"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman dont la merveilleuse couverture dit presque tout…
Un peu en France, un peu en Amérique, ce roman nous parle de frénésie : celle de la vie, de la mort, des amours. Corine Valade a le talent pour cela et elle me l’a démontré une nouvelle fois. Sur un fond très documenté, elle a imaginé des personnages qui parleront à tous les lecteurs.
Néomaye est une femme qui trouve son salut dans une indépendance qu’elle défendra sur tous les fronts. Willie est un Afro-Américain qui aurait pu rester auprès de son amoureuse mais qui préfère aller se battre pour défendre un peuple et une couleur. Maurice est celui qui fait feu de tout bois dans la Résistance et dans les affaires. Tous les trois sont jeunes et assoiffés de combats pour leurs valeurs. Nous sommes dans les années 39/45 et surtout d’après-guerre, une époque durant laquelle le jazz et le rock’n’roll dynamitent les codes de la société. Que fera Néomaye pour traverser le feu ? Qui aura sa confiance ?
« Noir mais citoyen » pourrait être le leitmotiv d’un homme qui n’aura trouvé que la guerre pour le prouver et la musique pour l’exalter. L’auteur nous livre avec une puissance rare le combat intime de ces hommes qui traqués par le Ku Klux Klan se dévouaient pour sauver les autres. Courageuse, déterminée, passionnée, le personnage principal est à la hauteur de toutes les femmes qui ont pris leur part dans les fracas du monde et dans la reconstruction de l’après. Et là comme ailleurs, à toutes les époques, l’auteure a voulu nous montrer l’homme qui nage entre deux eaux, celui qui se sauve en oubliant parfois son honneur.
La promesse de la couverture de faire « swinguer » se révèle tenue, autant par le rythme de l’écriture et l’organisation du roman, que par la sélection musicale faite par l’auteure et que je vous conseille d’écouter avant la lecture, les yeux fixés sur le visuel de couverture !
Tout est vrai dans l’environnement décrit, c’est le fruit de recherches importantes. J’ai pu le vérifier au moins sur un point, la différence de niveau de vie entre Américains et Français sur la région de La Martinerie : un ami allait pour 2 francs récupérer de l’électro-ménager à la déchèterie du camp.
Si vous aimez mêler fiction et réalité, ce roman est pour vous. Vous y trouverez en prime une belle écriture, de celles qui vous font frissonner.
Je remercie très sincèrement Corine Valade pour la dédicace amicale et Virginie pour l’envoi de ce tout récent roman, paru chez De Borée Editions.
Combien de photos en noir et blanc prises pendant la seconde guerre mondiale sont restées muettes ? Si les personnes sur ces photos parlaient, leur quotidien serait une révélation. Car beaucoup de survivants n'ont pas partagé leur histoire avec leurs descendants.
Ils nous feraient revivre le scandale des viols en tant qu’arme de guerre et la difficulté à se construire des enfants nés de ces exactions ? La vie dans les camps d’internement administratif et politique de la Seconde Guerre mondiale ? Les conséquences du Mur de Berlin sur la population allemande ? Le ressenti des adolescents enrôlés dans les services secrets de la police en RDA : la Stasi ? Le courage des polonais qui ont aidé la résistance française à s'organiser ? Le vécu d'un STO imposé à des femmes françaises ?
Cette fiction historique est passionnante. Elle est écrite dans un style captivant. Elle apporte un regard intime sur une période historique encore si proche de nous. Elle explore des pans entier de notre histoire peu évoqués dans les romans.
L'histoire :
Étudiante, Isabelle est également aide-ménagère auprès de Julien Larbre, un vieil homme malade qui a perdu le goût de la vie. Au fil des semaines, un lien se tisse entre ses deux êtres très différents et Julien lui confie ses souvenirs, du camp d’internement administratif au maquis, et de la paix qu’il a enfin retrouvée, au cœur des jardins ouvriers du fort de l’Est.
Ce récit de vie qui démarre pendant la Seconde Guerre mondiale agite le passé d’Isabelle, qui commence alors à questionner sa mère et sa grand-mère : elle ne sait pas encore qu’elle va au-devant de lourds secrets...
Avis : FORMIDABLE
C’est avec un grand plaisir que j’ai ouvert le pli contenant le roman « Léopoldine » écrit par Corine Valade. Je l’avais gagné lors d’un concours organisé par Joëlle Marchal avec son groupe et cela faisait un petit moment que je voyais passer des chroniques. A mon tour de vous donner mon avis sur un roman qui sur fond historique parle d’une région, d’une guerre atroce et des passions amoureuses.
Léopoldine est une infirmière engagée au plus près des combats, en 1916. Elle est jolie, courageuse, presque téméraire quand elle vole au secours de ceux qu’elle aime. Elle a un frère Clément qui, comme tant d’autres, perdra un peu la tête face à la diablerie des hommes. Mais elle découvrira aussi que les Russes et plus particulièrement Illia et Vladimir ont rejoint les rangs français. Elle devra peut-être se faire violence pour remplir le rôle que l’on attend d’elle. Entre amour et loyauté, sur quel chemin s’engagera-t-elle ? Quels seront les amis et les ennemis, les lâches et les fidèles ? Elle parle le russe, avantage ou inconvénient ?
Grâce à un travail documentaire de qualité, l’auteure peut construire la réalité des manœuvres et des combats autour de Verdun tout en ayant le désir de nous montrer le cœur et les âmes des soldats. L’occasion nous est donnée de découvrir ce qui nous est rarement raconté, l’engagement des autres nations dans cette guerre des tranchées ; ici Canadiens et surtout Russes.
Corine Valade raconte l’amour et l’amitié avec simplicité et passion. Les tourments qui les emportent, les pertes qu’ils vivent ne les font pas sombrer car les relations sont puissantes, généreuses et parfois pleines d’humour.
J’ai vraiment apprécié les expressions québécoises qui nourrissent les conversations de Maude, la « convocation » d’Apollinaire dans le roman, l’explication de la faradisation (méthode barbare et inhumaine), les détails du travail dans les usines d’Aubusson et de Felletin, la pointe de féminisme revendiquée par les épouses ou les mères, et tant de choses encore. Les personnages principaux, soldats ou personnel médical, sont empreints de l’humanité qui manque aux gradés.
Vous l’aurez compris, si vous aimez les fictions historiques, celle-ci doit rejoindre l’étagère d’une de vos bibliothèques. L’écriture est sensible et généreuse, ample et néanmoins précise. Les phrases coulent et nous emmènent en plein cœur de la tourmente.
Je remercie Corine Valade pour l’envoi de ce Poche qui va circuler pour mieux attirer l’attention sur les autres romans.
1995 : Julien, vieil homme malade et fatigué, raconte ses souvenirs de la seconde guerre mondiale à Isabelle, étudiante et auxiliaire de vie à ses heures.
1939 – 1945 : L’occupation dans la Creuse. Les trois fils de Sidonie et Camille Larbre, agriculteurs et petits commerçants, la vivent dans la douleur. Le fils aîné, Victor, a opté pour la collaboration au point de devenir une sorte de fanatique quasi nazi. L’un des jumeaux, Alexandre s’est lancé à corps perdu dans la Résistance. L’autre, Julien, apprenti coiffeur un tantinet efféminé, reste un peu sur la touche dans un premier temps. Un camp d’internement spécial qui se met en place non loin de chez eux, à Evaux-les-Bains, dans le Grand Hôtel de la station thermale, est prévu pour accueillir des prisonniers de marque que le régime de Vichy garde comme monnaie d’échange avec les Allemands. Julien, qui va y rencontrer Roger Stéphane, homosexuel atypique et future grande figure de la Résistance, en verra sa vie bouleversée…
Tout comme les précédents ouvrages de Corine Valade, celui-ci relève de plusieurs registres. C’est à la fois un roman historique, un roman de terroir et un roman sentimental. Le terroir a un peu la portion congrue au profit de l’historique et du sentimental. Le lecteur découvrira dans cet ouvrage des faits historiques assez peu connus comme l’importance des Polonais dans la création des maquis creusois, comme cette petite Juive, Hannah Lévy, cachée par une grand-mère creusoise dans une sorte de placard masqué par une fausse cloison, et comme ces femmes enrôlées dans un STO qui n’aurait pas du tout été réservé aux hommes. Très bien menée, l’intrigue fait alterner les époques, tout en distillant peu à peu toutes sortes de réalités sur l’identité et l’origine des personnages. Ce n’est qu’à la toute fin que l’on découvre une vérité pas forcément évidente. Seconde guerre mondiale, Shoah, camps de concentration, Epuration, viols, homosexualité masculine et féminine, Gay Pride, quête de l’identité, amours contrariés, paternité cachée, amnésie… les thèmes de réflexion sont nombreux et bien dans l’air du temps. Avec cet ouvrage passionnant, on coche toutes les cases. Bien écrit, ce livre se lâche difficilement tant les rebondissements sont nombreux et l’intérêt toujours parfaitement maintenu. Au total, des découvertes, de la réflexion et du divertissement, que demander de plus ?
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