"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mathurine travaille à la protection de l'enfance. On lui confie un signalement concernant un garçon de dix ans, légèrement handicapé, Darwyne Massily. C'est à Bois Sec, un bidonville gagné sur la jungle infinie, que vivent Darwyne et sa mère Yolanda, une beauté qui collectionne les conquêtes. Malgré des apparences rassurantes, Mathurine a l'intuition que quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille. Dans ce roman où s'exprime magistralement sa plume expressive, Colin Niel nous emporte vers l'Amazonie, territoire d'une puissance fantasmagorique qui n'a livré qu'une part infime de ses mystères. Darwyne, l'enfant contrefait qui ferait n'importe quoi pour que sa mère l'aime, s'y est trouvé un refuge contre le peuple des hommes. Ceux qui voudraient qu'il soit comme les autres.
Avec ce roman, Colin Niel revient en Amazonie ; il s'empare d'une figure connue dans tout le domaine amazonien, le Maskilili, une créature enfantine qui a la particularité d'avoir les pieds à l'envers.
Une œuvre lauréate du Grand Prix de Littérature Policière 2023. J’ai reçu ce livre pour la sélection 2024 du Prix des lecteurs Le Livre de poche. Un thriller magique, une fantasmagorie, au coeur de la forêt hostile amazonienne, des descriptions dont une relation avec la nature, des personnages charismatiques, un enfant hors du commun et Mathurine une assistante qui doit déterminé si l’enfant doit rester vivre dans cette environnement. Une intrigue mystérieuse inspiré de légendes autours de créature forestière et magique connu par les tribus amazonienne.
Condition de vie, imagination, croyance, amour filial, maltraitance, relation toxique, un roman déconcertant, captivant et magnifique. La réconciliation entre l’homme et la nature.
Gros coup de coeur pour cette lecture.
"Il devine que l’homme le suit du regard, rassuré de le voir quitter les lieux. Parce que les gens comme lui, les étrangers, ça va pour débroussailler son terrain, mais il ne faudrait pas qu’ils s’incrustent non plus. Il a compris ça, Jhonson, qu’ici il y a des frontières faites pour ne jamais être franchies."
"Elle songe à ces espèces "découvertes " il y a peu par les naturalistes, plusieurs centaines au cours des dernières années, plantes, poissons, reptiles, oiseaux, un ouistiti, même, à peine un an plus tôt en pleine Amazonie. Elle pense à celles encore inconnues du monde dit "moderne", jamais observées, jamais décrites, bien plus nombreuses encore à en croire les spécialistes."
"Elle se souvient des chants pratiqués par les amérindiens pour attirer le gibier. Elle se souvient que pour beaucoup d’entre eux, le monde animal est plus vaste que ne le décrivent tous les ouvrages, qu’il existe plusieurs sortes de jaguars, de nombreuses variétés de pécaris. Des formes bien plus diverses, sans compter les intermédiaires, toutes les métamorphoses possibles entre espèces pas si séparées que ça, humains compris d’ailleurs."
J’avais découvert, l’année passée, la plume de Colin Niel alors en lice pour le Prix Audiolib avec son livre « Entre fauves » qui se déroulait notamment en Afrique.
Cette fois-ci, il m’a fait connaître la région française d’Outre-Mer qu’est la Guyane française, nichée sur la côte nord-est de l’Amérique du Sud. Cela a été alors mon baptême du feu en littérature.
Le titre « Darwyne » est le prénom du personnage principal : un petit garçon, âgé de 10 ans, né avec une grave malformation des pieds et qui vit dans un bidonville, situé à la lisière de la ville et de la jungle. Ce garçon voue un culte sans limite à sa mère, celle-ci ramenant des amants sans discontinuer. Un matin, le service d’aide à l’enfance est alerté de son cas, un an après que la précédente assistante sociale s’occupant de son cas a disparu du jour au lendemain.
Ce roman d’atmosphère noire ne manque certainement pas de qualités. Pour ma part, ce que j’ai moins apprécié au point de trouver l’histoire un peu longuette sont les nombreuses descriptions de l’environnement très fortes dans les détails. Cela a eu pour moi pour un effet d’essoufflement et de perdre le rythme du récit.
L’accent est vraiment mis sur cette jungle omniprésente et intrigante. Finalement, Colin Niel en fait un protagoniste à part entière, laquelle mystérieuse ne se dévoile qu’à peine.
Il faut un certain temps, quasi la moitié du livre, pour que le côté « noir » s’exprime. C’est donc pour cela que j’ai plus apprécié la seconde partie du roman. Par contre, j’ai aimé le plaidoyer sous-jacent de la protection de la nature ; même s’il aurait pu être mois dans le « brut ».
Bien entendu, ce n’est que mon humble opinion personnelle, n’hésitez donc pas à vous forger votre propre avis sur ce livre.
Troisième livre de la sélection du mois de février pour le Prix des Lecteurs @livredepoche
Ce livre est doté d’une ambiance à part entière.
C’est un livre qui se vit !
J’ai été transporté dans cette histoire.
Où la forêt amazonienne y a une grande place.
J’ai énormément aimé !
Un roman noir qui parfois peut paraître angoissant, par le sujet traité, l’omniprésence de la forêt, au point qu’elle en devienne envahissante…
Mais c’est aussi un roman qui sublime la nature qui nous entoure.
Je me suis attachée à Darwyne, cet enfant pas comme les autres.
Qui n’attend qu’une seule chose, l’amour de sa mère.
Rien d’autre n’a d’importance, à part bien sûr la forêt.
L’auteur nous emporte avec sa plume.
Un livre à lire !
Darwyne est un petit garçon de 10 ans, souffrant d’un handicap. Il vit avec sa mère dans un bidonville et lui voue un amour inconditionnel. L’enfant adore passer son temps dans la forêt amazonienne qui entoure son carbet, il aime s’y réfugier.
Mathurine est éducatrice spécialisée à la protection de l’enfance, elle est chargée de réaliser une enquête sociale sur Darwyne, suite à un appel anonyme au 119, car le garçonnet serait en danger avec sa mère.
J’ai adoré ce roman noir au cœur de la forêt amazonienne. Le lecteur est plongé dans une atmosphère mystérieuse, sombre et fantasmagorique. Les descriptions de la faune et de la flore sont particulièrement présentes et très riches. La formation de l’auteur (ingénieur agronome) n’y est pas pour rien. C’est une écriture sensorielle. La jungle constitue un décor de premier plan dans le livre et participe à l’instauration d’un sentiment menaçant et oppressant.
Les personnages sont intéressants et j’ai été touchée par la relation qui s’instaure progressivement entre Darwyne, enfant singulier, et son éducatrice.
C’est un grand roman social qui aborde la maltraitance familiale, la différence, la pauvreté et l’habitat insalubre. J’ai retrouvé avec plaisir la plume de Colin Niel qui me plaît tant.
Darwyne a dix ans, il grandit dans un bidonville au pied de la forêt amazonienne. Il vit avec sa mère « la plus belle femme du monde » dans un carbet fait de tôle et de bois qui menace de s'effondrer. Darwyne est légèrement handicapé, ce qui ne l'empêche pas d'aller à l'école et de tout faire pour être aimé de Yolanda sa mère. Cela fait longtemps que Darwyne a perdu ses illusions sur les différents beaux-pères qui se succèdent, d'après les comptes du petit garçon, nous en sommes au beau-père numéro 8. Yolanda réserve toute son affection à son nouvel amant et à sa fille, la grande sœur de Darwyne qui a réussi à quitter le bidonville. L'arrivée de Mathurine, une éducatrice qui enquête sur la situation préoccupante de l'enfant va mettre sous pression toute la famille. Très vite elle devient synonyme de danger. Dans toute cette tension, seule la forêt apporte du réconfort à Darwyne. Sans que jamais elle ne soit mentionnée, on devine que la Guyane est le lieu de l'action, on y parle français, allocations et action éducative en milieu ouvert. Ce département français soumis à une importante immigration devient le terrain où vont évoluer les personnages forts et attachants de ce roman noir. L'auteur parvient à nous faire voir le monde à hauteur du regard de Darwyne, à travers lui on comprend tous les enjeux auxquels il doit faire face. Il aborde des thèmes comme la maternité, la parentalité, la maltraitance mais aussi la précarité et le handicap. Vue comme un personnage à part entière, la forêt amazonienne se veut tantôt belle, bienfaitrice et luxuriante tantôt sauvage, dangereuse et inquiétante. Une écriture tout en délicatesse lorsqu'il s'agit de construire le lien entre l'enfant et son éducatrice, entre étrangeté et révélation. Un roman d’atmosphère qui vous fera ressentir la faune et la flore amazonienne comme jamais. Bonne lecture.
Darwyne a dix ans. Avec sa toison sombre hirsute, ses « yeux trop rapprochés », ses « traits anguleux », « il n'a pas été gâté par la nature ». Pour parachever le tableau, il a les pieds tordus et se déplace le dos voûté.
Il vit à Bois Sec, un bidonville de bric et de broc construit en empiétant sur la forêt amazonienne.
Si Yolanda sa mère, une femme belle et fière, semble subvenir à ses besoins élémentaires, elle ne lui procure aucune affection. Pis elle le traite de « petit pian répugnant » ou encore de « sale bête dégueulasse »
L'enfant qui voue à sa génitrice une adoration inconditionnelle voit d'un mauvais œil l'arrivée d'un nouveau beau-père, les sept précédents ayant disparu...
Alertés par un appel anonyme sur les maltraitances dont il serait la victime, les services sociaux dépêchent Mathurine, une éducatrice spécialisée qui, en partageant avec Darwyne la même fascination pour la nature luxuriante qui les entoure, va se transformer en limier pour découvrir la vérité sur les relations malsaines entre la mère et le fils...
Avec ce roman d'atmosphère aux accents fantastiques qui nous plonge au cœur de la Guyane, Colin Niel décrit un département français rongé par la misère et la violence et fait le portrait à la fois poignant, inquiétant et envoûtant d'un enfant sauvage rejeté par celle qu'il aime le plus au monde et qui ne trouve la paix que dans cette forêt a priori hostile à ceux de son espèce.
https://papivore.net/litterature-francophone/critique-darwyne-colin-niel-rouergue/
Darwyne Massily, dix ans, est né avec une malformation des pieds. Il vit avec sa mère Yolanda dans un bidonville relégué entre deux mondes, d’un côté la ville qui le repousse sur ses hauteurs, de l’autre, la forêt amazonienne de Guyane dont il faut sans cesse refouler la pression expansionniste. Yolanda semble une mère exemplaire, digne et courageuse, et l’enfant lui voue une véritable adoration, troublée de loin en loin par une succession de beaux-pères qui ne s’éternisent jamais longtemps avant de disparaître sans préavis. Un jour, l’aide sociale à l’enfance est alertée anonymement sur la situation de Darwyne...
Frêle silhouette contrefaite et boitillante se tenant toujours à l’écart, le taciturne et sauvage Darwyne ne présente aucun signe visible de maltraitance, et, même si sa mère en parle étrangement « comme [d’]un animal » à « redresser », Mathurine, l’éducatrice des services de protection de l’enfance, devrait en toute raison classer sans suite son dossier. Elle ne peut cependant s’y résoudre et, décidant d’apprivoiser l’enfant, elle entreprend de l’approcher au travers de leur passion commune : cette jungle amazonienne que leurs semblables combattent comme un ennemi monstrueux, menaçant et grouillant, toujours prêt à reprendre ses droits, mais que tous deux aiment explorer, fascinés par ce monde vivant d’une richesse infinie.
Peu à peu, au contact de cette forêt bruissante et enveloppante, qui, tel un organisme vivant, vibre et respire, s’incruste dans le moindre interstice pour mieux repousser à peine défrichée, et, selon le regard, se pare d’une merveilleuse fantasmagorie ou prend les allures d’une hydre dévoreuse, se précise, en même temps que se craquellent les masques des personnages et que se révèle leur vraie nature, un antagonisme fondamental, socle du roman. Tandis que l’on découvre la cruauté cachée sous les dehors bien lisses de la mère et que Darwyne apparaît transfiguré, épanoui et à son aise dans une jungle-refuge où, loin du mépris normatif des hommes, il a su développer d’incomparables talents, le combat entre les misérables habitants du bidonville et la luxuriante forêt appuyée par les éléments déchaînés se fait le symbole de l’opposition entre civilisation et sauvagerie, hommes et nature, la barbarie n’étant pas forcément là où l’on l’attendait le plus.
Habité par cette forêt amazonienne quasiment élevé au rang de personnage fantastique, Darwyne est un roman déconcertant et fascinant, et surtout, un magnifique appel à la réconciliation de l’homme avec son environnement. A tenter avec autant de présomptueuse inconséquence de domestiquer la planète, l’on en oublie la miraculeuse beauté de ses mystères et le bonheur de vivre en harmonie avec le monde.
Familier des romans de Colin Niel, je me préparais à un nouveau dépaysement complet. Cette fois-ci, direction la Guyane, ses bidonvilles et sa jungle.
Dans cet environnement hostile, plusieurs destins vont se télescoper. On fait la connaissance de Mathurine, employée pour la protection de l’enfance qui, pour une enquête, rencontre Yolanda, sa fille, son nouveau mec et surtout son jeune fils Darwyne.
Celui-ci est le centre de l’histoire. C’est un être à part, en dehors des normes. Il développe une relation privilégiée avec la forêt qui l’entoure. Il évolue dans un univers différent de ses congénères. Seulement, sa condition d’handicapé en fait un intrus dans le monde commun, particulièrement aux yeux de sa famille. Sa rencontre avec l’éducatrice va tout remettre en perspective.
Ce livre met à mal la représentation de la famille. Il met en scène un amour filial, inconditionnel, confronté à un amour maternel inexistant. Il aborde sans détour le thème de la maltraitance infantile et des relations familiales toxiques. La misère est omniprésente et alourdit l’atmosphère. Les protagonistes vivent sur un fil et la violence n’est jamais bien loin. L’auteur sait créer cette ambiance étouffante et rendre cette aventure angoissante.
Colin Niel est un auteur qui a un lien très fort avec la nature. Grâce ses magnifiques descriptions et ses évocations fantasmagoriques, il en fait un élément influent de son récit. L’enfant ne fait qu’un avec elle et leurs destinées sont liées. A travers ce roman noir pur jus, on devine les messages sur la différence et sur l’environnement qu’il veut nous faire passer.
Darwyne est le genre de personnage qui reste imprimé dans les esprits. Ce jeune garçon si spécial dégage une vague d’empathie qui vous fera passer par toutes les émotions et vous touchera au cœur. Il est donc le parfait matériau pour l’écrivain engagé et sensible qu’est Colin Niel !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2022/12/05/807-colin-niel-darwyne/
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