafle) et Jacqueline Fleury-Marié (Résistante). J'ai donc lu les trois ouvrages. Ils éclairent chacun une facette différente, ou sous un angle différent, des années sombres de la France, vielles de moins d'un siècle, mais que certains semblent vouloir nous faire oublier. C'est pourquoi il est si important de lire ces mémoires...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/10/25/dieu-etait-en-vacances-j-wallach-et-p-guena-grasset-pour-ne-pas-oublier/
Un court récit autobiographique très vivant, à mettre entre toutes les mains des ados (mais aussi de leurs parents) pour une petite piqûre de rappel sur la Shoah.
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