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Aucun remède à la jalousie sinon le temps ou la vengeance, à chaud ou calculée. Autour de Phtonos, longue nouvelle démoniaque dont l'ambiguïté perverse aurait ravi Patricia Highsmith, six récits illustrent la jalousie meurtrière : du raffinement de la bourgeoise hitchcockienne aux atermoiements de l'auteur à succès installé à l'étranger ; de la pulsion primaire de l'éboueur bafoué à la résignation blessée d'une petite vendeuse issue de l'immigration ; de la préméditation froide du photographe d'art raté à la ruse d'un chauffeur de taxi humilié par sa femme. Jo Nesbø utilise la nouvelle policière avec le panache d'un maître accompli du genre - construction impeccable, tension latente et sens de la chute - pour décrire la solitude humaine.
Des nouvelles assez courtes captivantes, nous n’avons pas vraiment le temps de s’attaché aux personnages, un challenge réussi de l’auteur scandinave de nous faire découvrir les différents aspect de la jalousie dans de courtes histoire bien différentes. J’ai l’impression d’être dans un Creep Show version polar.
"À la Brigade criminelle, quand nous décrochons le téléphone et que le mot « meurtre » est prononcé, nous savons donc que nous avons cinquante et un pour cent de chances que le mobile soit la jalousie. Ce qui fait de moi, en dépit de mes limites, un homme"
"Car il n’est évidemment pas pervers d’être prêt à supprimer ce qui fait obstacle à notre mission première de créatures biologiques : nous reproduire pour perpétuer nos gènes uniques. Ce qui l’est, en revanche, c’est de se laisser arrêter par une morale dont on nous enseigne qu’elle ne constitue un don de la nature ou de Dieu, mais qui en fin de compte ne constitue qu’un ensemble de règles pratiques dictées par les besoins de la communauté à un moment donné."
Sept variations, sombres à souhait, autour du thème de la jalousie, aux chutes parfois surprenantes, parfois plus attendues, mais on prend plaisir à suivre les méandres de l'âme humaine à l'épreuve de ce tourment.
Jo Nesbo n’est pas seulement le maître du polar suédois. Ces quelques nouvelles le prouvent qui traitent toutes de la jalousie avec finesse, humour, sensibilité et nous réservent d’agréables surprises !
Certains préfèrent le Jo Nesbo de Harry Hole, son personnage récurrent, d’autres au contraire s’attachent de plus en plus aux récits de l’auteur norvégien sans le flic désabusé.
Ici, Nesbo s’attaque à la nouvelle autour d’un thème, au sens large, la jalousie. Point de Harry Hole donc mais des personnages variés, des situations diverses… un tueur à gages, un flic grec spécialiste de la jalousie, une caissière de supermarché… 6 histoires toutes intéressantes, la plupart plutôt courtes.
Exception faite de « Phtonos », la plus développée et ma préférée. Phtonos représente la jalousie, l’envie, l’avidité, la rivalité dans la mythologie grecque. On a le temps ici de s’attacher à ce drôle de flic, Nikos, chargé d’enquêter sur la disparition d’un jumeau… une enquête riche et prenante.
Les autres récits sont plus anecdotiques même si Jo Nesbo sait manipuler le lecteur et le surprendre avec des chutes plutôt réussies.
Une bonne lecture de fin d’été, qui se lit vite tant il est difficile de stopper sa lecture au milieu d’une nouvelle qui tient le lecteur en haleine… Nesbo confirme qu’il sait tout faire, lui qui a écrit pour la TV, la littérature jeunesse et qui s’est vu adapté au cinéma…
Longueurs et qualités inégales, comme les composantes d'un repas varié qui rendra une digestion apaisée avec envie d'appétits renouvelés.
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