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Colorado, 1986. Dominée par l'entreprise Stonewall et son usine de plutonium, Plainview est une compagny town, une ville ouvrière sinistre totalement dépendante de son unique employeur. C'est là que vit Hack Turner, un col bleu, avec ses enfants : sa fille Nat, âgée de dix-sept ans, et son fils Randy, qui en a quatorze. Un soir où Hack est absent, Nat appelle son père pour le prévenir que Randy a disparu. Suivent trois jours de recherches éper- due durant lesquels les Turner ne pourront guère compter sur le soutien des habitants de Plainview. L'ombre du grand-père plane sur la ville depuis des décennies, et Hack, pour avoir révélé des informations compromettantes sur son employeur, s'est mis à dos une grande partie de la population. Pour tout le monde, dire la vérité sur les failles de la sécurité nucléaire, c'est fragiliser les fondations d'une ville construite de toutes pièces au service d'une cause peu louable.
Le nouveau roman de Benjamin Whitmer raconte la quête frénétique d'un père à la re- cherche de son enfant dans une ville transformée en prison à ciel ouvert.
J'ai découvert Benjamin Whitmer en 2018 avec le magnifique « Évasion », « quintessence du noir » selon Pierre Lemaitre.
Avec « Dead stars », l'auteur américain poursuit son œuvre sombre.
Nous sommes en septembre 1986 dans une petite bourgade du Colorado. Depuis le départ de sa femme, Hack élève tant bien que mal ses deux adolescents, Nat et Randy.
Lorsque le cadet disparaît, le père de famille se sent bien seul pour le retrouver. Il ne pourra compter que sur sa fille qui le déteste et sur son frère.
La communauté villageoise voue en effet à la famille Turner une haine ancienne et tenace. Le patriarche, désormais octogénaire, a, avec ses trafics de drogue, rendu dépendantes des centaines de personnes. Quant à Hack, salarié d'une usine de plutonium qui offre des jobs à la grande majorité des habitants, il a alerté la presse sur la dangerosité des conditions de travail. Pourtant, quelques mois plus tôt, en avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl avait explosé en libérant de grandes quantités de matières radioactives !
Mais peu importe la santé des ouvriers pour des capitalistes dont le seul objectif est la rentabilité.
C'est dans cette atmosphère pré-apocalyptique que se développe l'histoire que nous raconte Benjamin Whitmer, une histoire où les hommes et les femmes sont assignés à résidence sans espoir d'un d'un nouveau départ, où les passe-temps favoris sont la chasse, le bar ou encore le visionnage de cassettes vidéo, où la violence se transmet de génération...
« Garde la merde à hauteur de tes chaussures » répètent les hommes de la famille Turner comme un mantra. Sauf que, parfois, vous ne pouvez pas lutter contre la fange
Si l'auteur parvient toujours avec talent à nous transporter dans ce petit bout de Colorado qu'il connaît si bien, j'ai trouvé cette fois-ci que son récit était trop noir, trop glauque et dénué de l'humour qui rythmait « Évasion ».
http://papivore.net/litterature-anglophone/critique-dead-stars-benjamin-whitmer-gallmeister/
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