Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Dix ans après la déflagration de Charlie Hebdo, un roman choral,intense et nécessaire, sur ce qui nous lie au-delà des frontièreset des identités.
Lorsque survient la tuerie de Charlie, Jeanne, jeune femme juive, française, sent monter en elle une peur irrépressible, une peur venue d'hier et d'ailleurs, de plus loin qu'elle-même. Mais les manifestations qui s'ensuivent, ce souffle d'unité et de résistance qui parcourt soudain son pays, suscitent aussi un immense espoir : et si le temps était venu d'en finir avec la haine et la division ? Au destin de Jeanne se mêlent peu à peu d'autres vies que la sienne, d'autres personnages, très différents et pourtant frappés par les mêmes guerres fratricides, sur fond d'obscurantisme et de déni d'humanité. Autant d'étoiles dont les trajectoires s'entrecroisent jusqu'à se rejoindre sous la plume sensible et lumineuse de l'autrice qui oppose à la montée du terrorisme dans le monde un profond message d'amour et d'humanité.
Dans ce livre brûlant d'actualité, Sarah Barukh nous rappelle avec force que, derrière les idéologies meurtrières, des vies d'hommes et de femmes singulières sont en jeu. On vibre, on pleure, on espère à travers ces personnages qui nous ressemblent et dont les émotions affleurent à chaque ligne.
Un récit engagé et si peu romancé sur l’antisémitisme, l’obscurantisme islamiste qui commence par les attentats de Charlie hebdo qui déjà ébranlent nos souvenirs.
Le fil conducteur, c'est Jeanne, psychiatre, de religion juive et dont les attentats réveillent en elle un passé douloureux (elle a vécu en Israël) et des amitiés anciennes. Comme Mo, son presque demi-frère algérien, obligé de se cacher en Thaïlande, car il a fréquenté les frères radicalisés. Jeanne qui a une fille Nina, à qui il faut transmettre malgré tout la fraternité, la laicité. Et Jeanne aime Tarik, le médecin avec qui elle travaille mais il est de confession musulmane. Oui même aujourd'hui, ils sont obligés de se cacher pour s'aimer.
Un destin terrible de vie attend ses femmes et ses hommes, que l'auteure nous fait découvrir à travers plusieurs portraits, à travers plusieurs pays dans ce roman choral fort.
La femme, toujours victime, est présentée comme un objet de déshonneur. Ce que Rima et ses soeurs subissent au Pakistan n'est tellement pas humains, mariage arrangé, viol... une barbarie presque insoutenable à lire.
Il y a Isaias qui a fui l'Erythrée et se retrouve réfugié en France, perdant sa dignité et témoin de son temps quand il est interviewé par une journaliste Médecins sans frontières, Clémence.
Jin, un marin chinois qui transporte des cargaisons sans se soucier de ce qu'elles contiennent. Il veut de l'argent pour enterrer dignement sa petite soeur victime de la politique de l'enfant unique.
Je suis Charlie, c’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, c’est Jeanne, Nawal, Mo,... j'ai dû relire plusieurs passages tellement l'intensité et la densité de l'écriture est forte. Des destins tragiques, des vies uniques qui subissent la violence au nom des guerres de religion mais où l'espoir toujours et l'humanité transparaît.
C'est difficile d'en parler sans dénaturer les propos de Sarah Barukh et je vous invite donc à lire ce récit riche et poignant, même si parfois le lien manque parfois de clarté entre la vie de Jeanne et les autres histoires, et le côté victimisation perpétuelle des juifs, mais sans doute la peur que l'histoire se répète est légitime.
Merci à la masse critique privilégiée Babelio et aux éditions Harper collins
J'ai été déçue par ce roman car je pensais que le thème principal était les attentats de Charlie Hebdo et les autres attentats parisiens mais ce n'est que le point de départ de l'histoire. Si la galerie de personnages secondaires m'a intéressée, notamment le portrait de Rima qui est très touchant, l'idéologie de l'auteur est trop marquée, c'est lourd à force, ça finit par lasser.
J’avais lu un roman de Sarah Barukh il y a quelques années, j’avais beaucoup aimé son écriture. Je dois dire que dans ce livre j’ai trouvé son écriture encore plus belle, tellement fluide, malgré les sujets difficiles qu’elle aborde.
Dans ce roman choral, différentes personnes racontent leur vie ou un événement traumatique de leur vie. Un drapeau relie toutes ces femmes et tous ces hommes, une belle symbolique. Le point de départ est l’attentat contre Charlie Hebdo qui fait remonter des peurs en Jeanne, une jeune femme juive, française. Elle va alors partir s’installer en Israël. Là-bas elle découvre une autre réalité, la haine entre deux peuples, des familles bouleversées par le terrorisme. A son retour à Paris, elle tombe amoureuse d’un musulman. L’un et l’autre n’en peuvent plus des préjugés et du racisme.
Il y a aussi Mo, un ami d’enfance de Jeanne. « On ne choisit pas sa famille » pourrait être la phrase qui correspond le mieux à son histoire. Son frère s’est radicalisé et impose de nouvelles règles au sein de leur famille.
Rimas, jeune Pakistanaise, sous le joug des hommes, mariée de force. Isaias, migrant, il a quitté l’Erythrée pour une vie meilleure mais qui tarde à advenir. Jin a fui son destin de paysan en Chine pour devenir marin et transporter des cargaisons dont il ne préfère rien savoir.
Tous ces enchainements de situations violentes, de racisme donnent un sentiment de malaise. On ne peut qu’être ému en lisant chaque histoire inspirée de faits réels. L’autrice donne les références à la fin et rend encore plus humain ces récits. Un roman à mettre en toutes les mains.
Ce roman sera suivi d’un autre livre prévu en 2026, plus intime, pour poursuivre ce message d’amour, de tolérance et d’humanité. Les mots sont les armes de Sarah Barukh pour dénoncer les systèmes d’oppression, de haine et de discrimination.
Je remercie Babelio et HarperCollins pour cette masse critique privilégiée
Ce livre frappe par sa force émotionnelle et ses images percutantes, mais souffre d’un manque d’honnêteté intellectuelle. Il prétend à une neutralité qui masque un déséquilibre fondamental : d’un côté, un État souverain qui évince une population, de l’autre, un peuple qui subit et tente de survivre, les deux avec extrémisme en fond. Assimiler tous les camps ou comparer des situations aussi différentes que Charlie Hebdo et le conflit Israélo-Palestinien est bancal et dommageable. Tous les sujets ne peuvent être mélangés. Être contre l'antisémitisme et contre l'Islamophobie est une évidence pour moi, mais il faut aussi reconnaître que les contextes ne sont pas comparables. Refuser le sionisme n’est pas être antisémite. On ne peut pas faire de consensus sur la défense des droits humains si l'on refuse de voir le déséquilibre qui sous tend la base.
Par ailleurs, l’émotion ne doit pas occulter la rationalité : la colonisation alimente la terreur et empêche la paix. Ce livre, en expliquant trop et en guidant le lecteur, manque de distance et de justesse. Son parti pris déguisé m’a déçue, d’autant plus que j’apprécie l’autrice et son engagement. Être féministe implique aussi de lutter contre toutes les formes d’oppression, y compris celles qui touchent les peuples colonisés. On ne peut défendre certaines minorités tout en ignorant les violences infligées à d’autres. Une approche plus factuelle, à l’image d’Une journée dans la vie d'Abed Salama, aurait renforcé son impact. Vouloir la paix exige de reconnaître le déséquilibre initial, ce que ce texte n’assume pas pleinement.
Voir aussi :
Palestine: Pour un féminisme de libération de Nada Elia
Une journée dans la vie d’Abed Salama de Nathan Thrall
Avec De bleu, de blanc, de rouge et d’étoiles, Sarah Barukh nous entraîne aux quatre coins du monde à la rencontre de personnages, hommes et femmes très différents, qui se trouvent pourtant frappés par les mêmes guerres fratricides, sur fond d’obscurantisme et de déni d’humanité.
Cette écriture est devenue indispensable à son équilibre après le 7 octobre 2023. Raconter sa déchirure à travers des personnages qu’elle connaissait et qu’elle avait eu peur d’animer jusque-là, écrire étant devenu son seul moyen de défense.
Ce roman choral magistral raconte des vies déchirées.
Jeanne, jeune femme juive française, psychiatre dans un hôpital du Val-de-Marne, sent monter en elle une peur irrépressible lorsque survient la tuerie de Charlie le 7 janvier 2015. Elle appelle aussitôt son père lui faisant promettre de ne pas bouger. C’est tout le passé qui refait surface pour tous deux.
Elle cherche aussi à joindre Mo, son ami, d’origine algérienne, qu’ils ont hébergé un temps quand son frère Farès, à son retour d’Afghanistan, avait réussi à imposer la charia dans leur maison. Il est alors « Le petit frère de « l’émir » protégé par des juifs ». Pour fuir sa famille toxique, il est parti travailler en Thaïlande, sachant que tôt ou tard, la folie de son frère ferait des morts.
Au sein de ce récit, s’entremêlent également d’autres vies aux destins brisés par la violence des hommes. C’est le cas de Rima, la belle et jeune pakistanaise, ouvrière textile, donnée en mariage, à quatorze ans à l’une des têtes pensantes du Jamaat-ul-Ahrar, groupe djihadiste pakistanais, assassin d’une centaine d’enfants, âgé de trente-sept ans. C’est aussi celui de Isaias, migrant érythréen qui se rêvait grand mathématicien et qui a fui lui, son pays en crise tout comme Jin, fils de paysans du Wuyuan, en Chine, l’a fait pour ne pas disparaître. Et quelle surprise de voir ce dernier apprécier dans un premier temps la mélodie de Emmenez-moi, cette chanson de Charles Aznavour avant d’en trouver la traduction, se demandant éberlué, comment cet homme né en France de parents réfugiés a pu décrire avec tant de justesse sa vie à lui et ce désir de fuir la misère.
Ce sont aussi Thomas Ngam, ce patient ivoirien, qui se confie au Dr Jeanne Rougemont et parle de l’influence de Soral et des agissements de « Égalité et réconciliation », Nawal, cette fillette de huit ans, de Qalqiya en Cisjordanie, Clémence qui nous fait découvrir le monde des ONG, ou encore Refaël, aide-soignant israélien. Tous, inspirés de personnes que l’autrice connaît ou a rencontrées, donnent vie à ce formidable roman où l’on comprend à la fin qu’ils sont tous liés les uns aux autres.
On découvre ainsi des frères et des sœurs d’humanité qui doivent faire face à des dilemmes, des choix qui n’en sont pas, s’ils veulent rester en vie d’autant qu’ils ont dû, la plupart du temps se séparer de leur famille.
Identité, migration, terrorisme, ces sujets d’une actualité plus que brûlante, plutôt que de les traiter en termes d’idéologies, Sarah Barukh a préféré les aborder à hauteur d’humains et dans leur globalité, en ne se focalisant pas sur un seul pays.
Ces petits drapeaux fabriqués par Rima, l’un taché de son sang, transportés par Jin, vendus par Isaias sont portés fièrement par Nina, la fille de Jeanne et par des milliers d’autres manifestants lors de cette journée unique, le 11 janvier 2015, quelques jours après le choc des attentats de Charlie hebdo et de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, sans savoir dans quelles conditions ces petits objets ont été fabriqués.
Celui brandi par la petite Nina deviendra un émouvant symbole d’espoir lorsque, déposé dans un pot de fleurs sur son balcon en plein Paris, une hirondelle viendra y faire son nid, et y pondra deux œufs ! Sarah Barukh conclura d’ailleurs avec ces étoiles de l’espoir qui peuvent parfois briller autour de nous.
Véritable plaidoyer contre l’antisémitisme et la montée de l’islamisme radical, mettant en garde contre les menaces de plus en plus graves qui pèsent sur notre société, De bleu, de blanc, de rouge et d’étoiles est un livre éprouvant empli de ténèbres, de douleurs, de violence mais qui montre également une humanité qui résiste. Sans jamais tomber dans le sentimentalisme, Sarah Barukh sait pourtant avec une sensibilité extrême nous faire vibrer et nous émouvoir profondément. C’est le cas par exemple avec cette lettre de Rima absolument pétrifiante mais pleine d’amour adressée à son enfant qui ne naîtra pas. Ça l’est aussi avec cette gosse de huit ans, Nawal, vivant en Cisjordanie, qui ne rêve qu’à son costume de princesse promis par son frère avant qu’il ne parte pour une mission importante et que Jeanne va tout faire pour retrouver plus d’une dizaine d’années après, pour tenter, elle la Juive une marche impossible avec cette jeune femme palestinienne, une marche peut-être pas si impossible…
Lire la suite ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2025/01/sarah-barukh-de-bleu-de-blanc-et-d-etoiles.html
Paris le 7 janvier 2015. Jeanne pense immédiatement à son vieux père (Léon) qui habite sur le boulevard Richard Lenoir, tout près des locaux de Charlie Hebdo. Léon qui a perdu son père et son frère David pendant la deuxième guerre mondiale, âgé à présent de quatre-vingt cinq ans. Dans ce onzième arrondissement de Paris qui était déjà le quartier de son enfance, du temps où il fallait porter une étoile jaune … Levin Rottenberg, devenu depuis Léon Rougemont. Un petit garçon juif qui a (cinquante années plus tard) racheté l’appartement de ses parents …
Mo, l’ami d’enfance de Jeanne se fait tout petit en Thaïlande. Son frère Farès (un jeune radicalisé repenti) connaissait les frères Kouachi … Paris pleure les morts du journal Charlie Hebdo, celle de la policière Clarissa Jean-Philippe à Montrouge, sans oublier les victimes de l’hyper-casher …
Jeanne est psychiatre à l’hôpital de Lagny. Tarik son amoureux est médecin, lui aussi dans le même établissement. Jeanne est juive, Tarik est musulman …
Un livre où il est question également des destins tragiques de Rima à Peshawar, d’Isaia l’érythréen, de Jin le chinois, de Thomas Ngam l’ivoirien, d’Ajjad l’afghan. Ainsi que de Nawal, Refaël, Manish, Avidan et tous les autres …
C’est après le 7 octobre 2023 que l’auteure a posé ces mots percutants sur le papier. Un énorme cri d’amour dans l’espoir de mettre – un jour – fin au racisme, à l’antisémitisme, au sexisme ou aux ségrégations sociales, qui sévissent partout sur notre planète. C’est bien écrit, poignant, honnête, réaliste et surtout douloureux jusqu’à la folie ! Ce roman est une grosse pépite ! On le commence et on ne peut plus le lâcher !
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