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Le 6 juin 44, des centaines d'Afro-américains débarquent sur les plages de Normandie. Willie est un de ces hommes. De Berlin à La Rochelle puis au camp américain d'Aigrefeuille d'Aunis, il découvre des villes exsangues où tout est à reconstruire. Pianiste hors pair, la musique est son refuge.
Maurice est Creusois. Maquisard, il est enrôlé au 78e Régiment d'infanterie. En 1945, il quitte sa région pour libérer le dernier bastion Allemand de La Rochelle. C'est avec soulagement qu'il laisse derrière lui la ferme familiale.
Rochelaise, Néomaye est sage-femme. Prise au piège dans la poche de Royan en 1945, elle est une des rares survivantes du bombardement allié. De retour à la Rochelle, elle semble avoir perdu pied et tous l'appellent « La Tabayot », la folle. L'arrivée massive de milliers d'Américains sur le port de La Pallice va bousculer son mode de vie tout comme celui des Charentais.
Un roman dont la merveilleuse couverture dit presque tout…
Un peu en France, un peu en Amérique, ce roman nous parle de frénésie : celle de la vie, de la mort, des amours. Corine Valade a le talent pour cela et elle me l’a démontré une nouvelle fois. Sur un fond très documenté, elle a imaginé des personnages qui parleront à tous les lecteurs.
Néomaye est une femme qui trouve son salut dans une indépendance qu’elle défendra sur tous les fronts. Willie est un Afro-Américain qui aurait pu rester auprès de son amoureuse mais qui préfère aller se battre pour défendre un peuple et une couleur. Maurice est celui qui fait feu de tout bois dans la Résistance et dans les affaires. Tous les trois sont jeunes et assoiffés de combats pour leurs valeurs. Nous sommes dans les années 39/45 et surtout d’après-guerre, une époque durant laquelle le jazz et le rock’n’roll dynamitent les codes de la société. Que fera Néomaye pour traverser le feu ? Qui aura sa confiance ?
« Noir mais citoyen » pourrait être le leitmotiv d’un homme qui n’aura trouvé que la guerre pour le prouver et la musique pour l’exalter. L’auteur nous livre avec une puissance rare le combat intime de ces hommes qui traqués par le Ku Klux Klan se dévouaient pour sauver les autres. Courageuse, déterminée, passionnée, le personnage principal est à la hauteur de toutes les femmes qui ont pris leur part dans les fracas du monde et dans la reconstruction de l’après. Et là comme ailleurs, à toutes les époques, l’auteure a voulu nous montrer l’homme qui nage entre deux eaux, celui qui se sauve en oubliant parfois son honneur.
La promesse de la couverture de faire « swinguer » se révèle tenue, autant par le rythme de l’écriture et l’organisation du roman, que par la sélection musicale faite par l’auteure et que je vous conseille d’écouter avant la lecture, les yeux fixés sur le visuel de couverture !
Tout est vrai dans l’environnement décrit, c’est le fruit de recherches importantes. J’ai pu le vérifier au moins sur un point, la différence de niveau de vie entre Américains et Français sur la région de La Martinerie : un ami allait pour 2 francs récupérer de l’électro-ménager à la déchèterie du camp.
Si vous aimez mêler fiction et réalité, ce roman est pour vous. Vous y trouverez en prime une belle écriture, de celles qui vous font frissonner.
Je remercie très sincèrement Corine Valade pour la dédicace amicale et Virginie pour l’envoi de ce tout récent roman, paru chez De Borée Editions.
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