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Octobre 1970. Atlanta. Deux cents gangsters noirs venus de Harlem, de Chicago et d'ailleurs sont entassés nus et en vie dans une cave dans la banlieue d'Atlanta. Ils ont assisté à un événement sportif d'une portée mondiale : le retour de Mohamed Ali sur le ring face à Jerry Quarry. On leur a offert des invitations pour une grande soirée de paris illégaux. Puis on les a braqués et maintenant ils vont devoir regagner leur hôtel à 4h du matin. Ils sont de très mauvaise humeur. Qui a organisé cette opération ? Que faisait là Chicken Man, qui distribuait les invitations autour du ring ? Et J.D. Hudson, premier flic noir d'Atlanta, qui était chargé de la sécurité d'Ali ?
Dans ce récit haletant, où tout est réel, Élie Robert-Nicoud nous livre un portrait subtil de l'Amérique des années 1970.
Un drôle de bouquin…
Tout est vrai dans cette histoire, tout ce que nous raconte Élie Robert-Nicoud a bien eu lieu et pourtant c'est un roman. Un roman avec quelques-uns de mes ingrédients préférés : de la boxe, des truands et l'Histoire des Etats-Unis.
26 octobre 1970, Atlanta est en transe. Mohamed Ali est de retour. Un retour à la compétition très attendu après plus de trois ans et demi où il n'a pas pu pratiquer la boxe. En 1967, Ali a refusé d'être enrôlé dans l'armée américaine en utilisant l'objection de conscience. Non seulement Ali est condamné par la justice, mais on lui retire aussi son titre de champion du monde. Sans doute lui fait-on aussi payer sa conversion à l'islam deux ans plus tôt.
Mais aujourd'hui il va enfin pouvoir boxer et affronter Jerry Quarry. Cet événement a un retentissement national voire international. Des stars d'Hollywood, des personnalités de la communauté noire, des mafieux, des proxénètes, des dealers font le déplacement de tout le pays pour assister à ce comeback historique. Et ils font le déplacement avec sur eux de l'argent, des bijoux. N'est-ce pas le moment idéal pour mettre en place un vol à main armée ? Peut-être même le vol à main armé le plus gonflé de tous les temps.
Élie Robert-Nicoud nous fait revivre ce combat mythique et pourtant il semble être l'arbre qui cache la forêt de l'histoire qu'il veut vraiment nous raconter. Si la mémoire collective a retenu ce match de boxe, est-ce que l'évènement n'était pas ailleurs ce jour-là ? Loin des caméras, de la presse. Car quelques heures après la victoire de Mohamed Ali, deux cents gangsters, invités à une soirée, vont se faire braquer.
Un roman qui fourmille de détails dans un style sec et clair. Très factuel, il photographie autant la boxe que « le milieu » des années 70. . L'auteur allie deux domaines qu'il maitrise sur le bout des doigts à coup d'anecdotes et de personnages clés. J'avoue d'ailleurs mettre égarée dans la galerie de noms mais l'impression générale n'a pas été terni pour autant. Parce que quand même c'est une sacrée bonne histoire.
Deux cents noirs nus dans une cave d’Elie Robert-Nicoud
Ce qu'on peut dire c'est que ça grouille dans ce roman, ça grouille de personnages qui ont existé et à travers des personnages emblématiques, leur histoire et leur lien avec les deux boxeurs qui vont monter sur le ring, l'auteur dessine toute la pression raciale des années 1970 aux États-unis, pays marqué par la guerre du Viet-Nam.
On est à Atlanta, Mohammed Ali , après avoir été mis 3 ans sur le carreau pour avoir refusé d'aller se battre au Viet-Nam s'apprête à affronter un boxeur blanc, Jerry Quarry.
J’ai été déstabilisée au début par l’univers foisonnant de personnages qui viennent s'immiscer dans l’organisation de ce match, décrochant parfois. Alors même que c’est ce qui donne toute sa dimension sociétale à l’histoire et cette ambiance sous tension avec tous ces éléments qui conditionnent le match.
Puis à mi-chemin, j’ai aimé la description du match et toute l’ironie de l’écriture et de la situation que met en scène l’auteur.
Après le match, c’est la mafia qui se retrouve dans une cave. Ils sont braqués. S’en suivent l’enquête officielle et officieuse, les règlements de compte, l’occasion de nous faire découvrir les rouages des conflits entre mafias.
J’ai accroché un peu tard, le temps de m’adapter à l’écriture qui enchaîne tout très vite.
Je sors un peu sonnée de ce roman que j’ai lu sans m’ennuyer mais dont j’ai parfois décroché pour y retrouver un intérêt. C’est très factuel, ce qui ne me dérange pas en général mais il m’a juste manqué un ancrage, un personnage à suivre de plus près peut-être. Cela dit je reste impressionnée par l’exercice et le style très vif, la multitude de données maîtrisées sans donner une impression de fouilli qu'aurait pu rendre tant de détails. Et non ! ici tout s'enchaîne et tout prend.
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