En ce 4 mai "Je suis ton père" pour fêter dignement Star wars avec vous ! "may the force be with you"
Tandis que mon père s'endort peu à peu contre moi, je lui parle une dernière fois : Plus tard, tu ne pourras pas vivre avec le secret des Jardin. Il te tuera... Tu feras un livre, Le Nain Jaune, pour le camoufler. Au même âge que toi, j'en ferai un, Des gens très bien, pour l'exposer. Et je vivrai la dernière partie de ta vie... La mienne. Dors mon petit papa, dors... Ce livre aurait pu s'appeler « fini de rire ». C'est le carnet de bord de ma lente lucidité. A. J.Loin de tirer à bout portant sur son grand-père dans un « famille, je vous hais » simpliste, Alexandre Jardin se livre à l'autocritique poignante de sa propre vie de mascarade, comme peu de romanciers auréolés de gloire ont eu le courage de le faire. Marine Landrot, Télérama.
En ce 4 mai "Je suis ton père" pour fêter dignement Star wars avec vous ! "may the force be with you"
Ce livre écrit à la première personne, commence très fort et il s’en dégage, tout au long de la lecture, une impression pénible, désagréable, une gêne sûrement salvatrice mais difficile à accepter.
En effet, Alexandre Jardin, auteur à succès très connu, fils de Pascal Jardin (le Zubial) qui a fait carrière aussi dans la littérature, parle de son grand-père, Jean Jardin, dit le Nain jaune, qui fut le principal collaborateur de Pierre Laval, du 20 avril 1942 au 30 octobre 1943, à Vichy. En tant que directeur de cabinet du Vice-président du Conseil dirigé par le Maréchal Pétain, Jean Jardin, fidèle et loyal serviteur, a livré des juifs par familles entières, sans oublier les enfants. Durant cette période pendant laquelle le Nain Jaune a travaillé au plus près du chef d’un gouvernement qui collaborait avec l’occupant, il y a une date terrible : le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel’ d’Hiv. Or, ce sont les policiers et les gendarmes français qui ont arrêté ces milliers de gens, faisant souvent du zèle et les envoyant à la mort. Tout au long du livre, Alexandre Jardin s’emploie à décortiquer le mécanisme de cette logique infernale et dénonce le silence qui a suivi, permettant de protéger les puissants personnages compromis durant cette période de notre histoire.
Au cours de la lecture, Alexandre Jardin explique pourquoi il a été à l’initiative de l’opération Lire et faire lire. Ainsi, nous comprenons tout l’engagement de cet écrivain pour que les enfants lisent, une action qui devrait sans cesse être mise en valeur.
Le livre se termine par une conversation imaginaire entre l’auteur et son grand-père, un soir, à Vichy. Celui-ci, persuadé de faire le bien, explique sa logique mais ses justifications, décortiquées tout au long de l’ouvrage, laissent sceptique. Alexandre Jardin, en écrivant Des gens très bien, a voulu rétablir une vérité trop longtemps cachée, parce qu’elle dérange trop de monde et en particulier, sa propre famille. Ainsi, il a fait preuve de beaucoup de courage.
Alors qu’il écrivait « Le Zèbre », Alexandre Jardin lisait tout sur Laval et la collaboration, pendant qu’il écrivait « Fanfan », il épluchait les articles relatifs à la rafle du Vel d’Hiv… Tout en communiant au dogme familial et en écrivant des romans joyeusement légers et sans conséquences, Alexandre soulevait un coin du drap en soupçonnant l’horreur ; pendant des années, il envisagea avec effroi la vérité sans toutefois y souscrire et n’exhuma l’impensable qu’en 2011 avec ce roman qui laissa nombre de gens pantois: son grand-père adoré, le « nain jaune » adulé par son père et sa famille toute entière avait été le plus proche collaborateur de Laval…
Et il suffit pour imaginer la difficulté de cette démarche de lire ou d’écouter les dénégations catégoriques de ses oncle et cousin, Gabriel et Stéphane Jardin, qui traitent Alexandre d’affabulateur. http://www.dailymotion.com/video/xgj3lv_quot-une-demarche-odieuse-et-detestable-quot_news#.UWUwwqJ7KSo
Comment, alors qu’il a été disculpé par la classe politique de l’époque, érigé en héros par sa propre famille pour faits de résistance reconnus, comment admettre que ce grand-père fut l’exécuteur de la Rafle du Vel d’Hiv… ?
Il faut indéniablement une bonne dose de lucidité et surtout de courage pour à la fois tuer le père et le grand-père, figure tutélaire familiale encensée par toute la famille et par son fils en particulier… le pire de tout étant à mon avis de devoir admettre que son propre père savait, fit l’autruche, et pire, travestit la vérité…
Un livre intéressant et iconoclaste d’utilité publique et au message universel.
J' ai beaucoup lu et travaillé en histoire contemporaine sur la période de la deuxième guerre mondiale et j'avoue avoir été un peu sceptique lorsque j'ai appris le thème du dernier livre d'Alexandre Jardin.
Cherchait-il à appâter et épater le chaland avec un sujet aussi sulfureux?Les membres de la famille Jardin ont plutôt défrayer la chronique pour leurs frasques amoureuses et leurs choix de vie particuliers. Mais de collaboration, jamais le thème n'avait été soulevé.
Curieux mais pas dénué d'intérêt, pourquoi pas...
Ce roman n'a rien à voir avec un précis d'histoire et c'est bien d'histoire familiale qu'il s'agit, de honte familiale jusqu'alors occultée.
Je reconnais, après coup, qu'il a sans doute fallu beaucoup de courage à Alexandre Jardin pour aller au bout de la rédaction de ce livre. Et s'il a voulu frappé puissamment comme certains l'ont proclamé haut et fort, c'est qu'il avait un besoin viscéral d'exprimer tout haut ce qui restait à l'état de non-dit dans la sphère familiale. Ce livre, je l'ai ressenti comme un ex-voto (le sujet de la honte est martelé, répété et décortiqué), destiné à conjurer le sort et surtout à participer à ce qu'une telle vilénie ne vienne plus jamais ternir le nom des Jardin.
Je salue le courage d'Alexandre Jardin qui, dans cet ouvrage dont le ton est bien éloigné de celui du 'Nain Jaune', intente un véritable procès à son grand-père. 'Fini de rire !' Le début du roman met dans l'ambiance : ce livre sera une bombe. Jardin junior nous déballe ici un sombre secret tu par toute sa famille, celui de l'implication de son aïeul dans le régime de Vichy, dans la rafle du Vel d'Hiv. dans certaines lois anti-juives... Il avoue sa honte et présente un véritable acte de contrition.
Certains pourront penser qu'il visait dans cet ouvrage un peu provocateur un coup médiatique... Je crois personnellement en sa sincérité et en sa volonté de réaliser un pur acte cathartique. A chacun de se faire son avis !
ce livre m'a fait bcp réfléchir sur les opinions de mes grands parents (pétainistes à Bordeaux).Ils nous ont emenés voir la fameuse expo sur les juifs. je la revois encore!!! Et sur le mode de pensée des collaborationnistes et des antisémites. Je pense à A Jardin dont je viens de lire le livre, en ce jour de commémoration sur la rafle du vel d'hiv.
Je n'ai lu aucun autre livre d'Alexandre Jardin, je ne peux donc pas comparer, mais j'imagine assez bien ce qu'était sa littérature avant Des gens très bien. Naïvement, je pensais qu'il écrivait comme il se doit dans ce genre de livres, légèrement et avec un vocabulaire volontairement limité. Là point ; son livre est bien écrit, beau style, quoique parfois un peu ronflant. Heureusement d'ailleurs, car le propos est fort et pesant, et sans style, le récit serait indigeste.
On pourrait lui reprocher de dénoncer et de juger 70 ans après les faits, certes. Mais ce livre, sert plus à Alexandre pour se libérer de son ascendance pesante. Il le dit d'ailleurs dans ses dernières phrases dans lesquelles il s'adresse à son père, Pascal. Dans l'ensemble, j'ai aimé ce livre, qui part très vite et annonce la couleur dès les premières pages. Cependant, je dois admettre que sur les presque 300 pages, Alexandre Jardin tourne en rond et se répète. Assez mal reçu, d'après ce que j'ai pu entendre et lire, -il est indéniable que l'auteur doit moins gêner en écrivant Fanfan- ce bouquin revient donc sur des années dont la France n'est pas fière. En outre, Alexandre Jardin, n'y va pas avec le dos de la cuillère ! Il flingue. Des critiques lui reprochent ce que d'autres approuvent (lire ici). Selon eux, qui n'est pas historien ne peut pas savoir et a fortiori écrire sur cette période. Mais Jardin écrit avec ses tripes, avec ses gènes, avec ses rancoeurs mais aussi avec l'amour qu'il a pour les siens, père et grand-père notamment.
Maladroit parfois, redondant souvent, intéressant et remuant tout du long c'est un livre qui ne laisse pas indifférent et on ne peut pas, enfin il me semble, en ressortir sans avoir rien éprouvé.
J’avais déjà lu plusieurs livres d’Alexandre Jardin, des textes très enjoués sur sa famille haute en couleurs ; Ici, l’auteur change de ton et d’esprit mais il conserve la richesse de son style littéraire.
Ce texte est empli de rage et de colère. Il veut enfin dire la vérité longtemps occultée sur son grand-père, Jean Jardin. Pourtant encensé dans les biographies de Pascal Jardin ou de Pierre Assouline, le Nain Jaune a été un haut fonctionnaire du gouvernement de Vichy et il n’a pas pu ignorer la rafle du Vel d’Hiv .
Mais Alexandre ne trouve aucune preuve écrite, qu’il suppose détruites grâce à l’influence financière de son grand-père sur les gouvernements successifs. Il soupçonne le Nain Jaune d’antisémitisme profond en se remémorant son entourage ou certaines petites réflexions.
Ce roman est un acte important pour Alexandre Jardin. Après s’être engagé dans des associations, avoir aimé une juive, avoir voulu, comme il dit « enjuiver » la France, ce livre est un acte officiel pour « refuser un testament », rejeter une lignée.
Malheureusement, je me suis sentie peu concernée par son obsédante culpabilité. Je n’y ai retrouvé que les arguments classiques de responsabilité diluée, de charisme d’un leader, de l’influence d’une idéologie ou de la conscience du bien. C’est un roman très personnel qui n’apporte pas d’éléments nouveaux sur ce chapitre de l’Histoire .
J’ai terminé ce livre en espérant que l’Auteur trouve enfin la paix pour amorcer une nouvelle vie car les enfants ne sont pas responsables des actes de leurs parents.
Rien ne me préparait à ce que la lecture d’un livre d’Alexandre Jardin ouvrît une réflexion mêlée de psychologie et d’histoire. Commençons par la micro-économie de l’affaire, à ranger sous la marque gidienne “Famille je vous hais”. Il est légitime qu’un rejeton du clan Jardin, écrivain de surcroit, élève une voix résonnante aux oreilles de familles encombrées par le souvenir d’un parent collaborateur de l’envahisseur nazi : c’est au cœur du pouvoir que se situait Jean Jardin dit “le Nain jaune” – pas terrible la couleur, directeur en 42-43 du cabinet Laval 2 ouvertement fasciste. Que la famille Jardin ait ses propres codes dont on nous dit qu’ils sont fondés sur le déni généalogique du réel, ne change rien à la chose et la désigne même en métaphore de la sinistre empreinte. Le petit-fils y met ses tripes, la casserole déborde parfois mais sa sincérité est éclatante.
Il se coule par là-même dans la logique d’une vision grand-angle de l’histoire. Elle concerne la Shoah dont la position ontologique au cœur du récit est symbolisée par la rafle du Vél d’Hiv du 16 juillet 42. L’opinion publique française a passé en une soixantaine d’années après la Libération du non-dit voire de l’ignorance favorisés par la stratégie républicaine de réconciliation nationale, à la révélation d’où ont surgi à la fin du siècle le devoir de mémoire et l’esprit de repentance. Fanfan la tulipe a épinglé un myosotis à son habit rose palissant d’enfant névrosé. Sa lucidité teintée de courage mérite le respect, il a su remonter à “l’origine de sa violence” – pour reprendre le titre du roman de Fabrice Humbert.
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