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«Il y avait un jour un homme, qu'on aimait dans son village parce qu'il racontait des histoires.» Cet homme pourrait être dogon, anglais, japonais, égyptien, poète ou Gérard Macé lui-même. Ainsi débutent les contes, les mythes et les légendes, par une langue qui claque, des mots qui jaillissent, par une imagination sans limites. Du babil de l'enfant aux borborygmes de l'étranger, la parole indistincte ne cesse d'être présente et créatrice d'incompréhensions, voire de conflits. Mais la littérature, qui éduque et civilise en faisant rêver, peut réunir les hommes à condition qu'ils apprennent à dépasser la parole mensongère et manipulatrice comme en témoigne l'esclavage. Seul le poète, avec son chant intérieur, est capable de rythmer des sonorités familières en un battement à peine perceptible, et de faire d'une langue de tous les jours une langue poétique avide de sens.
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