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D'autres vies que la mienne

Couverture du livre « D'autres vies que la mienne » de Emmanuel Carrère aux éditions Folio
  • Date de parution :
  • Editeur : Folio
  • EAN : 9782072722325
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

Nouvelle édition en 2017

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Avis (38)

  • Quelle réussite que ce livre! Il fait sans conteste partie de mes dix livres préférés, et c’est pour moi, de loin, le meilleur d’Emmanuel Carrère.
    Il a été publié en 2009 après « Un Roman Russe », qui traitait des affres de la vie conjugale d’Emmanuel Carrère avec luxe de détails, dont...
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    Quelle réussite que ce livre! Il fait sans conteste partie de mes dix livres préférés, et c’est pour moi, de loin, le meilleur d’Emmanuel Carrère.
    Il a été publié en 2009 après « Un Roman Russe », qui traitait des affres de la vie conjugale d’Emmanuel Carrère avec luxe de détails, dont certains que j’avais trouvés gênants et à la limite du glauque, et qui flirtait dangereusement avec le déballage malgré le talent incontesté d’Emmanuel Carrère. Le titre « D’autres vies que la mienne » indique qu’une page est tournée, et c’est tant mieux, même si la vie de l’auteur n’est jamais très loin de celles qu’il évoque.
    Noël 2004, Emmanuel Caractère se trouve au Sri Lanka avec sa compagne Hélène, au bord de la rupture. La vague qui emporte une petite Juliette sera aussi celle qui soudera le couple. Juliette est la fille de Delphine et Jérôme, la petite-fille de Philippe, à l’origine de ce livre. De retour à Paris, Hélène apprend la rechute d’une autre Juliette, sa sœur, à nouveau atteinte d’un cancer. Elle est mariée à Patrice, mère d’Amélie, Clara et Diane. Elle est aussi juge spécialisée dans le surendettement. Emmanuel Carrère dépeint avec une finesse et une retenue remarquable la fin de sa vie, le deuil, l’après, mais aussi l’amitié de Juliette avec Etienne, lui aussi juge, rescapé d’un cancer et boiteux, avec qui elle partage l’espoir d’une vie plus juste pour ceux qui sont étranglés par les dettes.
    Il y a très peu de livres qui évoquent le surendettement, et Emmanuel Carrère le fait très bien. C’est un sujet que je connais bien, car j’avais effectué dans le cadre de mes études un stage au service surendettement de la Banque de France, et ce fut même le thème de mon mémoire de mastère. Cet aspect du récit m’a donc particulièrement parlé. Mais « D’autres vie que la mienne” est surtout un livre aux phrases simples, justes, émouvantes, sincères, celles d’un homme apaisé, qui se détourne de son nombril pour s’ouvrir avec écoute et empathie à l’histoire des autres, à leur douleur, à leur cheminement et à leur résilience.
    Il est écrit sur la quatrième de couverture de l’édition P.OL. :
    “Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d’extrême pauvreté, de justice et surtout d’amour. Tout y est vrai.”
    Tout est dit.

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  • La Bibliothèque de la famille regorge de trésors alors je partage ici une autre trouvaille de l'immense bibliothèque... attrapé au hasard "D'autres vies que la mienne" lu en édition P.O.L. de 2009, alors que je venais de découvrir et finir Emmanuel Carrère avec lson "YOGA

    "Il est question...
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    La Bibliothèque de la famille regorge de trésors alors je partage ici une autre trouvaille de l'immense bibliothèque... attrapé au hasard "D'autres vies que la mienne" lu en édition P.O.L. de 2009, alors que je venais de découvrir et finir Emmanuel Carrère avec lson "YOGA

    "Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d'extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour. Tout y est vrai"
    nous promet-il....
    et je pense y trouver quelques passages philosophiques, de psychanalyse car au hasard, page 142, il cite notamment l'analyste Pierre Cazenave :
    "cette phrase mystérieuse, déchirante de Celine :"C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que ça, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir."
    Intéressant !
    je suis certaine qu'il ne m'a pas fait de l'oeil en vain.

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  • Bonjour . Emmanuel Carrère a décidé , avec l'accord des protagonistes , deux événements violents dont il a été témoin dans une même année : il va retracer avec délicatesse le parcours de parents et de familles , d'amis désorientés à la suite de la disparition de leurs enfants , amis , conjoints...
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    Bonjour . Emmanuel Carrère a décidé , avec l'accord des protagonistes , deux événements violents dont il a été témoin dans une même année : il va retracer avec délicatesse le parcours de parents et de familles , d'amis désorientés à la suite de la disparition de leurs enfants , amis , conjoints . Quelque part, Emmanuel , tout en témoignant de ces tragiques épisodes de vie , nous montre le TSUNAMI qui a détruit ces vies que l'un soit matériel et l'autre virtuel , ils ont le même impact : la désolation , le déni , la peur de ne pas savoir affronter l'avenir et une petite lueur qui se rallume , car la vie reste la vie.
    Un livre qu'on pourrait dire "voyeur" ...Mais non , parce que les victimes ont demandé à ce qu'Emmanuel témoigne de leur vécu: ils ont eu besoin qu'on en parle pour peut-être se sentir moins seul , ou nous faire comprendre que tout peut arriver : le bon comme le mauvais , ou peut-être simplement dire : vous n'êtes pas seuls, nous ne sommes pas seuls...
    Belles lectures . Prenez soin de vous

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  • On est toujours un peu partagés par les histoires que nous raconte E. Carrère. En effet, il sait bien parler de la vie et de la sienne en particulier, surtout ; s'il ne le faisait pas il en mourrai peut-être?.. Ici, il a été témoin (Sri Lanka, tsunami, morts...) et il nous narre le "comment" qui...
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    On est toujours un peu partagés par les histoires que nous raconte E. Carrère. En effet, il sait bien parler de la vie et de la sienne en particulier, surtout ; s'il ne le faisait pas il en mourrai peut-être?.. Ici, il a été témoin (Sri Lanka, tsunami, morts...) et il nous narre le "comment" qui se passe en même temps que sa possible rupture amoureuse. Son questionnement anxieux prend le pas sur la réalité (le chaos) et l'aide active que propose son amie (et pas lui), le livre, puisque ce n'est pas un roman se poursuit avec les gens divers qu'il rencontre et c'est cela qui mène à l'objet que nous tenons devant nos yeux. Je me laisse toujours entraîner par son style très net, sans fioritures, mais sans éclat non plus et jusqu'au titre il s'agit toujours, encore, de lui. Je ne me rappelle pas cela chez Balzac ou chez..., mais là je m'égare...

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  • Ma lecture la plus éprouvante (mais belle) de ces derniers mois

    Décembre 2004 : Emmanuel Carrère est en vacances au Sri Lanka avec sa famille lorsque le tsunami frappe. Lui et sa famille seront saufs mais des amis rencontrés sur place viennent de perdre leur petite fille, Juliette.
    Au retour...
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    Ma lecture la plus éprouvante (mais belle) de ces derniers mois

    Décembre 2004 : Emmanuel Carrère est en vacances au Sri Lanka avec sa famille lorsque le tsunami frappe. Lui et sa famille seront saufs mais des amis rencontrés sur place viennent de perdre leur petite fille, Juliette.
    Au retour de leur séjour, sa compagne Hélène apprend que sa sœur Juliette est atteinte d'un cancer.
    La proximité de ces deux événements tragiques va décider Emmanuel Carrère à écrire un livre sur ces deux histoires.

    Le récit est poignant sans être pleurnichard, les scènes, pour dramatiques qu'elles soient, sont écrites avec délicatesse. Cette délicatesse est amplifiée par la lecture douce et sensible d'Eric Caravaca.
    L'histoire d'Etienne, le juge ami de Juliette, rescapé d'un cancer, le travail qu'ils ont effectué ensemble, l'histoire de Juliette, celle des surendettés, celle des touristes croisés au Sri Lanka, autant d'autres vies que la sienne qu'Emmanuel Carrere nous raconte avec empathie.
    La résonance très personnelle de ce récit m'a souvent tiré des larmes, c'est triste mais c'est tellement beau de savoir que le souvenir d'une personne pourra vivre au travers d'une œuvre.

    Les parallèles avec la vie d'Emmanuel Carrère et son œuvre, notamment Jean-Claude Romand, outil de mort, qui revient assez régulièrement, sont très intéressants.
    Je ressors de cette lecture les yeux embuées, et même carrément noyés, et une forte envie de lire L'adversaire.

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  • Ce livre d'Emmanuel Carrère avait une grosse pression en arrivant entre mes mains : offert par @point.a.laligne comme l'un de ses coups de cœur absolu de sa vie de lectrice, vous en avez rajouté une couche en me conseillant de sortir les mouchoirs...

    Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore...
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    Ce livre d'Emmanuel Carrère avait une grosse pression en arrivant entre mes mains : offert par @point.a.laligne comme l'un de ses coups de cœur absolu de sa vie de lectrice, vous en avez rajouté une couche en me conseillant de sortir les mouchoirs...

    Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce roman, il serait bien vain de le résumer avec justesse, tant il comporte d'éléments multiples et variés. Je peux tout de même vous dire que le narrateur (l'auteur donc, puisqu'ici, « tout y est vrai ») a assisté à deux deuils dans son entourage et que ce livre est le récit de ces événements. Au delà de ces tragiques histoires de vies, ce récit devient un prétexte (pour l'auteur) à se questionner, comparer sa vie, chercher le bonheur, comprendre son incapacité à être heureux, se souhaiter le meilleur. Il y aborde, en plus du deuil, les thèmes de la misère et du surendettement, de la maladie et plus globalement de notre rapport aux autres, notre rapport à leur bonheur et à leurs malheurs.

    J'ai eu du mal à comprendre où il voulait en venir et je suis restée assez neutre une bonne partie du récit. Il m'a même pas mal agacée dans les premiers chapitres, ayant l'impression d'un auteur autocentré qui rapportait tout à lui.
    Mais il a finalement réussi à me toucher véritablement dans le dernier tiers du livre, jusqu'aux larmes : vous aviez vu juste !
    Parce que l'injustice est sûrement ce qui me bouleverse le plus violemment et me met le plus en colère, parce qu'elle me touche depuis ma plus tendre enfance. L'injustice de ceux qui galèrent et qu'on enfonce, l'injustice pour ceux qui restent, ceux qui doivent survivre après les vagues qui détruisent tout sur leur passage.

    Si je ne l'estampille pas en coup de cœur, c'est parce que j'ai eu de la difficulté à comprendre son cheminement, le livre en tant que tel m'a paru légèrement bancal dans sa construction.
    Mais à part ça, la prose d'Emmanuel Carrère m'a réellement touchée, et m'a interpellée (encore et toujours) sur mon rapport aux autres et le jugement que je ne devrais pas leur porter, ainsi que sur mes angoisses quant à la perte de mes proches. Des réflexions qui vont faire sens pendant longtemps...

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  • « Ecrire sur ce qui me fait le plus peur au monde : La mort d’un enfant pour ses parents ; celle d’une jeune femme pour ses enfants et son mari. La vie m’a fait témoin de ces deux malheurs coup sur coup, et chargé, c’est du moins ainsi que je l’ai compris, d’en rendre compte »

    En écrivant...
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    « Ecrire sur ce qui me fait le plus peur au monde : La mort d’un enfant pour ses parents ; celle d’une jeune femme pour ses enfants et son mari. La vie m’a fait témoin de ces deux malheurs coup sur coup, et chargé, c’est du moins ainsi que je l’ai compris, d’en rendre compte »

    En écrivant sur la mort des autres, à laquelle il a été mêlé à son corps défendant, Emmanuel Carrere tente une sorte d’exorcisme du morbide. En évitant de tomber dans la chausse-trappe du mélo, et de l’outrance, il arrive à créer une émotion authentique chez le lecteur qu’il entraîne, peut-être malgré lui, dans les récits bien réels de ces deux drames. Bien sûr, comme a son habitude, il se met en scène, parle de lui, de sa vie, pour mieux cerner celle des autres, « d’autres vis que la mienne » comme le dit si explicitement dans le titre. Cela peut agacer le lecteur. C’est ce qui s’était passé quand j’ai lu «Le roman russe » Ici, il sait rester humble et n’hésite pas à nous parler de ses hésitations et de sa crainte d’écrire des choses très dures. Et c’est cette sincérité qu’on aime chez Carrere, cette façon sans apprêt de nous servir la vérité toute crue avec ses drames et ses larmes. Et il faut une sacré dose de courage pour ainsi écrire plus qu’un témoignage, mais écrire vraiment sur la vie de ces deux disparues à la demande des proches. Il a su répondre à cette sorte de commande post-mortem sans se trahir. Tout ceci donne une sorte d’OVNI, un livre qui oscille entre témoignage et roman. En tout cas, ce qui est sûr, c ‘est que ce livre inclassable vous emmène loin, très loin, sur des chemins mouillés de larmes, et le talent de l’auteur c’est de nous faire cheminer jusqu’au bout du chemin, à la fin de l’histoire.
    E. Carrere n’est pas un grand styliste, son récit, sobre et marqué par une justesse d’observation, est servi brut de décoffrage. Il installe d’emblée le lecteur dans une complicité immédiate et le conduit avec une réelle assurance.

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  • Il s'agit ici de deux récits qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre si ce n'est que l'auteur est le témoin de chacun de ces drames à quelques mois d'intervalle.

    La première moitié du livre raconte le lendemain du tsunami de 2014, lorsque un pêcheur recherche obstinément sa petite fille...
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    Il s'agit ici de deux récits qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre si ce n'est que l'auteur est le témoin de chacun de ces drames à quelques mois d'intervalle.

    La première moitié du livre raconte le lendemain du tsunami de 2014, lorsque un pêcheur recherche obstinément sa petite fille disparue.
    La seconde est beaucoup plus intime puisque la soeur de la compagne de l'auteur (dites, vous me suivez?!), maman de trois petites filles en bas âge (dans mon souvenir, je l'ai lu il y a très longtemps et ne l'ai pas encore relu), est en récidive de cancer et sait que ses jours sont comptés.

    Emmanuel CARRERE, conteur-né, s'approche de ces deux drames en ne rentrant jamais dans le pathos, en n'en étant que le témoin, se disant certainement, à juste titre, qu'il n'a pas le droit de s'y vautrer confortablement et à les prendre à son compte, ces deux histoires qui racontent autre chose que la sienne, d'histoire.
    Ce qui est en plus merveilleux est qu'Emmanuel CARRERE, en préface de ce livre, raconte comment il vivait sa vie à cette époque: très autocentré, ne sachant pas apprécier les petites joies quotidiennes, etc... Et qu'en sortant de soi, en acceptant de ne pas être le nombril du monde, on finit par se redécouvrir soi. Une belle leçon finalement!

    J'apprécie particulièrement la plume d'Emmanuel CARRERE, cette écriture si simple qu'on a l'impression qu'on pourrait la reproduire (mais quelle erreur!)

    Ce livre m'a aidée à sortir de ma peine à un moment douloureux de ma vie, juste en regardant ce qui pouvait se passer de bien plus dramatique autour de moi.

    En bref, c'est le livre que j'aime offrir aux gens que j'aime.

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