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Découvert par Jean Rouaud, remarqué et soutenu par Virginie Despentes, le Plaidoyer pour les justes, premier roman d'Aïssa Lacheb et très grand texte, un choc littéraire et politique toujours aussi fort, révéla en 2001 un écrivain autodidacte exceptionnel, doté d'un lyrisme vernaculaire aux accents hugoliens.
Après deux livres qui reprenaient ses écrits de prison et précisaient un univers centré autour du crime et de la compassion, c'est un auteur apaisé, sûr de lui et maître de ses procédés narratifs et de son style, qui nous revient. Avec un roman noir qui expose un drame de fait divers, puissant, classique, construit en trois parties, trois actes, qui, ensemble, dessinent ce qui veut rester ignoré mais se produit pourtant chaque jour, en silence, dans la vie.
Notre auteur, récipiendaire du carnet d'un assassin que ses parents retrouvent, est narrateur de l'histoire relatée. Procédé classique, qui permet la mise en abîme du roman en trois récits distincts, et autant de points de vue différents sur le drame humain qui se joue ici, un drame simple. Il y a d'abord un homme solitaire devenu assassin par rectitude humaine. Puis le quotidien d'un infirmier dans un mouroir ordinaire, révolté par les souffrances muettes qui y sont infligées et les destins qui s'y brisent.
Le roman s'achève quand toutes ces vies souterraines se rencontrent et se révèlent, sur un dernier récit retrouvé, le conte parallèle d'un témoin muet, qui clôt en forme de parabole un roman que l'on referme différent.
Dans la vie raconte le parcours d’un tueur en série. Dans la première partie de ce roman, il décide (il, parce qu’à aucun moment, nous n’apprenons son nom), un jour avant de partir définitivement, de solder ses comptes avec les personnes qui auront croisées sa vie. Pour l’un, c’est parce qu’il a empêché de rentrer en boîte de nuite, pour l’autre, c’est parce qu’elle l’aura fait virer de son travail pour un soi-disant harcèlement sexuel. Il note leurs noms sur une feuille, les recherche, et les élimine.
L’écriture de cette partie est la retranscription de ses pensées ou d’un entretien. Il écrit comme il parle et les négations sont tronquées, quelques phrases sont construites bizarrement. Cette manière d’écrire donne au texte une certaine authenticité mais me paraît gênante à la lecture.
Dans la deuxième partie, on le retrouve dans son travail. Il est infirmier. Toute la rancœur aperçut dans la première partie disparaît pour une humanité réelle et sincère pour les personnes dont il a la charge. Il travail dans un centre qui accueille des personnes malades et âgées.
Mais c’est affligeant de constater comme les personnes malades sont abandonnées. Comment, pour le seul prétexte administratif chronophage, peut-on arriver à délaisser des gens, des êtres humains, les ignorer, les considérer comme des animaux ?
Dans la vie raconte un infirmier qui tue et dans le même temps qui reste très humain. Qui assassine qui ? C’est peut-être la vraie question qu’il faut se poser. Est-ce lui, qui solde ses comptes, ou est-ce ce médecins, qui délivre une ordonnance sur le bord de la table, sans un regard pour son patient qui souffre, est-ce aussi ces infirmières, qui ne se préoccupent plus de leurs douleurs physiques et morales ? Ne sont-ils pas eux aussi des assassins par omission de ces délaissés de la société ? Cette deuxième partie nous raconte le calvaire de ces oubliés de la société qui se donne bonne conscience sous le voile de l’hypocrisie. Cette partie est longue, longue pour nous faire vivre cette souffrance quotidienne, cette persécution silencieuse qu’endurent les résidents maltraités, pour nous faire ressentir ce que c’est de vivre avec l’attente de la mort qui ne vient pas, avec ce corps qui ne répond plus, avec cette indifférence douloureuse.
La troisième et dernière partie est le récit d’une des pensionnaires. Une fiction avec une morale. Une histoire courte et intéressante.
Dans la vie est un roman qui ne laisse pas indifférent, qui force la réflexion. Un roman puissant, chargé d’émotions, un roman à lire.
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