"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Chaque auteur obstrue un peu plus le champ du langage. Ses lecteurs devraient le maudire plutôt que le porter aux nues avec jubilation : il les prive à jamais de toute possibilité de prononcer les mots comme les idées qu'il a employés ; il les condamne à une répétition humiliante et désespérée. Le narrateur de Défaut d'origine est un de ces lecteurs, et la répétition le poursuit jusque dans l'avion qui le ramène dans un pays qu'il a quitté longtemps auparavant. Il ressasse à la manière de son auteur favori, en cercles concentriques, avec un humour noir constant, les bribes de biographie, d'histoire, de révoltes qui lui reviennent à l'esprit dans le désordre du retour. La guerre civile, un pays reconstruit sur des cadavres à peine refroidis, une mère machiavéliquement envahissante, l'abandon de la langue maternelle, tout se lie dans la marche en avant de ce narrateur-éponge qui laisse parler, au premier plan de ses souvenirs, la voix de Roman, double omniprésent. Démonstration de l'impertinence du concept de propriété littéraire, Défaut d'origine révèle la dépossession que consti-tue toute rencontre avec une oeuvre.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !